Renaud Joubert – Highway seven – La route du retrait d’Afghanistan

Je suis Reporter-photographe pour le quotidien charentais, la Charente Libre. Passionné de photographie, curieux, je sais regarder, mettre en scène et anticiper les évènements. Mes activités de graphiste m’ont permis de développer mon sens de l’illustration et de l’image.

À travers mes clichés, je m’efforce de rendre accessible au plus grand nombre une vision partagée des faits de société, des événements culturels et sportifs dans lesquels nous baignons.

Son site : http://renaudjoubert.fr

Exposition BarrObjectif 2012 : Highway seven – La route du retrait d’Afghanistan

Kaboul, lundi 3 septembre 2012, 7h30 du matin, 14 véhicules blindés du bataillon Wild Geese, composé de soldats du 92e RI de Clermont-Ferrand et du 1er RIMa quittent le camp de Warehouse pour securiser la highway seven où sont régulièrement dissimulés des mines artisanales par les insurgés. L’objectif, la base opérationnelle avancée (FOB) de Surobi.


Passé le « check point » de Kaboul, tenu par la police afghane, les véhicules français s’engagent sur la highway 7. Un axe majeur qui relie la capitale afghane au Pakistan : un périple rythmé par la traversée des gorges de Maïpar ! Cette route taillée dans la montagne borde un précipice de plusieurs dizaines de mètres.
Régulièrement, les forces françaises y croisent des groupes de militaires de l’ANA (Armée Nationale Afghane) postés aux abords de la falaise pour assurer la sécurité de cet axe stratégique.
Chaque jour, plusieurs centaines de camions pakistanais, reconnaissables à leurs décorations bariolées, empruntent cette route escarpée pour approvisionner la capitale de marchandises, la plupart du temps en provenance du port de Karachi.

Les camions chargés bien au delà de leur capacité gravissent péniblement la côte tandis que les véhicules français, en concurrence avec les voitures et les autobus afghans, tentent de se frayer un passage dans les bouchons. Les accidents de la circulation sont les seuls dangers que les automobilistes ont à craindre.

Sur les abords de la route, de jeunes enfants vendent des chips et des boissons fraîches aux conducteurs. Des carcasses de chars russes témoignent du conflit des années 80 contre la résistance afghane moudjahidine.

Ce jour-là, le convoi militaire français n’atteindra pas sa destination. Les pannes successives d’un véhicule blindé et d’un AMX 10 RC va obliger le convoi à s’arrêter plus tôt que prévu. Les véhicules français abandonnent la highway 7 pour emprunter une piste en direction dela COPde Naghlu. Un camp militaire français surplombant le lac de Naghlu. Un panorama magnifique. Un désert d’eau et de rocaille où poussent quand même quelques échoppes de fortune dans lesquelles on peut acheter des poissons, péchés quelques heures plus tôt au bord de la route dans une eau trop bleue pour être honnête.