50/50 Anne Jungmann et Lionel Gaudin – Pripiat, 1986-2016

« 50/50 » : Notre travail, notre histoire

Derrière 50/50 se cache un couple de photographes, Anne et Lionel. C’est sur la sincérité d’une envie commune qu’ils se sont rencontrés : dédier leur travail aux sites historiques, aux lieux emplis d’histoire, de mémoire et de drame.

Portrait Jungmann-GaudinIls parcourent ainsi l’Europe ensemble depuis trois ans, à la recherche des ruines de l’ancienne république soviétique. Totalement autodidactes, ils s’attachent à produire un travail proche du documentaire et du reportage dans leurs photographies, tout en ayant une vision plastique et esthétique des endroits qu’ils explorent. L’exercice s’articule autour d’un mode opératoire simple : chercher et explorer les marqueurs temporels et historiques du 20ème siècle. Ils rencontrent ces espaces symboles d’une histoire à la fois présente, souvenir plus ou moins précis d’un événement marquant, et à la fois absente, abstraite, sur la réalité des événements.

50-50 - photo (0)Ils ont interrogés les vestiges du communisme pour observer ce qu’il reste aujourd’hui d’une ancienne force militaire, symbole du pouvoir et de la propagande qui se sont illustrés durant toute la Guerre froide et la seconde guerre mondiale. Les anciens territoires soviétiques leur offrent des éléments de réponse : la culture du corps et de l’esprit, la gloire des dirigeants, l’homo sovieticus sont omniprésents.
La seconde intention se place au niveau formel et esthétique : est-il possible de créer de la beauté là où il n’y en a pas, ou du moins là où elle n’est pas évidente. Peut-on faire émerger une vision plastique et graphique d’un lieu empreint de peur et de tristesse, dans une ville en ruines. Peut-il y a avoir de la beauté dans le drame? Jusqu’où est-il possible de faire abstraction de l’histoire, pour laisser place à l’art ?

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Pripiat, 1986-2016, une histoire en images

Ils sont ainsi partis à trois reprises séjourner aux portes de la zone interdite de Tchernobyl, afin de parcourir Pripiat, ville  la plus proche du réacteur 4 de la centrale nucléaire qui a explosé le 26 avril 1986.

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De cet ensemble d’expériences solitaires in situ a émergé progressivement une série d’œuvres présentées dans l’exposition. Ces photographies offrent une vision à la fois plastique et historique, et sont pensées comme un tout, fruit d’une réflexion sur le passé et la mémoire.

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L’exposition « Pripiat, 1986-2016 : une histoire en images » s’attache à imaginer le quotidien des habitants de Pripiat. Comment vivaient-ils, dans cette ville bâtie pour l’atome et détruite par lui, alors qu’elle devait être la « ville vitrine » du pouvoir soviétique ? Anne et Lionel dressent des tableaux afin de tenter d’y répondre. Ecoles, gymnases, espaces culturels, lieux de travail : autant de sites qui sont le reflet d’un régime totalitaire révolu.
Il s’agit aussi d’un parcours visuel sur la notion d’environnement, en observant les différents éléments, depuis les conditions naturelles et biologiques jusqu’aux conditions culturelles et sociologiques. En somme tout ce qui pouvait entrer en interaction avec les habitants de la ville.

Ils proposent cette exposition aux spectateurs pour comprendre l’histoire, en partageant leur expérience et leurs souvenirs, en écho aux commémorations du 30ème anniversaire de la catastrophe. Cette exposition est pensée comme un outil de réflexion, de débat, sur un des événements les plus marquants du 20ème siècle.