Gwenn Dubourthoumieu, correspondant photo pour l’Agence France Presse en République démocratique du Congo de septembre 2010 à décembre 2011, est aujourd’hui installé à Paris.
Il s’est intéressé à la photographie alors qu’il travaillait en Afrique pour des ONG humanitaires. Professionnel depuis avril 2010, son travail est régulièrement récompensé. Cette année, Gwenn Dubourthoumieu a remporté la 2e place aux NPPA (National Press Photographers Association) Best of Photojournalism Awards dans la catégorie «The Art of Entertainment», ainsi que le Coup de Coeur de la 50e Bourse du Talent dans la catégorie « portraits ». Il a reçu aussi le prix spécial du jury au 8th Days Japan International Awards. En 2011, son reportage sur les enfants sorciers de Kinshasa a reçu la mention spéciale au prix Roger Pic et le prix de l’enquête au Festival Européen de Journalisme de Lille. Il remporte la bourse Getty Images Grants for Good pour sa série «Des Vies Violées» traitant du problème des violences sexuelles en République Démocratique du Congo. En 2010, il faisait déjà partie des finalistes de cette même bourse et avait reçu le Prix Spécial du Jury au Festival SCOOP d’Angers pour son travail «État d’Armes».
Son travail sur les conséquences sociales de l‘extraction du cuivre en République démocratique du Congo est entré dans la collection permanente de la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis.
Bourses et prix
- Finaliste de la bourse Aftermath – 2013
- Coup de coeur de la 50e Bourse du Talent – Portraits – 2012
- 2nd place – NPPA Best of Photojournalism Award – catégorie « The Art of Entertainment » – 2012
- Prix Spécial du Jury – 8e Festival International du Photojournalisme «Days Japan» de Tokyo – 2012
- Sélectionné aux Sony World Photography Awards – catégorie «Fine Art – portraits» – 2012
- Lauréat de la bourse photo de Saint-Brieuc – 2012
- Prix de l’enquête au Festival Européen du Journalisme Scoop Grand Lille – 2011
- Mention spéciale du jury – prix Scam Roger Pic – 2011
- Lauréat de la bourse “Getty Images Creative Grant” – 2011
- Prix Spécial du Jury – Festival du Scoop et du Journalisme d’Angers – 2010
- Finaliste exceptionnel de la bourse “Getty Images Creative Grants” – 2010
- Co-lauréat de la bourse « Défis jeune » du conseil régional de Champagne-Ardenne – 2010
- Finaliste – Concours international de photojournalisme “Le Tremplin Photo de l’EMI” – 2009
Livres
- “À la poursuite de Dracula” – Ed “Les Moutons Electriques” – 2012
- “Sur la Piste de Tarzan” – Ed “Les Moutons Electriques” – 2010
- “Conan the Texan” (traduction) – Ed “Les Moutons Electriques” – 2009
- “Conan le Texan” – Ed. “Les Moutons Electriques” – 2008
EXPOSITION BARROBJECTIF 2013 : Vestiges du Congo : Les Jecokes et les Palais de Mobutu
Jecoke : Crée en 1958 dans le très populaire quartier de la Kenya à Elisabethville (Lubumbashi depuis l’indépendance), les Jeunes Comiques de la Kenya à Elisabethville — Jecoke — ont débuté en jouant des sketches pour les mineurs après leur travail.
Inspirés par le chant des travailleurs et la musique d’Afrique australe, le groupe d’acteurs se transforme rapidement en formation musicale. Mais ils conserveront l’humour et la légèreté qui leur valurent une adhésion populaire immédiate.
En République démocratique du Congo en particulier, où le poids de l’Histoire pèse avec indécence sur la population, alléger les cœurs est une vertu qui vaut de l’or.
Aujourd’hui encore, c’est cette magie libératrice qui opère. Stetson noir vissé sur la tête et redingote bleue flottant au vent, le chœur de fringants quinquagénaires fait swinguer le swahili sur des accords de guitare folk et distille une rythmique tressautante particulièrement communicative. Leurs voix bien rôdées, patinées d’une irrésistible nostalgie, accompagnent une chorégraphie frétillante qui a le don d’envoûter.
Pendant que les aînés chantent et jouent, de jeunes hommes élégamment désinvoltes, mi-danseurs, mi- acrobates, se livrent à d’innombrables versions d’un tremblement de jambes Elvisiens, qu’on appelle Kalinchelilincheli.
Les Palais de Mobutu : « Chaque dimanche, Mobutu priait à la chapelle Sainte-Marie-de-Miséricorde, où était enterrée sa première femme et ses trois enfants. Ensuite il invitait tous les fidèles à manger au palais. Après le repas, il faisait sortir des cartons de billets tout neufs et chacun se servait. Je n’ai jamais vu un homme qui donnait autant d’argent que Mobutu ! C’était un grand homme d’État ! » Attablé au motel Nzekele, à Gbadolite, au nord-ouest de l’actuelle République démocratique du Congo, Zoro Kenga, ancien maître d’hôtel du palais Kawele, se souvient avec nostalgie de ses années au service de l’ancien dictateur du Zaïre. Avec ses proches, avec les chefs d’État étrangers qui le soutenaient, comme avec les villageois de la région de son enfance, le président milliardaire savait se montrer très généreux. Ici, il est resté le Maréchal Mobutu Sesse Seko, « celui qui dure ».
En 1967, deux ans après son coup d’État, le chef de l’armée congolaise avait transformé les quelques hameaux où il avait grandi en une ville aux infrastructures démesurées. Un barrage, une centrale hydroélectrique, un aéroport doté de la plus longue piste d’Afrique Centrale et surtout trois opulents palais trônent soudain au milieu de la brousse. Quelque quatorze ans après le départ du président zaïrois, rien ne subsiste de ses grandes réalisations. Rongées par le climat, dévastées par les pillages, envahies par la végétation, les palais pharaoniques du Guide suprême ne présentent plus qu’un squelette dépouillé de tout son faste au visiteur.
Légende de la photo d’en-tête
La salle de bal du palais officiel de Mobutu à Gbadolite est aujourd’hui le terrain de jeu des enfants de militaires qui squattent le lieu. Ils y trouvent notamment des billes de vers et de cristal qui autrefois ornaient les lustres monumentaux pendant encore des plafonds.