Olivier Jobard _ Éthiopie, exils et dérives

..PRIX CAMILLE LEPAGE 2020.

Après être passé par l’école Louis Lumière, Olivier JOBARD devient à 20 ans photo-journaliste à l’agence Sipa Press. Il est propulsé dans la guerre d’une génération, celle des Balkans. Après avoir parcouru le monde et ses coins sombres, Olivier est rattrapé en France, à Sangatte, par les réfugiés des conflits qu’il a couverts. Il choisit alors le documentaire pour porter son regard sur les questions migratoires, en photographie puis en film. L’agence Myop le représente aujourd’hui.

De Kingsley, qu’il accompagne en 2004 dans son périple clandestin depuis le Cameroun, à Luqman à travers les montagnes turco-iraniennes ou avec Ghorban dans son intégration française, Olivier Jobard s’attache à incarner la migration.

Son principal allié est le temps. La question de la temporalité est omniprésente dans son travail, car elle l’est dans la vie d’un migrant. Attente et urgence alternent de façon imprévisible. Les épreuves semblent dilater le temps.

En 2020 Olivier Jobard reçoit le prix Camile Lapage de L’association Camille Lepage — On est ensemble a été créée en septembre 2014, quelques mois après la mort de Camille Lepage en Centrafrique. Elle a pour but de promouvoir la mémoire, l’engagement, et le travail de Camille. Le Prix vise à encourager un photojournaliste engagé dans un projet au long cours. Le prix Camille Lepage soutenu par la SAIF permet aux photographes de poursuivre leur travail au long cours.

..EXPOSITION BARROBJECTIF 2021 : Éthiopie, exils et dérives..

En Éthiopie, j’ai découvert un pays au bord du gouffre. Partout, la terre manque. Tantôt asséchés, tantôt inondés, les sols fertiles sont disputés entre les différents groupes ethniques qui contestent les redistributions des régimes passés.

Des centaines de migrants Oromo, venus d’Ethiopie, franchissent clandestinement les montagnes qui marquent la frontière avec Djibouti, à Galafi. C’est une des régions les plus chaudes du monde.

Ce problème écologique et agraire entraîne un exode sans précédent. J’ai accompagné les migrants éthiopiens dans leur voyage vers l’Arabie Saoudite. Un pays qui incarne pour eux un eldorado où ils pourront gagner de quoi vivre dignement. Ils s’y rêvent ouvriers, capables de payer à leurs familles une maison « en dur ». Le rêve ne se concrétise que pour certains. Partis à pied pour un périple de plus de 2000 kilomètres, la route se révèle une épreuve aux risques mortels. Les morts de déshydratation ou par noyade pendant la traversée de la mer Rouge sont nombreuses, les affrontements ethniques s’y reproduisent. La torture est presque un passage obligé dans un Yémen en guerre, livré au règne des milices locales et des mafias éthiopiennes de la migration. Pour beaucoup, la route s’arrête à Aden, capitale du sud Yémen, où les migrants atterrissent en n’ayant plus de quoi payer la suite du périple.

Moustafa ne veut pas être un poids pour sa famille. Il décide de quitter son village et de partir dans la ville voisine de Gondo Meskel, à 4 heures de marche de son village.

Dans ce pays à l’avenir incertain, je me suis attaché au destin de Moustafa. Migrant, il rêvait d’échapper à sa condition de paysan. Il a été fauché par une balle au Yémen, alors qu’il allait passer la frontière avec l’Arabie Saoudite. Après six mois de galères dans un pays en guerre, il a été rapatrié en Éthiopie. Il vit désormais de la mendicité car son vieux père est trop pauvre pour s’occuper de lui. Moustafa rêve d’un « petit exil » à Addis Abeba, la capitale, pour ne pas déshonorer sa famille en mendiant. Sa trajectoire à la dérive m’apparait comme l’incarnation d’une jeunesse éthiopienne sans horizon, pour qui la fuite à tout prix reste l’unique option.

Benjamin Filarski_ Lallubhai Compound

BIOGRAPHIE

Benjamin FILARSKI est un photographe franco-polonais, né en 1993. Il est distribué par studio Hans Lucas depuis 2015 et basé à Paris. Après une licence en sciences humaines et sociales (sociologie et sciences politiques) à l’université Paris 8, Benjamin travaille désormais en tant que photographe documentaire indépendant, en France et à l’étranger, sur des thématiques sociétales et l’actualité.

Déjà, au cours de ses études, il avait été amené à couvrir l’actualité internationale telle que la révolution ukrainienne de 2014 (lauréat du Grand Prix Paris Match du photoreportage étudiant) et le tremblement de terre au Népal en 2015 (finaliste du même concours). Aujourd’hui, il se concentre principalement sur deux projets au long cours autour des thématiques de la migration, l’intégration et la jeunesse : le premier concerne le processus d’intégration de deux jeunes frères syriens qui ont trouvé l’asile en Allemagne. Le second trace l’histoire d’un jeune travailleur népalais à travers laquelle Benjamin va pouvoir raconter le phénomène de la migration de travail qui touche la population népalaise. Au-delà de l’image en tant que telle, Il est avant tout animé par le sujet qu’il va aborder. La photographie est le médium qu’il va utiliser et qui le conduira à témoigner de la condition humaine.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2019 : Lallubhai Compound

Inde, Bombay, migration
Entourés de béton, aucune infrastructure n’a été mise en place pour que les enfants puissent jouer en plein air. Ces derniers trouvent ce qu’ils peuvent dans la rue pour tuer le temps qu’ils ne passent pas sur les bancs de l’école. L’un d’entre s’est trouvé une nouvelle occupation en sautant par dessus des tiges de bambou. Mankhurd, Bombay, Inde – 26 mai 2017.

À Bombay, plus de 40% de la population vit dans des bidonvilles. Depuis une quinzaine d’années, les autorités indiennes ont décidé de mettre en place un plan de « réhabilitation des bidonvilles » qui consiste à déplacer les pauvres vivant dans les bidonvilles du centre de Bombay vers la périphérie. Mais derrière ce projet se cache en réalité un marché immobilier très juteux pour les promoteurs qui marchent main dans la main avec le gouvernement. Le terrain vaut de l’or. Bien évidemment, ces derniers tentent de vanter les mérites du projet : remplacer les bidonvilles par des centres commerciaux, des quartiers d’affaires ou tout type d’infrastructures pour développer et embellir la capitale économique de l’Inde. Mais afin d’expulser les habitants, les autorités n’ont pas hésité à employer la force et falsifier des autorisations pour accélérer la procédure. Dans un système encore régi par les castes, les pauvres sont bien souvent dépourvus de droits car considérés comme des moins que rien.

Ainsi, cette spéculation immobilière qui ne dit pas son nom a laissé apparaître des dizaines de colonies de réinstallation autour de Bombay. Lallubhai Compound, l’une des plus grandes colonies de réinstallation de l’agglomération de Bombay, est sorti de terre en 2004. Ce sont près de 8 000 familles venant de différents quartiers de la ville qui vivent désormais dans ce bidonville vertical de 65 barres. Ces bâtiments, endommagés par les moisissures en raison de l’humidité et des hautes chaleurs, mais surtout en raison des mauvais matériaux de construction, semblent avoir été construits il y a 60 ans. Cependant, le principal problème reste les conditions de vie avec le manque d’accès à l’eau courante et l’absence de système de collecte d’ordures. En outre, le chômage chez les jeunes est l’une des causes principales de la délinquance.

En essayant de faire passer ce projet économique pour un projet social de relogement de la population vivant en bidonville, le gouvernement n’a fait que déplacer le problème. Les bidonvilles d’hier du centre de Bombay sont devenus les ghettos d’aujourd’hui en périphérie.

Anne-Charlotte Compan _ Histoire d’un katala

BIOGRAPHIE

Anne-Charlotte COMPAN Photographe autodidacte, j’ai d’abord navigué dans les univers de l’éducation spécialisée et de la communication.

Ainsi, pendant une dizaine d’années, j’ai travaillé en tant qu’éducatrice spécialisée auprès de différents publics. Adolescents souffrants de troubles du comportement, adultes en situation de handicap, tous m’ont touchée par leur personnalité et leurs histoires de vie.

Après avoir vécu trois années aux USA, une compagnie américaine pour laquelle j’ai travaillé auparavant me propose un poste d’assistante au service communication à Paris. Un an plus tard, je passe responsable. Passionnée par l’image, je développe un intérêt grandissant pour les moyens d’expression et d’information.

À la croisée de ces deux univers professionnels, j’ai décidé de devenir photographe pour raconter les personnes et les sujets qui me touchent. Après une formation à l’écriture au CFPJ, je suis aujourd’hui photographe indépendante et membre du studio Hans Lucas depuis juillet 2016. Je travaille sur les sujets d’actualité et les thèmes qui me sont chers tels que l’exclusion, le handicap, les rapports entre l’homme et la nature. La photographie a toujours été en toile de fond, comme un refuge et une respiration, aujourd’hui je m’épanouis pleinement en vivant ma passion au quotidien.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2019 : Histoire d’un katala

Jean-Paul à 14 ans, menacé de mort pour s’être opposé à l’excision de sa soeur, il a fui la Guinée pour se réfugier en France. Reconnu mineur par l’ASE, mais faute de place en structure, il vit à la rue. Ici, Jean-Paul devant la Cathédrale de Rouen. Il vient s’asseoir devant tous les soirs pendant presque 1h. Jean-Paul at 14 years, threatened with death for having opposed the excision of his sister, he fled Guinea to take refuge in France. Recognized as a minor by the ASE, but lacking a place in structure, he lives on the street. Here, Jean-Paul in front of the Cathedral of Rouen. He comes here everynight and seat here for almost an hour.

C’est en avril 2017 que je rencontre Jean-Paul*, il a 14 ans et est originaire de Guinée. À l’âge de 12 ans, après le décès de sa mère, lui et sa soeur sont confiés à leur grand-père. S’opposant à l’excision de sa jeune sœur, il est menacé de mort par sa communauté. Jean-Paul décide alors de fuir son pays.

Son périple pour rejoindre la France dure plus d’un an. Afin de financer son voyage il trouve du travail en tant que manœuvre, puis boulanger en Algérie. Il tombe amoureux de ce métier, mais ne se sentant pas en sécurité dans ce pays, il décide de reprendre la route. Pendant la traversée entre le Maroc et l’Espagne, le moteur du bateau de fortune tombe en panne. Il croit mourir.

« Si c’était à refaire, maintenant que je connais les conditions, je ne le ferais plus. »

Seulement quelques mois après son départ de Guinée, il apprend le décès de sa sœur, morte des suites de l’excision.

« La France c’est le pays de mes rêves. »

Jean-Paul choisit la France pour reconstruire sa vie, car il a confiance, ce pays saura le protéger et lui permettre d’aller à l’école afin qu’il puisse travailler et vivre dignement.

En arrivant à Rouen, la police l’oriente vers l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) dont la mission est de protéger les mineurs en danger, qu’ils soient français ou non. Invoquant un manque de place, les services de l’ASE ne proposent pas d’aide à Jean-Paul.

Pendant plus d’un mois, ils le convoquent toutes les semaines, tentent d’authentifier sa minorité mais ne lui proposent pas d’endroit pour se loger ni de quoi se nourrir.

Trouvant refuge chez Médecins du Monde pendant la journée, Jean-Paul passe ses nuits à errer seul dans Rouen.

Craignant de se faire agresser ou de mourir de froid, il s’oblige à marcher pour ne pas dormir.

« Ça va passer, les choses doivent se faire petit à petit, si Dieu le veut, ma situation va s’arranger. »

Après plusieurs semaines passées dans la rue et de nombreuses démarches auprès de l’ASE, sa minorité a été reconnue. Pendant plus d’un an, il a bénéficié d’un accueil provisoire en hôtel et en août 2018 il est enfin accueilli dans un appartement encadré par des éducateurs.

En septembre 2018 il a intégré un apprentissage en boulangerie, son rêve. La mobilisation citoyenne orchestrée par son patron a permis de lui trouver un logement près de la boulangerie où il sera en apprentissage pendant deux ans. Aujourd’hui il partage son temps entre une semaine d’école à Rouen et deux semaines d’apprentissage dans le pays de Caux.

Son temps libre est consacré à perfectionner son français et jouer au foot, son sport préféré sur lequel il est incollable.

À ce jour, le Département de la Seine-Maritime prend en charge plus de 600 mineurs non accompagnés. Le Conseil départemental a confié l’évaluation de leur minorité et leur hébergement d’urgence au CASP (Comité d’action et de promotion sociale). Récemment, cent soixante-dix places d’hébergement supplémentaires ont été créées et un appel à projet pour deux cent cinquante nouvelles places a été lancé.

Malgré ces mesures, le nombre de mineurs non accompagnés ne cesse d’augmenter. L’antenne de Médecin du Monde rouennaise recense toujours plus de jeunes arrivants. Une vingtaine de mineurs dorment à la rue entre quatre et six semaines avant d’être pris en charge. Si le Département à son rôle à jouer dans l’accueil de ces jeunes personnes en danger, c’est également au niveau national et européen que les réponses restent à ce jour inadaptées.

*Le prénom de Jean-Paul a été modifié à sa demande.

Gigacircus – Hospitalité en actionS : re-sculpter le monde

Routes Transhumaines

Routes Transhumaines.

GIGACIRCUS FRANCE
L’oeuvre artistique menée par Sylvie Marchand avec Gigacircus est au coeur des questions anthropologiques, éthiques et esthétiques que posent la mutation des formes de mobilités humaines dans le monde d’aujourd’hui.

Artistes polymorphes dont le champ d’expérimentation se situe aux points de contacts entre groupes humains, Gigacircus nourrit une « écologie des relations », ‘branchant’ des connections, renforçant des liens, créant des dialogues.

Environnements multisensoriels et laboratoire, interface et lieu de vie, leurs dispositifs artistiques reflètent la complexité des enjeux aigus qui traversent le monde contemporain, et l’étendue des possibilités esthétiques qu’autorisent les technologies mobiles en réseau appliquées aux scénographies interactives implantées dans l’espace public.

http://gigacircus.net/fr/creations/

EXPOSITION BARROBJECTIF 2018 : Hospitalité en actionS – Re-sculpter le monde

Ils sont arrivés d’Afghanistan, d’Érythrée et du Soudan avec leur culture, avec leurs langues, leurs musiques, leur corps, et avec la volonté farouche de survivre ; ils embellissent nos esprits de nouvelles images, de couleurs, de saveurs. Ensemble nous envisageons la vision d’un autre monde, capable de faire surgir la beauté et le renouvellement de la perception des frontières.

« Re-sculpter le monde » présente une mosaïque d’images réalisées d’avril 2017 à juin 2018 pour ‘Hospitalité en Actions’.

La substance artistique qui cimente cette création ‘relationnelle’ est le fruit d’ « Hospitalité en ActionS« , un projet de rencontres entre habitants et réfugiés mené par Sylvie Marchand, Lionel Camburet et le réseau d’artistes Gigacircus.

Cette œuvre artistique est une invitation au dialogue, à la conversation, elle active un désir de langage, elle met à l’épreuve la communication entre les êtres, l’obligation envers l’Autre.

Chaque semaine, nous invitons anciens et nouveaux habitants à marcher ensemble à la découverte des paysages et patrimoines locaux. Les jeunes collectent des images avec caméra et appareils photos. Ils nous livrent leur regard sur nos paysages.
Ces ballades sont suivies d’ateliers de création musique, vidéo, peinture et performance.
Parallèlement nous nous réunissons autour d’un programme de films, spectacles, expositions et conférences afin de convoquer un dialogue transculturel fertile autour des notions d’humanité, d’art et de migration.
Enfin en Juillet dernier la Fête de l’Hospitalité nous a tous réunis sur la place publique autour d’un bal, de musiques, de lectures, de jeux et d’un banquet somptueux !

Le Jeudi 20 septembre à 20h30, une projection-rencontre à la salle des fêtes de Barro. Venez dialoguer avec les jeunes artistes afghans, érythréens et soudanais du réseau Gigacircus.

Sur les deux weekends du Festival, « le Café de l’Hospitalité » vous accueille au cœur de Barrobjectif !

Narciso Contreras – Traverser la Libye : le marché humain

Narciso Contreras Narciso CONTRERAS – MEXIQUE Né au Mexique en 1975. Photojournaliste, depuis 2010 il couvre diverses questions en Asie du sud et au Moyen-Orient, ce qui l’amène à se focaliser sur le coût humanitaire des conflits économiques et autres. Son travail contribue à construire notre image mentale du monde qu’il nous montre. Ses études de philosophie, ainsi que la photo et l’anthropologie visuelle l’ont amené à vivre et étudier dans un monastère en Inde pendant qu’il photographiait des communautés religieuses. Depuis, Narciso a suivi avec son appareil des histoires telles que les conflits ethniques au Myanmar et la guerre oubliée au Yémen, aussi bien que des évènements majeurs contemporains, y compris les bouleversements politiques à Istanbul, le conflit de Gaza, le coup d’état en Égypte, la guerre syrienne, et les troubles entre ethnies au Libye. Son travail sur la Syrie lui a valu un Pulitzer en 2013, et ses photos ont été publiées et exposées dans des galeries autour du monde.

Narciso CONTRERAS à reçu le prix Lucas Dolega 2018, décerné par l’association Lucas Dolega . Ce prix honore les photographes freelance qui prennent des risques pour informer.
Prix Lucas Dolega

EXPOSITION PARTENAIRE 2018 : Traverser la Libye – Le marché humain

Ce reportage révèle l’horreur du trafic d’êtres humains au sein de la complexité de la société tribale de l’après-Kadhafi libyen, mettant à nu le déroulement d’une crise humanitaire. Migrants, réfugiés, demandeurs d’asile se trouvent à la merci des milices qui les exploitent pour un gain pécuniaire. Détenus dans des centres pour les illégaux, ils subissent un traitement inhumain, entassés, sans sanitaires, battus même.

Un migrant clandestin subsaharien, malade mental, isolé dans l’un des centres de détention de Surman pour migrants illégaux sur la côte ouest de la Libye.

Le reportage suit le périple des migrants qui franchissent des frontières, pénètrent au cœur du Sahara, suivent la route des trafiquants vers la zone principale de repêchage au large de la côte libyenne.
Dans un contexte de violences sectaires, de corruption, de bureaucratie, le reportage contourne les voies officielles pour frayer son propre chemin. Les contacts avec milices, trafiquants, tribus, ONG, ont permis de saisir de près la réalité du trafic humain à travers la Libye.
Au lieu d’être un lieu de transit pour les migrants qui veulent gagner l’Europe, la Libye s’est transformée en un marché où quotidiennement des êtres humains sont vendus et achetés, révélant ainsi l’horreur complexe dont souffrent ces migrants anonymes.

Cyrille Bernon – Indoméni – Une enfance dans les camps

Cyrille BernonCyrille BERNON – FRANCE
Cela fait 20 ans que je suis photographe professionnel. Issu d’une formation urbanisme et environnement et passionné de photo, j’ai commencé à travailler pour des collectivités territoriales ( conseil général, CAUE ) et avec l’Observatoire photographique du paysage ( ministère de l’environnement ) pour mettre ma passion au service du patrimoine et de l’environnement. J’ai ensuite travaillé sur des commandes en architecture, puis une année au Conseil régional Languedoc Roussillon comme photographe dela dite région (institutionnel, reportages …) Puis une parenthèse de quelques années pour travailler dans le graphisme, fonder une famille, être instit …. Je suis revenu à mes premiers amours en me spécialisant dans la photo de mariage, que je pratique avec passion depuis bientôt 10 ans.
Depuis quelques années, je développe également une activité de reportage sur l’artisanat, sur les gens passionnés qui font vivre nos territoires … Très engagé dans le milieu associatif et humanitaire je fais également des reportages sur des sujets de société qui me tiennent à cœur. C’est ma façon d’aider, de me sentir utile, de m’engager. Mon dernier reportage sur le camp de réfugiés d’Idomeni a déjà fait l’objet de quelques expositions et projections-débats dans des cinémas. Mes images interpellent, bouleversent, font évoluer les mentalités … c’est là que mon métier prend tout son sens !
Depuis que j’ai fait ce premier reportage sur les réfugiés en Grèce, j’ai participé à certains concours …SIPA / VISA pour l’image  / Les rencontres d’Arles / Festival Présence Photographie / Festival de la photographie de Dax / Les Photographies de l’année / Amnesty international / Concours Sophot / Festival du Cinéma Europeen / La Quinzaine des tiers monde / CIMAD / MRAP

Le festival de la photographie de Dax. Du 2 au 22 juillet 2018. Depuis 2011, la ville de Dax organise et installe les travaux de photographes émergents, dans divers lieux de la ville. Cyrille Bernon y a exposé son reportage sur le camp informel des réfugiés d’Idomeni en 2017.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2018 : Idomeni, Europe, 2016 – Une enfance dans les camps

GRÈCE – CAMP INDOMÉNI – MARS 2016

Début mars 2016, j’ai passé 3 semaines en tant que volontaire avec des réfugiés dans le camp d’Idoméni au nord de la Grècela Macédoine venait juste de fermer sa frontière.

Ils arrivaient chaque jour plus nombreux, en famille, épuisés après un long et dangereux voyage. Mais ils étaient heureux parce que persuadés qu’ils allaient pouvoir continuer leur route vers la terre promise, le nord de l’Europe.
Routes migratoires vers L'Europe du nord

Mais depuis peu, Idoméni, n’était plus qu’un cul-de-sac synonyme de désespoir et de misère où végètent des milliers de familles. Je les ai vus jour après jour se transformer, perdre la raison, être avalés par ce camp inhumain. Mais comment pourrait-il en être autrement quand on a tout perdu, parfois même sa famille et que l’on a plus d’espoir, plus de but à atteindre ?

Mais le 08 mars 2016, en officialisant la fermeture de la route des Balkans, l’Europe a mis fin à tout espoir.

L’Europe avait rendez-vous avec l’histoire ! Elle a raté ce rendez-vous. Lorsqu’une civilisation se referme sur elle-même, qu’elle construit des murs plutôt que des ponts, elle s’appauvrit, et finit par s’éteindre !

J’ai ramené des photos à travers lesquelles  j’ai souhaité rendre compte de leur quotidien, de leur histoire, de leurs espoirs, et surtout de leur désespoir. Mon reportage s’est naturellement orienté vers les enfants et la famille. Peut être parce que j’ai moi même deux petites filles et que je ne pouvais m’empêcher de penser à elles en voyant tous ces enfants. Probablement me rappelaient ils aussi à moi père de famille, à quel point ces hommes et ces femmes étaient courageux.

Le camp d’Idomeni a été évacué fin mai 2016. Ces photos n’en sont que plus importantes. Elles témoignent de ce qu’ont vécu ces familles, chez nous, en Europe en 2016.

Mojahed Abo Al-Jood – Goodbye Aleppo

Portrait-Mojahed-Abo-Al-JoodMojahed ABO AL-JOOD (Ahmad Mojahed Attar) – SYRIE
Je suis né il y a 23 ans, dans le quartier ouest d’Alep, au Nord-est de Damas. Mon père est fabricant de tissus (entreprise familiale). J’ai trois sœurs, et deux frères. Mon frère ainé a été tué par la police du régime.
J’ai rejoint les manifestants, devenus insurgés lors du « printemps arabe » en 2011. Je préparais alors mon bac. Je suis un des membres fondateurs de l’AMC «  Aleppo Media Center  » créé pour témoigner contre la propagande officielle d’une opposition à la dictature. Par la suite, il a fallu témoigner de la violence de la répression, d’une opposition civile non armée, et démonter la propagande du régime qui la présentait dans un amalgame de terrorisme et d’islamisme. C’est ainsi que je suis devenu journaliste, et que j’ai travaillé pour plusieurs chaines (ITV, CNN, BBC).
J’ai été cameraman dans plusieurs films sur la Syrie tels que « Last men in Aleppo» qui a remporté 35 prix dans le monde (Sundance Festival, Copenhagen Festival, nominé aux oscars 2018).
J’ai gagné le «  Rory Peck Trust  » pour le film «  Goodbye Aleppo  » en 2017 et le prix «  Best off short » du festival « Middle east now  » à Florence en 2018.
Arrivée à Blagnac en novembre 2017, la France m’a accordé le droit d’asile en mars 2018.
J’étudie assidument le français depuis mon arrivée, dans l’objectif de parfaire ma formation dans le domaine des médias, en université à la rentrée 2018.

EXPOSITION PARTENAIRE : Les journées du reportage de Bourisp

Le petit village de Bourisp dans les Hautes Pyrénnées a exposé Mojahed Abo Al-Jood et seize autres photoreportages en plein air du 6 au 15 juillet 2018. Une formule à l’identique du festival de Barro.

EXPOSITION PARTENAIRES 2018 : Goodbye Aleppo

Le choc de perdre son fils après les bombardements – Alep

La révolution syrienne avait commencé en mars 2011, pour demander la liberté d’expression et les droits démocratiques.
Le régime de Al-Assad a attaqué les militants civils, et il a détenu la plupart d’entre eux.
En 2012 à Alep, la capitale économique de la Syrie, le régime a commencé à attaquer l’est de ville par des roquettes d’avions, cela a causé la mort de milliers et de milliers de citoyens.
Grâce à la Russie et à l’Iran, Al-Assad a pu assiéger l’est d’Alep, ce qui a conduit à une nouvelle catastrophe humaine.
Depuis 2012, le régime syrien a détruit la plus grande partie d’Alep, et à la fin de 2016, il a fait évacuer la population afin qu’elle reste en vie.

Emin Özmen – Invité d’honneur 2018

Emin ÖzmenEmin ÖZMEN – TURQUIE
Photojournaliste, Emin est né à Sivas en 1985. Après cinq années passées à étudier la physique à Samsun, il décide de se consacrer à sa passion, la photographie. Il est alors admis à la Faculté des Beaux-Arts Marmara d’Istanbul, où il étudie la photographie durant quatre ans. Il obtient ensuite un diplôme en photographie documentaire à l’Université d’Art et de Design de Linz – Autriche.

En 2011, son travail sur la sécheresse en Somalie est publié. La même année, il se rend au Japon pour couvrir le séisme de la côte Pacifique du Tōhoku. Il couvre également les grandes manifestations économiques en Grèce. L’année suivante, il commence un long travail sur la guerre en Syrie, où il s’est rendu à de nombreuses reprises. En 2014, il documente la crise liée à l’Etat Islamique en Irak.

Depuis 2012, Emin Özmen a engagé un long travail de documentation photographique auprès des populations emportées dans le tourbillon des conflits. Il s’est rendu à de nombreuses reprises en Syrie, en Turquie, en Irak et en Europe à la rencontre de ces gens, devenus “réfugiés” par la force des choses. Il a ainsi pu recueillir leurs témoignages et tenter de “capturer” leurs vécus à travers son travail. En Décembre 2015, Magnum Photos a accordé une bourse à Emin Özmen afin qu’il complète ce projet, intitulé “Les Limbes”.

Son travail a notamment été publié par TIME Magazine, New York Times, BBC, CNN, Der Spiegel, The Guardian, Le Monde, Paris Match, Libération, L’Obs, Telegraph, Bild, etc.

Emin Özmen a remporté plusieurs prix, parmi lesquels le World Press Photo (à deux reprises) et le Prix du public au Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre en 2014.

En 2017 il a rejoint l’Agence Magnum Photos en tant que nominé.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2018  – Les Limbes – Exode
(Limbo – Exodus)

Depuis 2012, Emin Özmen a engagé un long travail de documentation photographique auprès des populations emportées dans le tourbillon des conflits.

Il s’est rendu à de nombreuses reprises en Syrie, en Turquie, en Irak et en Europe à la rencontre de ces gens, devenus “réfugiés” par la force des choses. Il a ainsi pu recueillir leurs témoignages et tenter de “capter” leurs vécus à travers son travail.

Avec cette série de photographies, Emin Özmen a cherché à saisir l’état dans lequel tous ces gens, dont la vie a basculé, sont plongés. Un abîme d’émotions.

Comme tous les jours depuis des semaines, des réfugiés syriens attendent près de la frontière turco-syrienne leurs familles restées à Kobané. Suruç – Turquie, Septembre 2014.
En septembre 2014, l’État islamique a attaqué Kobané et a assiégé la ville en octobre de la même année. Dans la ville, des milliers de personnes ont essayé de survivre. Pour échapper aux affrontements, même les enfants et les personnes âgées n’ont pas hésité à traverser les champs de mines qui séparent Kobané de la frontière turque. Selon le HCR, 170 000 habitants de Kobané se sont réfugiés dans les camps en Turquie lors des affrontements.

La vie de toutes ces personnes, aux histoires et aux destins bien distincts, semble suspendue dans un entre-deux. Un entre-deux où l’attente, l’espoir, l’anxiété, la confusion et l’angoisse s’entremêlent, s’entrechoquent jusqu’à les attirer dans un état vague et confus : les limbes. Cela se manifeste par différents sentiments que l’on peut lire sur leurs visages, que l’on peut deviner dans leurs postures, que l’on peut entrevoir dans un geste.

Leur vie, rude, dans les camps de réfugiés. La peur, le froid parfois. L’attente, encore. L’espoir aussi. Les familles entières qui risquent tout sur des embarcations de fortune dans l’espoir d’une vie meilleure. L’humiliation, souvent. Le regard des autres, pesant. Les arrestations. L’indifférence. La culpabilité parfois, quand on a laissé toute sa famille derrière soi dans l’espoir de les retrouver plus tard dans un ailleurs plus sûr.

Des civils tentent de fuir les combats en traversant le Tigre à bord de petites embarcations, au sud-est de Mossoul. Irak, Novembre 2016.

Cette série photographique nous emmène dans un territoire aux marges floues, où le temps semble suspendu, où l’issue parait incertaine, où tout est encore possible. À travers ce travail, Emin Özmen nous embarque dans le quotidien de ces gens perdus dans les limbes.

Texte : Cloé Kerhoas

 

EXPOSITION BARROBJECTIF 2018 – Turquie – La guerre cachée (Turkey’s Hidden War)

En juin 2015, lors des élections législatives, le parti pro-kurde du HDP a remporté 13% des suffrages et privé le parti au pouvoir (celui du président Erdoğan, l’AKP) de sa majorité absolue.

Turquie. Derik. Décembre 2015. Zahide Onen, 23 ans, est dans sa chambre détruite. La maison de la famille Onen a été ciblée par l’armée turque. Une fusée a frappé leur chambre tôt le matin lorsque le couple et ses deux enfants dormaient à la maison. Personne n’a été blessé mais ils ont tout perdu.

Après ces élections, le bruit des bombes se fait de nouveau entendre et une vague d’attentats secoue la Turquie: Suruç, Diyarbakir, Ankara. Dans le sud-est, à majorité kurde, le fragile cessez-le-feu, obtenu en 2013, entre l’État turc et les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation « terroriste » par Ankara, Bruxelles et Washington a volé en éclats.

Des combats quotidiens font rage et les civiles kurdes se retrouvent une nouvelle fois otages d’un conflit vieux de 30 ans, qui a déjà couté la vie à plus de 40 000 personnes.

Turquie. Cizre. Mars 2016. La famille de Kasim, 17 ans, pleure sa mort après avoir été tué par les forces spéciales turques pendant le couvre-feu. Juste après qu’ils soient entrés dans le sous-sol où leur fils a été tué, la famille de Kasim, totalement dévastée, s’est effondrée en larmes.

Pour venir à bout du PKK, alors solidement enracinés dans les centres urbains peuplés, les autorités ne lésinent pas sur les moyens. Des dizaines d’élus locaux, suspectés de soutenir le terrorisme sont arrêtés ou mis à pied. Une à une, les villes kurdes sont placées sous-couvre feu : des dizaines de milliers d’habitants forcés de vivre terrés chez eux.

Un enfant se tient près d’un bâtiment détruit. Cizre, Turquie, Mars 2016.
En décembre 2015, l’armée et les forces spéciales de la police turque ont bouclé tous les accès de la ville et lancé une vaste offensive pour en déloger des partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme une organisation terroriste) qui y avaient érigé barricades et tranchées et défié l’État turc en décrétant « l’autonomie ».

D’après l’ONU, les opérations menées par les forces turques entre juillet 2015 et la fin de 2016 ont touché plus de 30 localités, dont certains quartiers ont été rasés, et ont contraint entre 335 000 et 500 000 personnes à fuir, en majorité des Kurdes.

Jeoffrey Guillemard – Frontière Sud

Jeoffrey GuillemardJeoffrey GUILLEMARD – FRANCE
Né en 1986 à Nancy, il a passé son enfance entre la Nouvelle-Calédonie et les Landes. Depuis 2006, il parcourt le continent américain en conservant comme lieu d’attache le Mexique et la Bretagne. Lors de son retour en France, en 2014, il suit la formation photojournaliste de L’EMI-CFD à Paris. Jusqu’à aujourd’hui, son travail documentaire s’est focalisé sur des thématiques telles que l’expression multiple de la sexualité, les pratiques religieuses contemporaines ainsi que le portrait et l’analyse de différents groupes communautaires. Il est membre du collectif HAYTHAM PICTURES qui est distribué par l’Agence REA.
Il est basé au Mexique depuis janvier 2016.

Principales publications : Le Monde, Libération / 6Mois / Society / So Foot, VSD / Pèlerin, La Croix / Arte, VICE France / Causette / Le Parisien Magazine / Les Échos / Sans_A / Bloomberg Businessweek Magazine (USA) / El País (España) / L’Actualité (Quebec) / Het Financieele Dagblad (Netherlands)…

EXPOSITION BARROBJECTIF 2018 : Frontière Sud

La Bestia

Des migrants Centraméricains attendent le départ du train de marchandise pour continuer leur chemin vers les États Unis.
28/03/18
Arriaga, Chiapas, Mexique.

«La frontière des États-Unis commence au sud du Mexique». C’est comme cela que les migrants Centre-Américains racontent leur voyage pour atteindre le rêve américain.

Tout commence à la frontière du Mexique et du Guatemala sur des radeaux de fortune lancés sur le rio Suchiate. Ils doivent ensuite marcher pendant des jours entiers avant de s’aventurer sur «La Bestia» (La Bête), ce fameux train de marchandises qui traverse le pays. Malgré la longueur du voyage et les nombreux dangers, des milliers de migrants du Honduras, du Salvador et du Guatemala empruntent chaque jour cette route pour fuir les gangs et la violence qui frappent leurs pays respectifs. Ils y perdent leur argent, leur dignité et parfois même la vie.

Isabelle Serro – SOS Méditérranée

Reporter photographe basée en France, Isabelle Serro s’appuie sur une expérience professionnelle de 15 années sur des sites géographiques dits sensibles à travers le monde. C’est le plus souvent en dehors de sa zone de confort qu’elle trouve avec un regard humaniste la profondeur de ses travaux. Ses capacités rapides d’adaptation et sa curiosité font qu’elle cherche à mettre en lumière les aspects positifs et enrichissants des situations parfois les plus complexes. Cette démarche l’a emmenée jusqu’en Amazonie en 2009 auprès des indiens Yanomami avec qui elle a vécu plusieurs mois. À son retour, elle débute une collaboration avec l’agence SIPA et réalise différents reportages ethniques, de société, d’actualité toujours avec cette même quête de la découverte et du partage.

Ses travaux sont publiés dans Le Figaro Magazine, Le Monde, Marie Claire, Le Point, Le Parisien Magazine, LHumanité, La Vie, La Croix, La Revue 6 mois, Chasseur dImages, Carnet dart, The Guardian, le magazine XSemanal ou le journal ABC en Espagne ou encore la Revue Ñ du groupe Clarin en Argentine.

Après avoir reçu différents prix et récompenses en France et à l’étranger, c’est en mars 2016 qu’elle est la lauréate du Grand Prix Leica dans la catégorie « Humaniste » avec un travail sur les Peshmerga et son reportage sur les femmes réfugiées est primé par l’agence des Photographes Professionnels.

Après deux années de travail et de recherches, début 2016, elle construit un outil de sensibilisation « Crise Humanitaire, crise d’humanité » autour des personnes ayant pris le chemin de l’exil. C’est à Tanger, au large des côtes libyennes, en Turquie, Grèce, Macédoine, Serbie, Croatie, Allemagne , à Calais mais également au Royaume-Uni qu’elle va suivre ces personnes en exil afin de témoigner auprès du grand public de la plus grande crise humanitaire de notre siècle. Après plusieurs publications et avoir été primé ce travail est repris en mai dernier dans un des numéros de télé Matin sur France 2.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2017 : SOS Méditérranée

L’association SOS Méditerranée a vu le jour lorsque considérant qu’il n’existait pas de dispositif de sauvetage suffisant en mer Méditerranée pour faire face efficacement, dignement et de manière pérenne, à l’afflux de bateaux de migrants en détresse.

Un garçon de 7 ans qui vient d’être sauvé de la mer Méditerranée, s’effondre sur le terrain du navire humanitaire.

C’est face à cette situation dramatique que l’association civile européenne s’est mis rapidement en place pour procéder au sauvetage de ces personnes en mer Méditerranée en affrétant un navire : l’Aquarius.
La mobilisation de la société civile se fait alors sur le modèle des sociétés de sauvetage créées au XIXe siècle dans le Nord de l’Europe, lorsque les Européens quittaient le continent européen pour rejoindre l’Amérique.
Malgré cette démarche citoyenne qui repose à 95% sur des dons de particuliers, malgré la présence d‘autres bateaux humanitaires 2016 a vu disparaitre plus de 5000 personnes en mer, qui s’ajoutent cruellement aux milliers de victimes des années précédentes.

Aujourd’hui, les traversées se poursuivent à un rythme soutenu. La situation dramatique vécue et rapportée par les ONG rappelle qu’il y a plus que jamais un besoin urgent de renforcer le dispositif de sauvetage en Méditerranée Centrale pour faire face à cette crise humanitaire sans précédent.

Lorsqu’ils ont quitté la Libye les passeurs leur avaient mentionné qu’il leur faudrait environ 5 heures en canot pour rejoindre l’Italie. A bord de l’Aquarius l’ensemble des passagers réalise qu’il s’agissait d’un mensonge et qu’ils n’auraient jamais pu effectuer cette traversée avec leur embarcation.

C’est un véritable SOS qui est lancé depuis la Méditerranée !

L’équipe de sauvetage du navire citoyen Aquarius arrive sur une embarcation en bois au large de la Libye. A son bord plus de 300 personnes. A l’arrivée des sauveteurs un des passagers laisse éclater sa joie en remerciant le ciel.

Isabelle Serro – Crise humanitaire, crise d’humanité
Isabelle Serro – Les magiciens de l’Aluminium