Hendrik Braet _ La Digue

BIOGRAPHIE

Hendrik BRAET, né en 1974, est photographe de documentaire. Belge, son travail est centré sur sa propre culture. Sa devise : « Tout se passe très près ! »

Hendrik a fait ses études à l’université de Gand, et aux Beaux-Arts de Gand. Licencié en Sciences Po, il a aussi un diplôme de photographie.

Il vit à Gand avec sa femme Elsie Vercaigne, et sa fille Charlotte, qui a sept ans.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2019 : La Digue

De prime abord, l’aspect de notre côte belge ne ferait pas croire que notre littoral fait à peine soixante-cinq kilomètres. Les quatorze communes de ce littoral sont reliées, presque sans interruption, par une longue promenade qu’on appelle La Digue, et la Digue reflète les populations belges. Chacune à sa manière définit sa tranche de la côte : touristes à glacière venus pour la journée, Flamand laborieux à la retraite qui a pu s’offrir un appartement (et c’est pourquoi il y a tant de grands immeubles à proximité de la plage), fils à papa qui mènent la grande vie à Knokke, et d’autres encore.

Aux débordements de la mer sauvage, la Belgique oppose une rage de bâtir et un glissement territorial. La mer ne se laisse pas débiter en tranches, mais sitôt arrivés sur la plage, nous sommes enfermés dans nos différentes cases.

Un regard sur la plage révèle des choses pas croyables. Ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un appartement louent une des nombreuses cabanes de plage ; dans certaines communes du littoral, on tombe d’un bar exotique au suivant.

Bref, on trouve difficilement la paix et la poésie le long de notre littoral belge, mais saisir en images le Belge et son littoral, sous tous les angles, sous toutes les formes, ce fut excitant !

Laurent Blandin – Sri Lanka – La mer comme quotidien

Laurent BlandinLaurent BLANDIN – FRANCE
Né en 1982 et vit à Nantes. C’est par hasard, la veille du départ d’un tour du monde qu’il décide de s’équiper d’un appareil photo. Là, c’est le déclic, sa passion naît et ne le quittera plus. Ancien graffeur, il retrouve une certaine adrénaline et le goût des compositions graphiques au travers de la photo. Irrésistiblement attiré par la rencontre en voyage et curieux de l’environnement qui l’entoure, son travail photographique s’oriente aujourd’hui autour de 2 axes majeurs : la découverte du monde et les faits de société. Autodidacte, son inspiration s’est nourrie de quelques photographes s’inscrivant dans la tradition du photojournalisme ou de la photographie humaniste.

L’humain dans sa singularité et sa propension à lutter est au cœur de ses projets personnels.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2018 : Sri Lanka – La mer comme quotidien

Le village de Nilaveli - côte Est du Sri Lanka

Focus sur des pêcheurs en voie d’extinction.

C’est un petit paradis sur terre. La nature est luxuriante et les nombreux animaux font partie du décor. Les plages sont d’un bleu transparent, la vie y est douce et tranquille, les villageois entretiennent sourire et bienveillance.
Cet endroit, c’est Nilaveli. Petite bourgade de pêcheurs nichée sur la côte Est du Sri Lanka à une quinzaine de kilomètres au nord de Trincomalee. La vie du village s’organise autour de la pêche, chacun y trouve sa place selon ses aptitudes. À 5 h 30, le soleil se lève et amène avec lui les pêcheurs, détendus et souriants, par petits groupes le long du rivage. Certains partiront en bateau pour la pêche au filet ou pour la « pêche au gros » à l’hameçon, d’autres tireront un long filet de plus de 500 mètres pour attraper les poissons plus près des côtes. Les jours coulent paisiblement dans ce village où le poisson est de loin la principale ressource.

Cependant Nilaveli, à l’image de nombreux villages de pêcheurs du pays, est confronté aux mêmes problématiques, la douceur de vivre n’est qu’apparence quand les gros poissons s’en mêlent.

Après 30 ans de guerre civile, les pêcheurs ont enfin pu reprendre la mer avec l’espoir de pouvoir à nouveau gagner leur vie ainsi. Depuis la défaite des rebelles tamouls en 2009 les restrictions sur la pêche ont peu à peu été levées sur l’une des zones les plus fertiles des océans de la planète et pourtant de nouveaux problèmes sont vite venus remplacer les anciens. Les grosses entreprises de pêche utilisent de la dynamite et d’autres pratiques interdites qui détruisent les fonds marins autant que les petits poissons et leurs œufs. Par conséquent, les réserves s’amenuisent considérablement. D’autre part, les infrastructures hôtelières tendent à se développer fortement dans cette partie de l’île jusqu’à présent épargnée par le tourisme de masse. Chaque nouvel hôtel restreint un peu plus l’espace de ces pêcheurs, souvent installés depuis des générations le long des plages, jusqu’au jour où il n’y aura malheureusement plus d’espace pour eux.

C’est ce quotidien que j’ai voulu figer avant que ces pêcheurs disparaissent.

Didier Bizet – L’interminable hiver en mer d’Aral

Après un diplôme des beaux-arts, je travaille en direction artistique pour le compte de clients internationaux. Portrait de Didier BizetEn 2015, je rejoins l’agence Hans Lucas. Mes attirances vont vers les anciens pays du bloc soviétique, où la mélancolie du temps se laisse facilement photographier. L’esthétisme est pour moi un cadre obligatoire, l’information que je dévoile doit être simple, tel un plan cinématographique. Entre photographie d’auteur et documentaire, la photographie est pour moi un vrai apprentissage de l’environnement. Elle me facilite et parfois me donne des réponses à mes propres questionnements sur les sociétés.
dbizet@orange.fr
http://www.didierbizet.com

EXPOSITION BARROBJECTIF 2017 : L’interminable hiver en mer d’Aral

Mer d 'Aral

Toujours une bonne humeur malgré un travail difficile.

L’hiver, au bord de la mer d’Aral, la température avoisine les –20°. Les yourtes des anciens nomades des steppes kazakhes ont été remplacées par des maisons en briques dont les sols surchauffés au feu de bois sont encore recouverts de tapis. Située à 90km, soit onze heures de piste enneigée, de la ville d’Aral, la petite population de Tastubek s’organise pour sa survie hivernale. L’eau courante fait défaut, et quand le camion-citerne arrive à se frayer un chemin à travers les congères balayées par le vent glacial, on est heureux. Si cette mer de glace est de toute beauté pour les rares touristes se risquant à venir en hiver, la mer d’Aral est pour les Kazakhs une ressource alimentaire de première importance.

Depuis la construction du barrage de Kokaral en 1995, l’eau abondante de poissons est de retour dans la petite mer d’Aral. La pêche en hiver est particulièrement difficile, les filets sont parfois entreposés à plusieurs kilomètres du rivage, et la banquise peut être fragile en voiture ou à moto à la fin de la saison. La saison est longue et ennuyeuse, le froid ralentit la vie. Vêtus de survêtements ou de combinaisons récupérées sur des chantiers, les Kazakhs de la mer d’Aral ne reculent devant aucun sacrifice. Pour certains, l’hiver semble être leur saison préférée, l’été est trop chaud, et au printemps, les pistes boueuses deviennent impraticables.

Mer d'Aral

Les derniers bateaux épaves qui ont fait le tour du monde ne sont plus qu’au nombre de deux. Ils auront disparus d’ici 6 mois, et cela annonce la fin du tourisme en mer d’Aral. En hiver et par -20°, l’accès aux bateaux est très difficile, seules les Jeeps Russes VAZ y parviennent, plus hautes et plus légères, elles roulent tant bien que mal sur la mer d’Aral gelée et enneigée.

Sébastien Husté – Homme de terre tombé à la mer

SebartienHUSTE-groupe-de-marinsJe suis né à Pau en 1969, je pratique la photographie depuis mes 14 ans.

Portrait-SebastienHUSTRE

« Homme de terre tombé à la mer »

Autodidacte, j’ai réalisé mes premières images « en m’incrustant » par hasard dans les loges d’un concert NRJ, où j’ai pu réaliser les portraits des chanteurs vedettes de l’époque. C’était en 1986. Je n’ai cessé depuis d’approfondir mon approche photographique, portant mon regard et ma curiosité sur le monde qui m’entoure, me servant de l’appareil photo comme d’une clé pour ouvrir les portes de nouveaux univers, depuis déjà 25 ans.
En 1989, j’intègre l’équipe de photographes de la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris, et débute le photo reportage. Pendant quelques années, je suis également photographe pour le journal Sud-Ouest et pour le service communication de la ville de Pau.
C’est en réalisant des reportages pour la Chambre de Commerce et d’Industrie que mon intérêt pour le milieu industriel se révèle : portraits d’ouvriers, environnement portuaire, friches et paysages industriels constituent pour moi une véritable source d’inspiration. La poésie de cet univers entre deux époques capte mon attention et mon objectif. Au fil des rencontres, je prends également beaucoup de plaisir à photographier le milieu des artistes, musiciens, peintres, sculpteurs ….
En 2008 commence une belle aventure, sur la Côte Basque. Elle durera 10 ans. L’océan tout proche me donne l’occasion d’aborder la photographie maritime. Une série de portraits de marins pêcheurs sur le port de Saint-Jean de Luz d’abord, puis, de navire en navire, de marin en marin, je découvre un décor, une ambiance, des gueules et des lieux qui me fascinent.SebastienHUSTE_quai-bateau

SebastienHUSTE_depart-bateauSebastienHUSTE_coque-bateau

Chaque prise de vue reste un émerveillement. Je navigue aux cotés des pilotes maritimes, capitaines, matelots de remorqueurs et autres marins embarqués sur d’énormes cargos ; j’ai peu à peu fait mien cet univers où se mêlent les Hommes et les éléments. Je me définie ainsi comme « Homme de terre tombé à la mer » Aujourd’hui connu et reconnu au sein du milieu maritime, je suis membre de l’Académie des Arts et Sciences de la Mer. Auteur d’un livre sur le port de Bayonne, mes photos sont régulièrement exposées, afin de faire découvrir les activités maritimes et portuaires au grand public.
Photographe intuitif, je ne respecte aucune règle qu’impose parfois la technique photographique pour réaliser des images parfaites. je me contente d’observer, de rêver, de vagabonder, appareil en bandoulière. A la fois inspiré par le cinéma, la musique, la peinture et les gens que je rencontre depuis si longtemps, je reste passionné et curieux, ouvert à la découverte de tout ce qui peut stimuler mon envie de réaliser de belles images. la fédération européenne de la photographie récompense mes photographies maritimes en m’attribuant le Qualified Européan Photographer, à Angleterre le 21 juin 2015.
En novembre 2015, j’ai débuté une série sur les mineurs de charbon de Silésie en Pologne,dans la région de la ville de Katowice.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Homme de terre tombé à la mer

Mes premières images sur le milieu maritime sont réalisées en octobre 2008 sur le port de pêche de saint jean de luz.

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Je souhaitais rencontrer et photographier des personnages dans un environnement que je ne connaissais pas à l’époque. Je me suis donc présenté un matin couvert et pluvieux, sur les quais de ce port Basque, en espérant y être favorablement accueilli par les marins pécheurs que j’oserai aborder, afin de leur proposer de m’accorder un peu de temps pour une série de portraits. Ces gens m’ont finalement agréablement accueilli et durant ces dernières années, les portes de cet univers se sont progressivement ouvertes, offrant à ma curiosité de photographe, la possibilité de photographier les différents métiers et personnages que l’on peut rencontrer sur un port. J’ai plaisir, à travers mes images, à mettre en lumière tous ces hommes qui travaillent jours et nuits sur les quais des ports de France et à faire découvrir au grand publique ce qu’un port, dont la plupart ignorent à quel point il peut être fascinant. Je photographie ce que je vois sur les quais ou sur un bateau. Je dirige mon objectif sur les Lamaneurs et les officiers de port qui assistent les navires qui tentent d’accoster, les pilotes et les marins qui sont à bord, ainsi que les remorqueurs qui poussent ces immenses structures de métal vers les quais afin de les amarrer. J’y observe des hommes qui s’agitent au bas des coques des cargos, coiffés de leurs casques, et que je peux distinguer grâce à leurs vêtements fluorescents… cet univers représente depuis quelques années, une source d’inspiration inépuisable.

Christian Thibaud – Mer de lumières…

Troisième prix du Grand Prix d’Auteur du festival photographique 2013 de Saint-Benoit (86)

Ma quête …
J’ai toujours aimé et pratiqué la photo mais ce n’est que depuis une dizaine d’années que cette pratique est devenue une passion exclusive à laquelle je consacre l’essentiel de mon temps libre. Je suis à la recherche constante de ces moments rares et privilégiés où tous les éléments se conjuguent harmonieusement pour obtenir une belle image. Ma quête est celle de la Lumière, la Belle Lumière, celle qui transforme des lieux parfois banals en instants magiques. Ce sont des moments où photographe et nature entrent en harmonie, des moments de Beauté et de Plénitude que j’essaie, au moins en partie, de retransmettre à travers mes photographies.SONY DSC

Mes deux thèmes de prédilection sont les Lumières de la Terre et de la Mer. Ces deux thèmes, en dehors de ce Grand Prix d’Auteur, sont toujours représentés car, pour moi, ils sont complémentaires et me sont tous deux nécessaires comme peuvent l’être le Ying et le Yang.

Informations techniques
J’effectue moi-même tous mes tirages. L’effet ductile, laiteux de l’eau sur la plupart des photos de mer, l’effet de filé, de mouvement des nuages sur certaines photos, ne sont pas dus à une manipulation logicielle mais tout simplement à la pose longue. C’est-à-dire que le temps de pose est de plusieurs secondes avec l’appareil-photo obligatoirement sur trépied. La couleur bleue de certaines photos est due à l’heure de la prise de vue, à savoir après le coucher du soleil, ce que l’on appelle « l’heure bleue ».

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EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 : Mer de lumières…

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Toutes les photos présentées ont été réalisées en Vendée et en Charente-Maritime.

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Site internet : www.christianthibaud.fr
Mél : christian@christianthibaud.fr

Philippe Pécher – Un soir dans le Golfe

Photographe professionnel à Couzeix près de Limoges depuis plus de 17 ans. Ses domaines d’intervention vont de la photo studio (publicité, culinaire) au reportage d’entreprise en passant par la photo de mariage et la photo aérienne. Passionné par le littoral en général et notamment celui de la Bretagne, il est l’auteur depuis plusieurs années de nombreuses images de paysages marins, le plus souvent hors-saison, notamment sur les îles de la Mer d’Iroise au large du Finistère.

Philippe.Pecher-portraitContact
tel : 06 09 82 28 20
contact@philippepecher.com
Site de Philippe Pécher

EXPOSITION BARROBJECTIF 2014 : Un soir dans le Golfe
Le soir : le moment où la lumière disparaît peu à peu… quel cauchemar pour les photographes ! Nous, il nous en faut de la lumière…
Pourtant les lueurs immobiles du jour qui s’achève sont parfois plus majestueuses par leurs couleurs et leurs reflets que le grand soleil et le ciel bleu tant convoité par beaucoup…
En quelques soirs d’errance autour du Golfe du Morbihan au mois de mars dernier, je me suis rapproché une fois de plus de mon cher littoral comme attiré par les derniers moments de clarté des jours déjà moins courts de la fin de l’hiver.
Attiré par ce miroir géant que sait être la mer toute calme aux confins de ses nombreux bras, îlots et petits ports protégés. Attiré par le spectacle de ces lumières irréelles aux aspects graphiques et colorimétriques improbables. Le soir, le rouge orangé du soleil, le bleu « nuit » des ciels et des reflets, les jaunes des lumières artificielles se dévoilent et mettent en évidence des lieux qui plus tôt étaient plongés dans l’anonymat et tout devient simple et beau. Aidé de mon fidèle pied Manfrotto plus stable que moi, mon Canon Eos 5D III se laisse aller à prendre son temps de pose interminable : les rochers, la nature et toutes traces de la présence humaine se figent mais l’eau, le ciel, les nuages et les reflets s’en donnent à coeur joie…ils se mettent à trembler, ont-ils peur du noir ?

Tout se mélange dans l’image et le rendu devient parfois incertain ou déroutant.

Larmor-Baden 5 Au bout d’un moment, ma fidèle lumière du soir, qui a bien voulu faire le tour du Golfe avec moi, s’en est allé définitivement…

Elle est sans doute partie se reposer pour éclater aux yeux de mes collègues amoureux de celle du matin…Elle me laisse seul dans le noir.Locmariaquer 5

Un célèbre photographe talentueux de Ruffec va encore me dire : « Philippe il n’y a encore personne sur tes images ! ». Peut-être qu’au fond il y a MOI…

Bruno Lasnier – Itinérance sur l’Icefjord

Bruno Lasnier pratique la photographie depuis l’adolescence. Il est né en 1964 à Soyaux (charente) et il vit en Gironde. Il est introduit dans le monde de la corrida et il collabore avec la presse spécialisée. BLasnier-portraitIl poursuit en parallèle un travail d’auteur sur le personnage emblématique du Torero  et il  a publié de nombreux ouvrages en rapport avec la Tauromachie. Mais ce n’est pas son seul sujet de prédilection : Le paysage, l’environnement et le patrimoine sont des thématiques qu’il affectionne particulièrement. Il a publié un livre sur l’estuaire la Gironde et un autre sur le patrimoine industriel de la filière bois dans les Landes. Ses images sont régulièrement exposés et sont présentes dans des collections privées ou institutionnelles. Après avoir sillonné le littoral Atlantique Européen de l’Islande aux Açores pendant de nombreuses années, il a réalisé en 2009 un livre ‘Terres Atlantiques’ avec des images panoramiques. En 2013 il décide de porter son regard sur de nouveaux territoires où la mer est toujours omniprésente. Il nous présente des images réalisées dans l’ouest du Groenland lors d’un périple sur l’Icefjord dans la baie de Disko. Au-delà de la beauté des paysages liée à la présence des Icebergs et à la lumière singulière du jour polaire, Bruno Lasnier nous montre ou vit la population. L’architecture est dépouillée, limitée à l’essentiel, sur des territoires de terre et de pierre sans arbre et avec très peu de végétation. Les êtres humains cohabitent avec la dureté de la nature brute et sauvage dans un mode de vie partagé entre modernité croissante et traditions. Ces images nous sensibilisent aussi à la protection de l’environnement et à la prise en compte de l’impact des changements climatiques.

 EXPOSITION BARROBJECTIF 2014 : Itinérance sur « l’Icefjord »

C’est la mer qui apporte presque tout aux habitants du Groenland. Il n’y a pas de route pour relier les villages entre eux et le seul moyen pour bouger est de se déplacer sur la mer avec la glace omniprésente.

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J’ai sillonné en bateau « l’Icefjord » et ses alentours et j’ai choisi de considérer la vue des navigants embarqués ou des pêcheurs relayant un port à l’autre. Le climat et la fonte des glaces perturbent les déplacements : en quelques heures un chemin tracé à travers les ‘glaçons’ peut devenir impraticable. Le silence n’est rompu que par le bruit des moteurs ou celui des icebergs qui craquent : les Inuits disent que « Les icebergs chantent ». Dans ces contrées arctiques sans nuit entre mi Mai et début Aout, la lumière singulière du jour polaire influence les couleurs : la mer peut afficher des reflets métalliques, la glace des bleus pastel et le ciel peut s’effacer ou s’embraser. Les photographies réalisées à travers les vitres de bateaux révèlent des passages improbables dans cet « Icefjord » qui est à la fois glace, eau douce, eau salée, fleuve et mer. D’être ainsi « recadrées » par la fenêtre du bateau, cela donne aux formes et aux choses une présence plus significative. Avec les traces et le ruissellement, les contours s’estompent et les glaces ressemblent parfois à des monstres marins ou il semble qu’elles se noient.

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Dans l’autre partie de mes images, c’est le regard de celui qui est descendu du bateau. Un regard sans la fenêtre, sur la terre, dans les villages d’Ilulissat, Ilimanaq et Oqartsuq où vit une population relativement jeune (40 % des habitants ont moins de 30 ans). On y trouve une architecture dépouillée, limitée à l’essentiel, sur des territoires de terre et de pierre sans arbre et avec très peu de végétation. Il règne une ambiance étrange et une atmosphère particulière de « flottement entre deux eaux ». Les êtres humains cohabitent avec la dureté de la nature brute et sauvage dans un mode de vie partagé entre modernité et traditions, dont on voit les traces au quotidien.

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Jacques Hamel – Arte Xáveg

D’origine normande, Jacques Hamel vit et travaille à Dax depuis 1991 comme formateur en informatique.Portrait Jacques Hamel

En 1982, une photo d’identité sera le déclencheur qui lui fera découvrir l’art photographique. Cet événement marquant fera que cette passion, qu’il exercera en autodidacte, ne le quittera plus.

Contact
photo@jacqueshamel.com
Site web Jacques Hamel

Diverses publications et expositions individuelles et collectives :
« Marines », « Sol y Sombra», « Espagne intemporelle, entre profane et sacré», « Arte Xávega, pêche en mer traditionnelle».
2005, 2006 et 2007 – Réalisation de l’affiche du Festival Paso Passion de Dax.
2007 – Réalisation de l’affiche des Fêtes de Tyrosse.
1998, 2004, 2006, 2012 et 2014 – Salon photographique de Mimizan.
2003 – Projection de la série « Marines» et nominé dans la catégorie « Regard sur la mer» au Festival international de la mer à Vannes.
2011, 2012 et 2013 – Festival photographique de Dax.
2013 – Festival de Photoreportage BarrObjectif avec la série « Espagne intemporelle, entre profane et sacré»

EXPOSITION BARROBJECTIF 2014 : Arte Xáveg, nom portugais pour cette forme de pêche en mer traditionnelle, encore visible sur la côte portugaise, mais pour combien de temps ?  jacques_hamel_portugal011Qui n’a jamais vu ces célèbres images de pêcheurs du Portugal, essentiellement prises à Nazaré dans les années 50-60, par nombre de grands photographes comme Edouard Boubat, Sabine Weiss, Jean Dieuzaide ?

Ayant parcouru l’Espagne pendant 5 ans à la recherche de sa culture traditionnelle, je reviens 15 ans plus tard au Portugal à la rencontre de ces pêcheurs. En fonction de la météo, vous pourrez encore les apercevoir à Furadouro, Torreira, Praia de Tocha, ou encore Praia de Mira. J’ai choisi comme port d’attache Torreira, petite station balnéaire derrière la ria d’Aveiro, au sud de Porto, pour 3 séjours en 2012 et 2013.

Mer forte et vent puissant. Sur la longue plage, 2 bateaux en bois au loin, fièrement calés sur le sable, parfois cachés par les dunes, attendent toute l’année un départ. Il n’y a pas si longtemps, fierté de tout un village, ils trônaient en plein centre de la plage. Et même si l’été ils sont encore la principale attraction touristique de la ville, ils ont été repoussés à l’écart. Là où autrefois les filets séchaient sur le sable, se trouvent aujourd’hui des bars branchés sur pilotis : changement d’époque, cohabitation impossible.

jacques_hamel_portugal006De retour du Luxembourg il y a 9 ans, Marco a repris l’un de ces bateaux. Toute l’année, 7 jours sur 7, il espère une météo clémente pour affronter l’océan. Pas toujours gagné. Pour exemple, en mai dernier, lors de mon deuxième séjour de plus d’une semaine, je n’ai pu réaliser des images qu’un seul jour. Grain trop gros pour sortir.

Hommes et femmes de toutes générations composent son équipe, avec des tâches bien précises. Certains vont partir en mer pour lancer le filet qui sera ensuite tiré jusqu’à la plage. D’autres resteront sur le sable pour enrouler le cordage de la sortie en cours, préparer le filet pour la sortie suivante ou trier le poisson encore frétillant. Depuis 15 ans déjà, le tracteur a remplacé les bœufs. Utilisé pour mettre le bateau à la mer,  tirer le filet sur la plage, remonter le poisson une fois trié sur le sable, il a ainsi un peu facilité ce travail si difficile. C’est indéniable même si on ne peut  que regretter la disparition progressive de l’aspect typique de cette pêche. Mais de nos jours, les exigences économiques sont impitoyables : dans un Portugal déjà rudement touché par la crise, pas de sortie en mer, pas de travail, pas de poisson, pas d’argent.

En posant mon regard sur ces scènes de pêche, je me suis posé la question de leur avenir. Quelle jeune génération s’aventurera à prendre la relève de cette tradition aujourd’hui fragilisée ? Pourtant, nul doute, que leurs techniques s’inscrivent complètement dans la vision moderne du développement durable, respectueuse des ressources de la mer, loin, si loin de celles des chalutiers industriels.

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Loïc Guston – Territoire hors saison

Loïc Guston a suivi une formation artistique à l’École des beaux-arts de Bordeaux parallèlement à des études universitaires en histoire de l’art et communication.

loic_guston_PortraitIl exerce la profession d’enseignant d’arts plastiques depuis 1987. Il demeure actuellement à Dax (Landes). La photographie a toujours été son mode d’expression privilégié. Sa pratique s’attache plus particulièrement aux domaines de l’architecture et du paysage, qu’il soit naturel, urbain ou industriel. Selon son sujet, il aura une approche soit exclusivement documentaire soit plus poétique. Sa démarche artistique est donc très liée à la façon dont il va percevoir l’espace et s’engager dans la durée ; elle sera en somme authentique et sensible. Cela déterminera enfin ses choix techniques tels que celui de la couleur ou du noir et blanc, celui du format et tout ce qui va contribuer à donner cohérence et expressivité à une série.
Il a participé à l’exposition collective sur le thème de La Modernité  à l’Université d’Avignon en 2010. Son exposition intitulée ARTchitectures a été présentée au festival de la photographie de Dax et à celui de Barro en 2013. La même année est édité le livre-objet Entre les lignes (Richard Meier/VoixEditions, collection CosyWorks©) qui regroupe ses photographies consacrées à l’architecture du Musée Juif de Berlin. En 2014, c’est donc pour la seconde fois qu’il présente son travail pour le festival de reportage Barrobjectif.

Site web Loïc Guston

BarrObjectif 2013 – Loïc Guston

EXPOSITION BARROBJECTIF 2014 : Territoire hors saison 

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© Loïc Guston

C’est un territoire qui s’étend sur 80 kilomètres du littoral de la côte Atlantique mais n’excède pas quelques centaines de mètres de large. Située dans les Landes, cette bande sablonneuse est photographiée à partir de quelques lieux choisis pour être des sites attirant la foule touristique en période estivale. Ce sont les plages d’Ondres, Labenne, Capbreton, Hossegor, Vielle-Saint-Girons, Mimizan,… Ce sont toutes des stations balnéaires bien connues de la Côte d’Argent.

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© Loïc Guston

A « la belle saison », cet environnement peut être perçu et représenté comme un « paysage de carte postale ». Qu’en est-il hors saison ? Le thème n’est pas nouveau mais le sujet a ses particularités liées à un espace géographique, un regard, une sensibilité. La série présentée se veut donc documentaire mais pas seulement.

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© Loïc Guston

Si la photographie d’architecture est le domaine de prédilection de Loïc Guston, il s’en est temporairement éloigné pour élargir son champ de vision en s’orientant vers le paysage à caractère naturel. Plusieurs mois consacrés à ce seul travail dit bien sa volonté d’œuvrer dans la durée tout en limitant volontairement son champ d’action. Ayant toujours habité à proximité de la mer, il avait l’expérience du « résident à l’année » mais ce n’est qu’en septembre 2013 qu’il s’est engagé dans ce qui fut une redécouverte du paysage habité par lui ; il se révéla que c’était le paysage qui l’habitait !
Passé le mois de septembre, la vacuité des espaces naturels ou aménagés peut donner un sentiment d’abandon mais pas seulement. Certes, les plages sont désertées, les activités de loisirs sont arrêtées et les très nombreux logements locatifs, ainsi que la plupart des commerces, sont fermés pour plusieurs mois. Cependant, dans le même temps, on assiste à une certaine réappropriation du territoire. Les serviettes de bain et parasols disparus sont remplacés par les bois flottés et les divers déchets échoués sur le sable. Les « chasseurs de trésor » explorent la plage à la recherche d’objets perdus par les baigneurs, les surfeurs sont désormais les seuls à franchir les vagues et les pêcheurs locaux ont repris possession des jetées…

loic-guston-bateauD’emblée, les modalités de prises de vues se sont imposées d’elles-mêmes comme le format panoramique particulièrement adapté au caractère étendu de ce paysage.  D’autre part, l’absence de premier plan sur certaines vues accentue le vide apparent et le choix des cadrages correspond simplement à des points de vues imposés par la topographie ; celle des plages et des dunes remodelées par vents et marées ou celle constituées par les Pyrénées à l’horizon côtier. Enfin, les couleurs ou les tonalités de lumière sont celles d’un automne clément suivi d’un hiver ponctué de fréquentes tempêtes ; mais point n’est besoin de rechercher le spectaculaire pour avoir le sensationnel… Certains indices sont introduits dans chaque image afin de solliciter les sens, l’imaginaire et l’affectif. Ce sont des « petits riens » qui peuvent faire que ces images du bord de mer en appellent d’autres, celles des souvenirs de l’enfance ou plus généralement de vacances qui sont inscrits dans chaque mémoire.

Jean Gaumy _ L’invité d’honneur 2014

Portrait_jean_gaumy_Jean Gaumy est l’une des figures majeures de la photographie française. Passé par l’ agence Gamma, il a rejoint l’agence Magnum en 1977, il reçoit par deux fois le prestigieux Prix Nadar en 2002 et en 2010.

Jean Gaumy nous emmènera au Japon à Fukushima, au Pôle Nord avec le voilier polaire le Vagabond, au Kyrgystan, à bord du plus récent des sous-marins nucléaires lanceur de missiles nucléaires – « le Redoutable », au phare de Cordouan etc..
Une année riche et une formidable occasion de découvrir le travail photographique de Jean Gaumy, photographe de l’agence Magnum depuis 40 ans.

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Fukushima-Gaumy Voilier_Vagabond

Vidéo Jean Gaumy à l’agence Magnum

Le site de Jean Gaumy