Jean-Daniel Guillou – La caravane amoureuse

Marc Vella- La caravane amoureuse Marc Vella- La caravane amoureuse Marc Vella- La caravane amoureuse Marc Vella- La caravane amoureuse Marc Vella- La caravane amoureuse

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : La caravane amoureuse

Notre société tend à nous diviser, à nous contraindre à fixer des normes. J’ai rencontré pourtant des personnes qui aspirent à expérimenter autre chose que la limitation et la souffrance inconsciente que la société consumériste nous plonge quotidiennement.

Marc Vella et sa caravane Amoureuse : des hommes et des femmes de tous âges et de tous horizons partent pour exprimer en musique leur émerveillement aux autres. C’est en Ethiopie, dans la vallée de l’Omo que nous avons rencontrés les ethnies Dorzé, Mursi, Konzo, Hamer, Karo, Marc se met au piano et la magie opère, les notes s’égrènent. Les enfants ont envie de danser, les farandoles se lancent. Hommes et femmes regardent puis jouent en duo avec Marc. La musique est un langage universel qu’hommes et femmes de tous pays comprennent.

La musique possède tellement d’effets positifs, bénéfiques provenant d’un langage affectif qui a des répercussions sur la globalité du corps, avec un lien direct au cœur. On écoute avec nos oreilles, mais on vibre avec l’ensemble de notre être. Tout comme un instrument, notre corps est une caisse de résonance servant à recevoir et amplifier les vibrations extérieures ; les rencontres, les émotions.

En ce début de 3ème millénaire, les hommes doivent encore faire bien du chemin avant de comprendre que tous, quelles que soient leurs différences, restent avant tout des êtres humains dignes du plus grand respect. S’il est difficile de s’aimer, il sera d’autant plus difficile d’aimer les autres.

La différence est encore trop souvent un obstacle aujourd’hui, afin que les hommes communiquent en toute simplicité. Elle deviendra vraiment une richesse lorsque chaque individu se rendra enfin compte qu’il ne peut prétendre faire partie de la meilleure race qui soit, qu’il ne peut prétendre croire le meilleur Dieu, qu’il ne mène pas la vie la plus exemplaire qui soit, qu’il ne détient pas à lui seul la vérité absolue. Ce jour-là n’est pas encore venu mais le monde de demain ne peut se construire en gommant les différences mais plutôt en les additionnant.

Il n’existe pas de baguette magique qui va tout solutionner mais j’ai vécu une exceptionnelle aventure en Ethiopie un « retour » dans le berceau de l’humanité. J’ai vécu des rencontres simples, puissantes et libératrices. Cette rencontre avec l’autre c’est accueillir ce qui est là pour nous, en ce moment, que ce soit du découragement, de la peine ou quelques belles émotions que ce soit. Ouvrons la porte de notre cœur et invitons ce qui est là. Laissons-nous toucher par les émotions qui nous habitent sans nous y attacher. Lorsque notre cœur est ouvert, prenons conscience de ce qui est là et acceptons cette émotion, ressentons-là avec délicatesse et légèreté. Ne cherchons pas à nous débarrasser de quoique ce soit. Soyons présent et laissons là nous toucher. Il n’y a rien à faire. C’est la présente aimante qui accueille tout en son sein.

C’est que du bonheur ! comme dit mon ami Pierrot.D

Marc Vella, a parcouru avec son piano environ 200000 km sur les chemins de plus de quarante pays pour célébrer l’humain. Il a reçu de nombreuses récompenses, prix de Composition à Paris en 1985 et 1er prix de Composition à Rome au TIM en 1999. Conférencier et écrivain, il est le créateur des concerts d’émergence et donne régulièrement des Master Class. Concepteur de la caravane amoureuse entrant dans la décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix avec comme chef de file : L’UNESCO. Il emmène avec lui des personnes pour dire je t’aime aux autres.

Jean-Daniel Guillou / Faïza photographie

Jean-Daniel Guillou expose au festival depuis 2015. Retrouvez ces anciens reportages et sa biographie en suivant les liens ci-dessous.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 de J-D Guillou : Sara la Kali
EXPOSITION BARROBJECTIF 2014  de J-D Guillou : Le petit Gaël
EXPOSITION BARROBJECTIF 2013  de J-D Guillou : Toutes à l’école, Happy Chandara
EXPOSITION BARROBJECTIF 2012 de J-D Guilou : Les yeux du monde

Jean-Pierre Bouron – Bignac, sous les lumières des Sarabandes

Les Lumière des Sarabandes

Les lumières des Sarabandes

 

 

Les lumières des Sarabandes

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Bignac, sous les lumières des Sarabandes

Fin juin, le Festival des Sarabandes à lieu dans un village. Les portails s’ouvrent, les granges se libérent les scènes prennent leur place, les décors envahissent les rues, les artistes exposent un peu partout…
Bignac se transforme et devient piétonnier pour les futurs Sarabandiers. 3 jours de Fêtes, mais la nuit … le village prend des lumières : la féerie, la magie… tout devient alors splendides, avec les concerts y mêlant leur musique…
Le ciel de cette fin juin rend le lieu magnifique, c’est sûr, le village est totalement sublimé.Les lumières des Sarabandes

Les lumières des Sarabandes

Alain Geoffroy – Art & Co

Sans mon appareil photo, je me sens dans le plus simple appareil. Il m’accompagne donc toujours au fil de mes balades. Ayant peu de goût pour la traque à l’événement préfabriqué, je me rends disponible au quotidien que j’arpente en vivant la photographie comme un apprentissage de l’éveil. Ainsi je m’attache à débusquer l’extra-ordinaire tapi dans ce qui pourrait sembler le plus anodin au regard érodé par la succession des jours et les trépidations de la vie.Alain Geoffroy

Quelques repères

1960 : premier appareil photo, à l’âge de 12 ans

1983 : reportage au Mali pour une ONG

1996 : premières collaborations avec Dominique Gais, peintre (photos peintes)

depuis 1997 : nombreuses expositions à Paris, Belle Ile, Devizes (GB)

2007 : résidence d’artiste à Saint-Céneri-le-Gereï (Orne)

2010 : Festival BarrObjectif (Barro, Charente)

2012 : Exposition Hors les Murs d’affiches dans le 13e arrondissement de Paris (co-parrainage par la Mairie de Paris et Paris-Habitat)

2012 : Auto-publication d’un petit livre : Accouplements Phonétiques

2013 : Festival BarrObjectif

EXPOSITION BARROBJECTIF 2013 : Art & Co

Comme on a coutume de parler de rats de bibliothèque à propos de ceux qui hantent ces lieux, je pourrais tout aussi bien me qualifier de rat de musées, de galeries et de tout espace où se croisent œuvres d’art et visiteurs. D’abord attiré par les œuvres exposées, il me vient vite une envie de saisir mes compagnons de visite en des instants de relations improbables qu’ils tissent à leur insu avec les œuvres qu’ils côtoient. Jusqu’au point, parfois, de réduire une œuvre d’art au rôle d’appât face auquel je reste à l’affut de celle ou celui qui me proposera sa complémentarité.

Quand le voyeur est vu, j’entame un dialogue et j’offre à mon modèle un envoi de sa photo. Tandis que vous visitez l’expo, n’oubliez pas de regarder dans le rétroviseur. Vous y verrez peut-être le clin d’œil d’un photographe.

Quelques mots par Dominique Gais

« L’œil vif, incisif, toujours curieux et enthousiasmé par les mille télescopages qui s’offrent à lui au cours de ses déambulations photographiques, Alain Geoffroy s’amuse avec le réel. Il photographie avec malice ce qui est sous nos yeux et que nous ne voyons pas. Chasseur d’instants, rien n’échappe à son regard où le tragique se mêle à la drôlerie de la vie.

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Depuis des années je partage avec lui ce regard complice à coups de grands éclats de rire. C’est de cette complicité qu’est née l’envie de venir ajouter sur certaines de ses images mes touches de couleurs à l’élégance de son monde en noir et blanc. En 2007 nous étions en résidence d’artiste à Saint-Céneri-le-Géreï, et pour la première fois, j’assistais aux prises de vue des photos que j’allais peindre. Et c’est en étant côte à côte plongés dans la même contemplation que s’est imposée à moi, à la découverte de ses clichés, l’évidente singularité de son regard. »

Eric Bouvet – Burning Man

Après des Études à l’école Estienne Éric Bouvet devient en 1982, reporter photographe.

Ses deux pays de prédilection sont l’Afghanistan et la Tchétchénie. Dans chacun d’eux, il s’est rendu au moins une dizaine de fois.
Il a couvert également les conflits internationaux et les grands événements comme les funérailles de Khomeiny, la chute du mur de Berlin, la révolte étudiante de Tien An Men à Pékin, la libération de Mandela en Afrique du Sud, les funérailles de Rajiv Gandhi, les Jeux Olympiques de Séoul, la chute du Concorde à Goussainville, le tremblement de terre en Algérie …

Il a obtenu de nombreux prix dont le Visa d’Or du Festival du Photo-journalisme de Perpignan pour son travail en Tchétchénie en 2000 et Éric s’est vu à nouveau remettre un VISA d’or cette année 2012 dans la catégorie News pour son reportage sur Bab al-Azizia (Libye), réalisé depuis la caserne fortifiée de Mouammar Kadhafi en août 2011

Il a aussi obtenu plusieurs World Press Photo : 2éme prix natures séries – Gaz toxiques, Cameroun (1987) ; 1er prix news features – Les funérailles de Khomeiny (1990) ; deuxième prix spot news – La guerre du Golfe (1991) ; 3éme prix news stories – Commandos Russes, Tchétchénie (1995).

 ÉRIC BOUVET, Reporter Photographe,

www.ericbouvet.com

EXPOSITION BARROBJECTIF 2013 : Burning Man : l’art déjanté à ciel ouvert

Pour le festival Burning Man, 60 000 artistes d’un jour sont venus s’éclater, planer et créer dans le désert du Nevada.

Toute la journée, on a doublé des vans et des pick-up chargés de tentes et de matelas. Une véritable transhumance mécanique. Depuis San Francisco, il faut environ huit heures pour rejoindre Black Rock City, capitale éphémère de la planète de « L’homme qui brûle ». Burning Man, festival le plus déjanté de toute l’histoire des grands rassemblements « rock ». Le problème, mais c’est aussi ce qui fait le charme et le succès de l’endroit, c’est qu’ici les organisateurs n’organisent rien. Question programmation artistique, ils se contentent de donner le thème de l’année. En 2012, c’était « Fertilité 2.0 ». Aux festivaliers d’improviser !

Du point de vue matériel, c’est encore pire. Hormis des aires de stationnement et des toilettes publiques mobiles, Black Rock City ne propose aucun service. Il n’y a pas une gargote. Au contraire ! Burning Man a chassé les marchands du temple. Les transactions commerciales y sont prohibées, l’argent banni. Il vaut mieux s’équiper avec sérieux et faire des provisions abondantes. D’eau surtout. Le thermomètre grimpe à 40° dès le matin. Ceux qui ont l’intention de prendre une douche sont priés de se munir d’un système de recyclage des eaux usagées. Avec la gratuité, c’est le second principe fondateur de Burning Man : on ne laisse pas de traces. Au terme d’une semaine de folie, le désert du Nevada devra être rendu à sa pureté originelle. Tout cela a un prix : de $200 à $450 le ticket d’entrée, selon qu’on le prend plus ou moins tôt. Comptez $5 000 pour louer un mobil-home, $1 500 pour un van. Burning Man a souvent été taxé de « Woodstock pour bobos ».

Classiques, hippies, punks, rastas… chaque tribu a son camp

La nuit tombe sur Black Rock tandis qu’un comité d’accueil vérifie les billets et demande en riant aux nouveaux arrivants de se soumettre au rite de passage obligé pour devenir un Burner : se rouler dans la poussière. Il faut « faire l’amour avec la playa », la plage, ainsi qu’on appelle ce lac desséché qui a perdu le goût des vagues depuis des millénaires. Chacun rejoint ensuite son « camp » ; son véhicule ne bougera plus. Les Burners se groupent pour la plupart par affinités. L’art extrême et les looks délirants sont le quotidien. Chaque tribu a son camp. Elles sont toutes là. Il y a bien évidemment les classiques, hippies, punks, rastas, mais de plus en plus de nouveaux genres inspirés par l’heroic fantasy et l’exubérance totale.

Burning Man a des allures de carnaval. Comme à la belle époque de Venise, il ne s’agit pas seulement d’être déguisé, presque tous les festivaliers le sont outrageusement, mais plus encore d’une rupture avec les codes en vigueur. Comme la fille des rues de la Renaissance qui se métamorphosait en marquise, le Burner se projette au cœur du spectacle. Il n’y a pas de têtes d’affiche à Burning Man. « C’est exactement l’opposé d’un festival normal, d’une expérience passive où tout est programmé, prédigéré », précise le site de l’événement. Le maître mot de « L’homme qui brûle », c’est participer. Donner de soi. Entendu dans un sens très large. On peut donner un concert de rock, une représentation théâtrale, un happening, un cours de gymnastique orientale, un dîner esquimau, un apéro géant… Il n’y a pas de bars dans l’enceinte du festival, mais rien n’empêche d’offrir une « French Bistro Afternoon » avec bourgogne frais, ou un « cocktail caraïbe » en plein désert. Ce sont des one-time events, qui sont répertoriés dans le petit guide édité par la Black Rock Society, la compagnie mère de la manifestation. Happening permanent pétri d’utopie, Burning Man est une drôle d’expérience humaine.

Une fille se promène avec un petit panneau qui mentionne « Baisers pour tous ». On peut se contenter, dixit le service de presse, de « faire le café pour les copains qui campent à côté ». Mais pas question d’être timide, ou pire, de virer voyeur. Il faut s’aimer, donner, participer.

Toutes les œuvres d’art doivent finir dans les flammes

Larry Harvey, le père de Burning Man, le jeune Californien qui mit le feu sur une plage à une effigie d’homme en bois en juin 1986, adore théoriser. Les Burners sont régis par dix principes. Le premier est « l’inclusion solidaire radicale ». En clair, tout le monde est le bienvenu.

« Exchanghibition Bank », un arbre fait de billets de banque fantaisistes entouré par des banquiers d’opérette. Une installation de Dadara, un artiste-sculpteur-performeur hollandais qui l’a offerte à Burning Man.

Les Burners disent que « décrire le Burning Man à quelqu’un qui n’y a jamais été, c’est comme tenter de décrire les couleurs à un aveugle de naissance ». Vrai. On connaissait les raves, les teufs jusqu’à l’aube, les orgies des bords de la mer Noire, les nuits hallucinées des tropiques. Burning Man est la fête ultime. C’est comme se promener dans un rêve. Une danseuse épuisée se repose dans une balançoire en forme de cœur en néon rose. Un incendie parfaitement maîtrisé embrase une maquette géante de Wall Street. Toutes les œuvres d’art réalisées à l’occasion de Burning Man doivent finir dans les flammes. Le plaisir comme la beauté est forcément éphémère. Une énorme araignée montée sur un châssis de bus assure le transport des fêtards amateurs d’art entre les divers « événements ». C’est un « véhicule mutant » ou « voiture artistique ». Ce sont des chefs-d’œuvre de loufoquerie. Muffin géant, chariot de western, sous-marin jaune, monstre préhistorique, ils errent à travers la « playa » de bars improvisés en dance-floors disco et autres performances d’allumés. Tout autour, le désert est piqué de « créations », pardon, de « dons » ! Ici, une guitare électrique surdimensionnée surlignée de néons fluo, là, trois lettres géantes EGO, un peu plus loin un bateau pirate en train de sombrer dans le sable. Cracheurs de feu, danseuses orientales, cow-boys nudistes avec Stetson, patrouilles de policemen en bas résille, pseudo-Bédouins dépoitraillés, Mongols de pacotille, c’est le grand Magic Circus.

Le crépuscule tombe dans d’insensés orangés. Des Burners se recueillent face au soleil couchant, d’autres se défoncent. Le Burning Man Tip Sheet, l’imprimé distribué à l’entrée qui explique comment fonctionne le festival, stipule que « les drogues sont illégales ». Chaque année, les rangers du Bureau of Land Management, l’office fédéral d’aménagement du territoire, procèdent à des dizaines d’arrestations. C’est peu au regard des plus de 50 000 « participants », ainsi que les Burners aiment s’appeler. Sous les étoiles, Black Rock City s’incruste dans le désert comme un croissant de lune. Face à l’arc de cercle où vivent les résidents se dresse la sculpture de Burning Man, qui finira dans un autodafé joyeux le dernier samedi du festival. Aux portes du néant, à grand renfort de libations et de « good vibrations », on brûlera les souvenirs, on célébrera l’éphémère comme art de vie.

C’est quoi, au fait, Burning Man ? Le dernier rendez-vous « hype » du moment ? Ça fait plus de vingt ans que ça dure ! Vieux rêve post-hippie ou big moment de détente pour jeunes génies stressés de la Silicon Valley, c’est l’endroit où on se lâche complètement. Mais avec classe. Aucune pub, aucun sponsoring ne pollue cette rencontre. Les frais sont couverts par les tickets d’entrée. Une aube somptueuse se lève. La magie de la nuit s’estompe. Éric, qui n’a pas complètement oublié son métier de photographe, exulte : « Je suis comme un gamin, j’en ai plein les mirettes. »