
Cassandre NATIVEL : Depuis plus de 10 ans, je suis cheffe de projet construction dans le cadre d’interventions humanitaires en zones de conflits et post-conflits.
Lors de mes missions, j’ai collaboré avec des franges différentes de population : ouvriers, entreprises, responsables locaux. C’est au travers de ces différentes personnes que j’appréhende l’histoire de chaque pays. Le récit de chacun dans un quotidien partagé, a nourri la [grande] histoire, l’ancrant dans un réel pour moi, plus tangible.
En 2023, j’ai opéré une transition vers la photographie documentaire. Une formation d’un an m’a permis de réaliser mon premier reportage en République du Congo, où j’ai documenté le travail des équipes qui œuvrent pour la protection des gorilles. Ce premier projet a défini mon champ d’investigation : les conditions de vie et de travail de ceux et celles qui, par leurs actions à l’échelle locale, contribuent à des projets d’impact global. Je suis actuellement en Angola pour suivre des équipes de déminage qui au quotidien gagnent quelques centaines de mètres carrés de plus sur les rémanences du conflit et permettent aux communautés et aux victimes de se réapproprier leur territoire.
EXPOSITION BARROBJECTIF 2025 : Angola _ Déminage « Ici, la terre ne blesse plus »
En Angola, les efforts de déminage se traduisent par des chiffres impressionnants : des millions de mètres carrés sécurisés, des milliers d’engins explosifs neutralisés, et des centaines de démineurs engagés. Pourtant, derrière ces statistiques, se cache une réalité humaine profonde. Pour les communautés locales, les mines représentent une menace constante, une « mort sous leurs pieds ». Le déminage est alors vécu comme une véritable libération, un retour à la sécurité.
Les démineurs, quant à eux, bravent le danger au quotidien, chaque mine désamorcée étant une vie potentiellement sauvée. Mais au-delà de la sécurisation des terres, il reste à construire un avenir meilleur pour les survivants.
C’est ce que la photographe Cassandre Nativel a cherché à montrer, en passant deux mois sur le terrain. Son reportage donne un visage humain aux chiffres, soulignant à la fois l’ampleur des défis et l’espoir qui anime les acteurs du déminage.

Bien qu’ayant débuté par de l’aide humanitaire durant la guerre civile, une part importante de leur travail actuel est le déminage.
Portrait de Celma Aurora Chiaquila démineuse manuelle de Norwegian People’s Aid (NPA).
Celma n’a pas peur du risque, elle rêvait de faire un métier d’homme et porter l’uniforme.
Elle est animée par le désir de contribuer à la sécurité et l’avenir de son pays.
La formation de démineur implique un entraînement rigoureux et spécialisé, combinant théorie et pratique sur des terrains d’entraînement simulant les conditions réelles de travail.
© Cassandre Nativel

En collaboration avec les organisations non gouvernementales APOPO et Norwegian People’s AID (NPA)
Soutenu par l’Ambassade de Belgique à Luanda et Agence Nationale de Lutte contre les Mines (ANAM)