Jacques Hamel – Arte Xáveg

Jacques Hamel – Arte Xáveg

Portrait Jacques Hamel

D’origine normande, Jacques HAMEL vit et travaille à Dax depuis 1991 comme formateur en informatique.

En 1982, une photo d’identité sera le déclencheur qui lui fera découvrir l’art photographique. Cet événement marquant fera que cette passion, qu’il exercera en autodidacte, ne le quittera plus.

Contact
photo@jacqueshamel.com
Site web Jacques Hamel

Diverses publications et expositions individuelles et collectives :
« Marines », « Sol y Sombra», « Espagne intemporelle, entre profane et sacré», « Arte Xávega, pêche en mer traditionnelle».
2005, 2006 et 2007 – Réalisation de l’affiche du Festival Paso Passion de Dax.
2007 – Réalisation de l’affiche des Fêtes de Tyrosse.
1998, 2004, 2006, 2012 et 2014 – Salon photographique de Mimizan.
2003 – Projection de la série « Marines» et nominé dans la catégorie « Regard sur la mer» au Festival international de la mer à Vannes.
2011, 2012 et 2013 – Festival photographique de Dax.
2013 – Festival de Photoreportage BarrObjectif avec la série « Espagne intemporelle, entre profane et sacré»

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© Jacques Hamel

Arte Xáveg, nom portugais pour cette forme de pêche en mer traditionnelle, encore visible sur la côte portugaise, mais pour combien de temps ?  Qui n’a jamais vu ces célèbres images de pêcheurs du Portugal, essentiellement prises à Nazaré dans les années 50-60, par nombre de grands photographes comme Edouard Boubat, Sabine Weiss, Jean Dieuzaide ?

Ayant parcouru l’Espagne pendant 5 ans à la recherche de sa culture traditionnelle, je reviens 15 ans plus tard au Portugal à la rencontre de ces pêcheurs. En fonction de la météo, vous pourrez encore les apercevoir à Furadouro, Torreira, Praia de Tocha, ou encore Praia de Mira. J’ai choisi comme port d’attache Torreira, petite station balnéaire derrière la ria d’Aveiro, au sud de Porto, pour 3 séjours en 2012 et 2013.

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© Jacques Hamel

Mer forte et vent puissant. Sur la longue plage, 2 bateaux en bois au loin, fièrement calés sur le sable, parfois cachés par les dunes, attendent toute l’année un départ. Il n’y a pas si longtemps, fierté de tout un village, ils trônaient en plein centre de la plage. Et même si l’été ils sont encore la principale attraction touristique de la ville, ils ont été repoussés à l’écart. Là où autrefois les filets séchaient sur le sable, se trouvent aujourd’hui des bars branchés sur pilotis : changement d’époque, cohabitation impossible.

De retour du Luxembourg il y a 9 ans, Marco a repris l’un de ces bateaux. Toute l’année, 7 jours sur 7, il espère une météo clémente pour affronter l’océan. Pas toujours gagné. Pour exemple, en mai dernier, lors de mon deuxième séjour de plus d’une semaine, je n’ai pu réaliser des images qu’un seul jour. Grain trop gros pour sortir.

Hommes et femmes de toutes générations composent son équipe, avec des tâches bien précises. Certains vont partir en mer pour lancer le filet qui sera ensuite tiré jusqu’à la plage. D’autres resteront sur le sable pour enrouler le cordage de la sortie en cours, préparer le filet pour la sortie suivante ou trier le poisson encore frétillant. Depuis 15 ans déjà, le tracteur a remplacé les bœufs. Utilisé pour mettre le bateau à la mer,  tirer le filet sur la plage, remonter le poisson une fois trié sur le sable, il a ainsi un peu facilité ce travail si difficile. C’est indéniable même si on ne peut  que regretter la disparition progressive de l’aspect typique de cette pêche. Mais de nos jours, les exigences économiques sont impitoyables : dans un Portugal déjà rudement touché par la crise, pas de sortie en mer, pas de travail, pas de poisson, pas d’argent.

En posant mon regard sur ces scènes de pêche, je me suis posé la question de leur avenir. Quelle jeune génération s’aventurera à prendre la relève de cette tradition aujourd’hui fragilisée ? Pourtant, nul doute, que leurs techniques s’inscrivent complètement dans la vision moderne du développement durable, respectueuse des ressources de la mer, loin, si loin de celles des chalutiers industriels.