Pierre Duffour – Tshavé Manush… les fils du vent

Tshavé Manush-Les gitansPierre Duffour, longtemps photojournaliste dans la presse quotidienne régionale (Dépêche du Midi, Sud-Ouest et Charente Libre), est originaire de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Il a également travaillé à Paris, pour l’agence Imapress. Régulièrement publié dans de nombreux journaux et magazines, en France et à l’étranger : L’Express, Le Figaro, Nouvel Observateur, VSD, Paris Match, Le Monde, Libération, Geo… (France); Sunday Times, Guardian, Telegraph (Grande Bretagne); Stern, Bild (Allemagne); Corriere Della Sera, Oservatore Romano (Italie) etc… Ses reportages l’ont conduit aux quatre coins du monde : Algérie, conflit en ex-Yougoslavie (Croatie,Krajina et Sarajevo), Australie, Etats-Unis, Nigeria, Argentine, Uruguay, Iran (juin 2009)…. Il collabore aujourd’hui avec l’A.F.P (Agence France Presse) et l’agence de presse Andia.

Portrait de Pierre-DuffourExpositions

    • Argentine : Buenos Aires (Alliance Française).
    • France : Tarbes (Le Parvis), Lourdes (Palais des Congrès), Pau, Toulouse, Poitiers, Angoulême (« Déclics 1989 », aux côtés de Joseph Koudelka), Barro (Barrobjectif, 2006 et 2015)…
    • Iran : Téhéran (Maison des Artistes, 2009), Commission de l’UNESCO (2010), Province du Guilan (2010).
    • Nigeria : Abuja (Centre Culturel Français), Lagos (CCF), Enugu (CFTD), Port Harcourt (Alliance Française).

Publications

    • « RN117, route pyrénéenne de l’Atlantique à la Méditerranée », avec Michel Mahler, éd. Monhélios
    • « La folle épopée », avec Jean-Paul Rey, éd. Cairn
    • « Bigorre… gens d’ici », éd. Monhélios
    • « Gitans en Charente » éd. Archives du Présent

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Tshavé Manush… les fils du vent

« Si tu n’es pas sage, je vais te donner aux Gitans ». Malgré soi, on est imbibé des peurs de l’enfance. Alors il faut aller au-delà, dépasser les apparences, pénétrer la gangue qui les entoure, pour découvrir la chaleur de l’accueil, le sens et le prix de l’échange. Pierre Duffour a partagé le quotidien de ces familles Manouches, à la mauvaise saison, lorsque le voyage se suspend… pour un temps parfois long… Il les a aussi accompagnés à Lourdes, où des milliers de gitans et gens du voyage se rendent, chaque année, en pélerinage. -3Tshavé Manush...-©P-Duffour -4Tshavé Manush...-©P-Duffour -05Tshavé Manush...-©P-Duffour

Et les Gitans ne s’y sont pas trompés ; ils l’ont jaugé, reconnu, apprécié, non le curieux, le voyeur ou l’homme du sensationnel, mais celui qui donne et se donne aussi en photographiant.
Et ils ont compris qu’il était le lien et chaque fois ils ont dit : « Montre-leur où nos enfants vivent !… »
Car l’enfant est roi et ils l’aiment, même s’ils le manifestent rudement, plus souvent par les « taloches » et les cris que par les caresses.

« A vivre durement, dit Pierre, ils expriment rudement. »

L’échange est sans complaisance, dense et le photographe, grâce à son sens de la communication, a su trouver la bonne distance, entre chaleur et angoisse, entre rapport intime et respect. Il nous donne à voir leur monde intérieur, sans formalisme, dans l’instant ou dans la pause familiale qu’ils ont aimé prendre pour lui.

« Montre-leur qui on est, comment on vit… »

J. Lacouture

EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 de Pierre Duffour : Carnet de routeS_Buenos Aires

Isabelle Serro – Les magiciens de l’Aluminium

Wizards of the Aluminium Wizards of the Aluminium Pour Isabelle Serro, la photographie est son oxygène, c’est elle qui la fait grandir et lui permet de se consacrer à sa passion de la découverte de l’autre et de territoires qui lui étaient jusque là inconnus.

Du fin fond de l’Amazonie, en passant par les dernières révolutions qui secouent notre planète ou encore au sein de communautés souvent dénigrées, elle apprend au quotidien à marcher sur un fil dans des situations nouvelles, souvent complexes, chargées d’émotions et toujours enrichissantes.

La photographie n’est pas un but pour elle mais un moyen de découvrir et de mettre en valeur l’humain dans des tranches de vie toujours partagées, là où souvent l’optimisme semblerait absent de prime abord.
Prenant de biais les images formatées et pré établies, contournant les chemins déjà tracés, elle se fie à ses ressentis vierges de tout apprentissage préalables et à sa bonne étoile pour rapporter des images de lieux ou de situations souvent jugés hostiles ou sensibles.

Isabelle_Serro

 

 

 

 

 

 

 

EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 : Les magiciens de l’Aluminium

Pendant mon temps passé en Égypte en 2013, je rencontrais beaucoup de gens de la communauté copte. La communauté copte, qui ont longtemps été victimes de discrimination en Égypte, en direct sur la périphérie du Caire et de consacrer leur vie à la collecte des ordures du Caire.
Ils trient et sélectionnent les détritus de la capitale pour le recyclage. Ils recyclent des canettes de soda et les bombes aérosols, les faire fondre en palettes avant de les vendre à une compagnie d’aluminium. Ce travail est exténuant et risqué. Les conditions de travail sont terribles et le gaz qui reste dans les récipients sous pression est extrêmement dangereux.

Wizards of the Aluminium

Les travailleurs de l’aluminium ne reçoivent pas la reconnaissance ou le soutien du gouvernement égyptien ou les citoyens égyptiens, mais leur rôle est essentiel dans le maintien des déchets du Caire sous contrôle.
Communauté copte comprend les personnes dignes , ils sont assistants d’aluminium qui font quelque chose d’utile à partir des déchets du Caire.

Wizards of the Aluminium

 

 

 

 

Sara Jabbar Allen _ Chemin de la Plage à la Cité

Sara Jabbar Allen est une photographe indépendante. franco-iraquienne, née en 1971 au Koweït. Elle étudie la photographie à l’ETPA de Toulouse de 1996 à 1999.
Son attirance pour les différences socioculturelles l’a conduit à utiliser les outils de l’audiovisuel comme élément essentiel à ses recherches et comme lieux de partage et de connaissances de ces richesses.
Depuis 1998, elle s’intéresse à la vie des Tsiganes des pays de l’est arrivés en France à la fin des années 80. En utilisant le support photographique et en recueillant des témoignages sonores aussi bien du passé que du présent, elle a souhaité montrer la vie quotidienne des Tsiganes.
Elle travaillera également sur le sujet des mémoires collectives d’ouvriers Immigrés en Midi-Pyrénées. Un livre est paru début 2011 avec la participation de Gilles Favier.
Son travail s’oriente vers des sujets de société, souvent au long cours et elle collabore avec des magazines français.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2011 : Chemin de la Plage à la Cité

Depuis la chute du rideau de fer en Europe de l’Est à la fin des années 80, l’Europe occidentale connaît l’exode de migrants à la recherche d’une stabilité économique et sociale.
Parmi ces migrants, on recense plusieurs nationalités et ethnies ; les Tsiganes de la Bosnie et de la Roumanie en font partie.
L’admission en Europe se fait par le biais d’une demande d’asile politique, seule possibilité d’entrée légale. Si cette demande n’est pas validée, l’aspirant devient un clandestin.

© Sara Jabbar Allen

Il est très difficile de régulariser cette situation et de nombreuses personnes ne quittent pas le territoire une fois leur demande déboutée. Quel que soit le mode d’admission, la vie demeure précaire et l’intégration difficile. La conséquence de cet état de fait est une souffrance due à l’isolement. Les Tsiganes sont la plupart du temps rejetés par les populations environnantes qui oublient que leur misère est aussi la leur.

En utilisant le support photographique et en recueillant des témoignages aussi bien du passé que du présent, j’ai souhaité montrer la vie quotidienne des Tsiganes, leur combat contre l’exclusion, leurs problèmes d’intégration sociale et professionnelle, de santé, de scolarisation, d’habitat, de rapports avec les populations environnantes. Il s’agit aussi et surtout de démontrer que malgré l’image qui est systématiquement donnée des populations tsiganes, et notamment depuis l’immigration massive des Tsiganes des pays de l’Est et des voyageurs en général, il existe aussi des réussites d’intégration dont on parle peu : situation régularisée, enfants scolarisés, entrée sur le marché du travail…

© Sara Jabbar Allen
Terrain de Ginestous
Le contexte haut-garonnais ressemble en tout point au contexte national et européen.

Quelques faits et chiffres :
À partir de 1992 : une dizaine de familles roumaines occupent un terrain jouxtant le terrain de stationnement situé au milieu d’une décharge sauvage. Ces familles présentes à Toulouse depuis 89-90, se sont d’abord installées sur le campus de Rangueil d’où elles ont été expulsées sans solution de relogement. Au cours des années, d’autres familles roumaines se sont agrégées à ce premier groupe ainsi que des familles bosniaques. Ces familles refoulées de tous les lieux où elles stationnent seront retrouvées naturellement sur le terrain de Ginestous.
Janvier 2000 : les familles roumaines quittent le« camp » de Ginestous car un certain nombre d’entre elles ont trouvé à se reloger dans le privé par leurs propres moyens. Les familles bosniaques sont toujours présentes sur le site (entre 20 et 30 personnes).
Juin 2000 : Débordement de la Garonne qui longe le site de Ginestous. Toutes les familles du site de Ginestous sont évacuées de justesse.


Reportage commencé en 1998 par
© Sara JABBAR-ALLEN

Yohan Bonnet _ Flower Power

Les années 60-70 ont vu apparaître un nouveau mouvement novateur et très coloré : les hippies. Bande de jeunes aux cheveux longs et vêtements bariolés, qui écoutaient de la musique psychédélique en se droguant, ou véritable contre-culture dont les effets sont encore présents aujourd’hui ?

Reportage et rencontre avec ces nostalgiques du Flower Power sur un festival hippie français.

Flower Power © Yohan Bonnet

EXPOSITION BARROBJECTIF 2008 : Flower Power

Le terme hippie a été utilisé pour la première fois en 1965 dans l’Examiner, un journal de San Francisco. C’est un dérivé de l’argot qui signifie d’une part fumeur de haschisch et désigne d’autre part un rythme de jazz.

Le mouvement est né en Californie au milieu des années 60 lors des contestations de la guerre du Viet Nam et des tensions raciales. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, un mouvement de jeunes rejette les valeurs du pays et le conformisme social. Ensuite cette contre-culture s’étend aux pays anglo-saxons et scandinaves, puis en France en 1968. Les hippies ont ainsi lancé le Flower Power, qui prône les libertés individuelles, le retour à la terre et l’amour universel, avec un slogan « Peace and love ». Sans être très structuré, le mouvement s’étend à une grande partie des baby-boomers occidentaux.

Flower Power © Yohan Bonnet

Entièrement pacifiste, cette contre-culture envisage de changer les modes de vie en mettant l’accent sur le voyage, qui élargit la conscience, mais aussi la drogue, l’esthétique et la culture psychédéliques, ainsi que la vie en communauté. Cette dernière permettrait de se libérer des contraintes sociales en changeant de vie quotidienne, et donc de rééquilibrer les relations entre les hommes, entre les sexes, entre les adultes et les enfants…

Texte de Perrine Roux