Philippe Pécher – À la lumière de Venise

Philippe Pécher est photographe professionnel (artisan) à Couzeix près de Limoges depuis 15 ans. Ses domaines d’intervention vont de la publicité à l’illustration en passant par la photographie de mariage et les natures mortes culinaires en studio…

Amoureux du littoral et de la mer en général, il est auteur depuis plusieurs années de nombreuses images de paysages marins bretons, le plus souvent hors-saison, notamment sur les îles de la Mer d’Iroise au large du Finistère.

Il participe au festival Barrobjectif avec cette série sur Venise réalisée au mois de mars dernier.

Son site : http://www.philippepecher.com

Exposition BarrObjectif 2012 : À la lumière de Venise 

À Venise, la somptueuse lumière qui éclaire tous les hauts lieux somptueux de cette belle cité des Doges active les clameurs d’une fréquentation touristique de plus en plus étouffante. Le centre de la ville entre le fameux pont du Rialto et la non moins fameuse « Plazza San Marco » accueille en son sein une concentration inouïe de monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO et une foule impressionnante.

Ça y est, la belle lumière du matin fait déjà de l’œil aux innombrables marchands de souvenirs. Elle glisse entre les ruelles étroites, fait briller de mille éclats les canaux et met en valeur des ombres aussi graphiques les unes des autres. Elle oblige les gondoliers à s’auréoler du chapeau qui est au folklore local ce que le melon est aux bottes de cuir. Plus loin, en s’éloignant du Grand Canal, elle éclaire des quartiers plus discrets, plus authentiques.

Ça y est, le jour prend fin… le brouhaha en langues internationales également… sans doute une coïncidence. On garde en tête la forte voix des vénitiens, c’est une nouvelle Venise qui se lève avant le jour. L’éclat des lampadaires et des lumières au loin donne un relief particulier à cette cité lacustre. On en oublierait l’eau, le clapotis de quelques embarcations furtives tranche avec les vagues du Grand Canal en plein jour où le trafic maritime est digne du « périph » parisien. Les places s’apaisent, les pavés brillent et les façades ont perdu leurs couleurs. La musique de loin en loin s’enfuit à travers les portes de nombreux lieux culturels.

On parle doucement… Ça y est. J’entends enfin le bruit du miroir de mon reflex photo s’ouvrir et juste après se fermer. Au fur et à mesure du soir l’instant s’allonge. Il est le miroir des émotions que procurent cette ville aux mille visages. Venise se cache au bout de sa lagune dans son recoin de mer Adriatique. Elle se cache mais de plus en plus de monde la trouve belle. Alors, sans doute pour mieux se cacher elle s’enfonce comme un poisson dans le sable. Les touristes la font vivre mais la tue petit à petit en le sachant…

Venise, que ta lumière qui a traversé les siècles ne tombe pas dans la nuit des temps.