
Jérôme BARBOSA est né en 1978. En 2003, il travaille un temps comme tireur pour le laboratoire Demi-Teinte et comme archiviste pour le photographe de mode britannique Steve Hiett. Son reportage sur la toxicomanie à Athènes parait dans le magazine grec Kathimerini en 2008. Il expose par trois fois ses reportages au festival BarrObjectif, en 2012 Chroniques athéniennes, 2013 Nadrupe, derniers rites et en 2023 Solidarités _ Ukraine.
En 2013, la galerie Adrian Bondy – Mind’s Eye lui consacre une rétrospective.
À plusieurs reprises, il travaille pour les éditions Cornélius (La crème de Crumb, Les filles de Montparnasse, vol. I, II et III, et Vie de Mizuki 2). En 2016, publication du recueil de poèmes Le jouet triste d’Ishikawa Takuboku (éd. Arfuyen), traduit en collaboration avec Alain Gouvret. Dans le même temps, Le Dernier Cri publie 6½, un recueil de ses dessins.
En 2018, il est publié par la revue Hey ! Modern Art & Pop Culture et travaille sur un de leurs numéros comme dessinateur.
En février 2020, il monte sur la scène de la Générale (à Montreuil) deux de ses pièces courtes. En juillet 2023, il bénéficie d’une résidence au château de Lourmarin grâce à l’aide d’Académie des Beaux-Arts de Paris. En septembre 2023, il participe au livre Ukraine : a war crime édité par Foto Evidence.
En mars-avril 2025, son travail sur l’Ukraine est exposé au Festival Fotografico Europeo à Milan, avant que celui-ci n’intègre la collection des archives nationales italiennes.
EXPOSITION BARROBJECTIF 2025 : Solidarités et résistances _ Ukraine
L’inquiétude.
Tout d’abord, il y eu l’inquiétude lorsqu’en février les bruits de bottes se sont faits de plus en plus audibles aux abords de l’Ukraine.
Puis, au petit matin du 24 février, l’attaque. Massive, injustifiable, démesurée. Des salves de missiles, de roquettes et d’obus s’abattent sur un pays libre et démocratique. Une violation brutale et sans nuances des traités de paix et d’autodétermination. Dès ce jour, je descends dans la rue. Je suis de toutes les manifestations de soutien contre cette agression qui cache de plus en plus mal son véritable visage : la guerre. L’histoire s’est subitement remise en marche. À coups de morts, de ruines et d’exils. Les jours passent, les chiffres qui tombent les uns après les autres sont alarmants.
À l’annonce du bombardement de la maternité de Marioupol, je trouve de plus en plus difficilement le sommeil.

Et, quand, en avril, sont dévoilés les massacres d’Irpin, Bucha et Gostomel, je sais que rester à Paris n’est plus tenable. Il me faudra partir. Aller voir et témoigner. Faire quelque chose à ma mesure, aussi dérisoire que cela puisse paraître.
Les rencontres de passage et les opportunités à la sauvette me permettront de me rendre en Ukraine. Tout d’abord Zaporizhzhja. Viendront ensuite Dnipro et Kharkiv. J’y retournerai souvent étant donné le réseau important de bénévoles qui y évoluent, ainsi que dans les territoires fraîchement libérés.
J’ai voulu donner de nouveau à voir les nombreux visages de celles et ceux qui résistent, que cela soit de façon concrète ou symbolique. Car les médias occultent souvent dans leurs comptes rendus des événements ces actions modestes menées par des personnes endurantes et déterminées à porter secours et à protéger leurs compatriotes.
jérôme Barbosa
Une pensée émue, et l’adjectif peine à rendre compte de l’immense gratitude qui échoit à toutes celles et ceux, ici et en Ukraine, sans qui je n’aurais pu porter à vos yeux ce témoignage.

Légende de la photo d’entête
Levgeniia Shyriaieva et Oksana Mandrika, membres de Kharkiv Human Rights Protection Group, assurent auprès des habitants du village de Prudianka une aide juridique suite à la destruction de leur habitation.