Née en 1977, à Poitiers, Christine MOYNS, après des études de théâtre et de cinéma, débute comme médiatrice artistique au Festival de Bellac, où elle a depuis élu domicile. À l’ouverture du Théâtre du Cloître, elle devient responsable de communication puis responsable des relations avec les personnes, poste qu’elle occupe actuellement.

La photo l’accompagne jusqu’alors avec légèreté, pour témoigner simplement de la vie quotidienne : la famille, les voyages… Juste un regard plus attentif.
En 2019, elle imagine, avec MissV, photographe, un atelier photo décalé pour sa structure, qui lie technique et expression artistique. Elle se prend au jeu et participe joyeusement aux séances.
Puis elle se glisse dans les répétitions, les spectacles ou les concerts du théâtre, développant peu à peu son univers artistique et ses préférences : photo du quotidien et de spectacle, portraits et abstraction.
Elle aime mêler humour, politique, tendresse, poésie ; déceler la beauté dans le banal et le quotidien.
EXPOSITION COUP DE CŒUR : Pas.sages, derniers jours d’une école maternelle
En juillet 2024, l’école maternelle Jean Giraudoux de Bellac, bourg de 3 600 habitants, a fermé ses portes. Définitivement. Comme cela pourrait arriver à n’importe quelle école.
Le projet photographique « Pas.sages, derniers jours d’une école maternelle », saisit les derniers jours de ce lieu symbolique du centre-ville.
Urgence, nécessité…

Juin 2024. Ce fut un déclic. J’ai ressenti la perception aiguë que quelque chose d’important allait prendre fin. Un élan irrépressible me demandait d’aller, avant la fermeture de cette école – capturer l’éphémère, témoigner de cette vie qui ne sera plus – conserver sa mémoire tant qu’elle était encore « vivante ». Ce fut une évidence : il me fallait être présente lors de ce passage invisible.
Il y avait urgence à capter ces moments, à croiser absence et présence, plein et vide, pour me dire qu’à l’heure où tout disparaît, ma mémoire en garde la trace, conserve vivant ce lieu et cette enfance.
Il y avait nécessité de questionner, par ce projet, la disparition, l’impermanence des choses. Interroger ce qui nous semble immuable et qui pourtant disparaît, que ce soit
l’enfance ou une école ; mais aussi le fait que ce lieu, s’il perd sa fonction d’école, renonce à ce qui fait son essence même : accueillir et accompagner l’enfance. Sa raison d’être.
Depuis des années, nous luttons contre la fermeture des classes dans les villages et petites villes de notre territoire. Celle de cette école, dans le centre-ville de Bellac, est emblématique. Car ce n’est plus un réaménagement de classe ou de personnel qui se fait, mais c’est tout un univers qui prend fin. Cette école aujourd’hui est vide. Il n’y a plus un bruit.
Que faire ? À ma petite échelle, je cherche à témoigner de notre passage, à questionner l’invisible et à créer, encore et malgré tout, du commun.Christine Moyns
