Avant de devenir photographe, j’ai étudié l’intelligence artificielle et exercé le métier d’ingénieur. Je suis autant inspiré par les grands peintres que par les photographes.
J’alterne travaux professionnels et projets personnels. La frontière entre les deux est d’ailleurs ténue le professionnel se nourrissant des recherches personnelles et inversement…
EXPOSITION BARROBJECTIF 2013 : Les murs murmurent
Facebook a créé des murs virtuels auxquels des millions de personnes chaque jour confient des messages pour des destinataires plus ou moins inconnus.
Mais, des murs de Pompéi ou Herculanum nous arrivent des messages aux contenus analogues ; vieux de deux mille ans : slogans politiques, déclarations d’amour, publicités pour un boulanger, encouragements pour un sportif, mots de haine, appréciation d’un repas…
C’est une chaîne de communication et de messages qui se prolonge dans le temps jusqu’aux tags d’aujourd’hui, ou aux murs virtuels.
J’ai voulu chercher les manifestations de cette tradition millénaire en Italie dans les régions riches en histoire et en mystères, là où l’antiquité est encore vivante et intimement mélangée au présent et au futur.
Des régions où les rapports humains sont particulièrement théâtralisés, où une déclaration d’amour ou une demande de pardon ne se fait pas entre quatre yeux dans une lumière tamisée, mais se « crie sur les murs » à la vue de tout le village.
L’œil de l’appareil photo nous dévoile l’ingénuité de la religion populaire et des icônes qui ornent les murs des maisons. Il nous décrit la vie sociale qui surgit dans l’espace dessiné par les murs : jeux d’enfants, discussions de commères, farniente de retraités.
Entre les murs des ruelles moyenâgeuses roulent, arrogants, les jeunes sur leurs mobylettes. Les amants s’embrassent dans les recoins ombragés.
J’ai voulu dévoiler tout ça, et bien des choses encore. Avec un regard tantôt étonné, tantôt amusé, tantôt fasciné, mais toujours plein d’humaine sympathie.