Leslie SOBAGA explore la photographie comme un prolongement de son parcours artistique, initié par la sculpture sur pierre. Passion héritée de son père, la photographie devient pour elle un moyen d’exprimer sa sensibilité. Elle développe des projets au sein de collectifs artistiques et collabore avec des associations engagées socialement ou dans la solidarité internationale. Sa formation à la TCAI nourrit également sa démarche personnelle. Son travail a été exposé à la Foire internationale de Bièvres, Paris Photo Off et en galerie.
Son approche artistique, entre réalisme et poésie, interroge notre rapport au monde. Ses travaux personnels sont aujourd’hui nourris de ses quêtes intérieures, pour lesquelles la photographie joue le rôle de révélateur et de témoin.
L’intime et l’invisible sont au cœur de ses questionnements. Site
EXPOSITION BARROBJECTIF 2025 : Le potager de mon père
« Vivre en harmonie avec la nature n’est pas à la portée de chacun. Parcourir des centaines de km pour faire une balade en forêt est méritoire et l’illusion de communiquer avec la nature est éphémère. C’est à l’aune du quotidien que l’on mesure l’attachement de l’homme à ses racines, au milieu qui l’entoure, à l’espace végétal de son environnement (…).
Vivre avec son jardin, son potager, c’est être hors du temps, hors d’une société qui éclipse les valeurs naturelles de l’homme, qui l’enferme dans un carcan de technologies contraignantes. C’est une thérapie contre l’ennui, la solitude, un remède sans effets secondaires contre l’angoisse et la vieillesse, un bonheur de tous les jours…
Mon père
Nagori en japonais évoque « la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter », selon la poétesse Ryoko Sekiguchi.
L’origine du mot désigne ce qui reste des vagues, l’empreinte laissée par les vagues après qu’elles se sont retirées de la plage…Un « ciel de nagori » est le ciel tel qu’on le voit lorsque l’on quitte quelqu’un à regret. Associé aux fruits, aux légumes, « le goût de nagori annonce le départ imminent du fruit, jusqu’aux retrouvailles l’année suivante. On le déguste précieusement, comme si l’on voulait faire durer le goût le plus longtemps possible. Puis peu à peu, le goût se dissipe. On accompagne son départ, on sent que le fruit, avec son goût, s’est dispersé dans notre propre corps. On reste un instant immobile, comme pour vérifier qu’en se quittant, on s’est aussi unis ».
Alors que je savais mon père malade, et ignorais le temps qu’il nous restait à partager, je suis partie dans un voyage. Une quête, à hauteur de potager…J’ai erré des heures dans ce petit lopin, des jours et des saisons. J’ai cherché, regardé, attendu…J’ai fait des rencontres, des découvertes. J’ai oublié le temps… Ce lieu si proche, si quotidien, si connu et si simple est devenu infini, condensant l’essence d’une présence et révélant les liens qui tissent les racines de nos vies.