Mathieu Bouyer – Peruanos

Mathieu Bouyer – Peruanos

mathieu bouyer

Je suis né en 1982 à côté d’Angoulême.
Après avoir étudié pendant deux ans la photographie à Toulouse, je commence les petits boulots en tout genre pour financer mes premiers voyages. Après un voyage de six mois en Australie j’expose pour la première fois à Barro. Ensuite je m’installe à Nantes ou je me lance comme photographe de scène. Vont suivre cinq années riches en découvertes, apprentissages et rencontres dans le monde du spectacle vivant. Quel plaisir de photographier tous ces artistes, fascinant….

Mais ce travail ne me permet plus de voyager. Et le théâtre et les concerts n’étanchent pas ma soif du vrai. Tout ça me semble un peu artificiel. J’ai envie de repartir à l’aventure et de me frotter un peu plus à la réalité. Du coup, retour a mon premier boulot alimentaire, la restauration saisonnière. Cela me permet de travailler une partie de l’année pour ensuite me consacrer à mes photographies et à la découverte du monde qui nous entoure. A présent dès que les finances sont à flot, je prends mon sac, mon appareil photo et je pars là ou l’inconnu m’appelle, à la rencontre des gens.

Grand prix d’Auteur du festival photographique biennal de Saint Benoît, édition 2011

Comme ils disent là-bas, « hay de todo en Peru: costa, sierra y selva, (la côte, la montagne et la jungle) ». Aussi divers que leurs paysages, les péruviens ressemblent à leur terre.

Je me suis baladé durant quatre mois entre Lima, Paracas, Iquitos, Pucalpa, Cuzco,Cotahuasi, Puno, et Bretana… À la rencontre des péruviens.

© Mathieu Bouyer

Tiraillés entre modernisme et tradition, il reste chez les péruviens un lien réel avec leur environnement. En dehors des grandes villes, les habitants vivent au rythme du soleil, des animaux et des saisons et doivent s’adapter aux éléments qui sont d’une rudesse incroyable.

La côte est aride, ses eaux sont froides mais poissonneuses. La montagne est immense et extrême. Une ville comme Puno culmine a 3800m. Enfin la jungle, foisonnante, inaccessible et dangereuse, est pour moi un mélange de paradis et d’enfer.
Avec ingéniosité l’homme s’est installé dans ces trois types de paysages et a su surmonter les aléas climatiques pour survivre.

Malgré tout, beaucoup de péruviens vivent une vie difficile. La nature mais aussi les conditions économiques ne font pas de cadeau aux familles qui ont bien du mal à offrir une vie décente et surtout un avenir meilleur à leurs enfants. Au Pérou l’éducation secondaire gratuite n’existe pas. Cela laisse peu de chance aux jeunes issus des classes défavorisées de gravir l’échelle sociale.

Chaque rencontre m’a donné à voir le courage physique et mental, le naturel et la joie de vivre que chaque péruvien porte en lui. J’ai aussi appris à leurs cotés le goût de l’instant présent. Ils savent combien la vie est incertaine et capricieuse, et tout autant belle et rieuse. Alors pourquoi penser au lendemain. Profitons déjà de ce qu’aujourd’hui a à offrir et « ojala », demain sera meilleur !

Merci à eux de m’avoir montré un autre chemin de vie possible……

A Mariangel Ojeda

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