Dernières Expositions
2013
– Festival photographique Le Transsibérien en hiver, juillet, Dax (40)
– Au château de la Grange, Rêverie, paysages photographiques, août, Celle-l’Evescault (86)
2012
– Au dortoir des moines avec le G6 : L’homme dans la ville, St-Benoît (86)
– Le Transsibérien en hiver, Lusignan (86)
– Festival BarrObjectif : Le Transsibérien en hiver, Barro, (16)
2011
– Invité de Focal 86, Naintré (86)
– Festival BarrObjectif : Porter au Népal, Barro, (16)
– 32ème Quinzaine Photographique : – Rêverie, Cholet, (49)
– Une série sur le peuple Kirghize, 2ème au GPA, St-Benoit (86)
2010
– Au dortoir des moines avec le G6 : La forêt, St Benoit (86)
EXPOSITION BARROBJECTIF 2013 : Michel le Berger
Ma rencontre avec le monde de Michel le Berger commence par cette apparition de novembre 2010 : un troupeau de moutons au Mont-Dore. Image stéréotypée, un troupeau et Anouk devant. Oui, pour les ovins, souvent le berger devance. L’hiver s’annonce et il faut rentrer le troupeau, celui-ci court pour rejoindre sa bergerie à Murat-le-Quaire.
Au printemps suivant, je pars à la recherche de cette histoire ; l’estive, les troupeaux, les bergers, la montagne. Du côté du col de la Croix-Robert, du Puy de l’Angle, vers le Cluzeau, la Cacadogne, les Eggravats, le Sancy, je rencontre Michel le Berger. Il connaît ce coin d’Auvergne depuis peu, mais il en connaît les dangers, le vent froid, les pluies et les journées sans fin, la nuit et le soleil, l’herbe abondante, mais aussi l’herbe rare et grillée des mois d’été. Michel en connaît les sentiers inondés et ravinés après la pluie qu’il parcourt pour surveiller le troupeau. Michel sait lâcher les brebis tôt le matin pour qu’elles profitent de la rosée et ainsi s’abreuver à bon compte. Il connait la neige qui revient et bloque la végétation. Il connait les Parisiens (nom générique donné aux marcheurs) qui viennent vers lui pour partager cette liberté que nous recherchons, sans en connaître le prix.
Michel le Berger sait ménager l’herbe pour son troupeau mais aussi trouver le coin humide pour découvrir la renouée, les géraniums, mais aussi le plateau à gentiane, le coteau à myrtille. C’est déjà un peu sa montagne. Il connaît bien son troupeau, enfin les différents cheptels qui lui sont confiés, ces brebis appartenant à différents éleveurs qui lui sont confiées pendant les mois de l’estive, de mai à octobre. En 2012 plus de 1000 têtes bêlantes, des Ravas principalement.
Avec Bouboule et ses autres compagnons, et particulièrement les Patous attachés à la protection de leur troupeau, Michel le Berger conduit, soigne, repère, surveille. Il faut relever la brebis coincée sur le dos, couper les ongles et soigner les pattes blessées. Surveiller les brebis et mettre à l’écart celles dont la mise bas peut mettre en danger les agneaux. Pour ce travail, Michel peut compter sur l’aide des propriétaires et particulièrement de Michel l’éleveur. Dans ce conte, je suis Michel le photographe. Une grande partie de ces tâches s’effectuent dans des enclos près de la route départementale.
Le soir Michel le Berger retrouve sa roulotte, pour le repos de la nuit. Protection efficace contre le froid et la pluie, avec le confort du poêle qui chauffe vite et fort pour se réchauffer, se sécher de la journée. Il faut aussi préparer le repas du soir, le pique-nique du lendemain midi, nourrir les chiens. Un brin de toilette avec le chauffe-eau solaire, des instants de lecture, un sommeil réparateur et demain matin, une nouvelle journée. Aujourd’hui, l’isolement du berger est moins vrai, Michel écoute la radio et depuis quelques années avec le téléphone portable, il communique avec sa famille, ses amis, les relations professionnelles. Bref s’il y a un endroit où cet outil est apprécié et utile c’est bien ici.
L’automne revient, la première gelée matinale et la crainte d’une neige précoce : il faut terminer la saison. Les éleveurs remontent pour trier le troupeau, refaire aussi le point de l’estive, et c’est l’occasion de trinquer une dernière fois. Qui devant, qui derrière, repartiront pour conduire le troupeau dans les bergeries, en bas, bien au chaud.