Vanessa Beucher _ Metropolis

Vanessa Beucher _ Metropolis

Vanessa BEUCHER, photographe de 31 ans vivant à Toulouse. Après un cursus de littérature anglophone à la Sorbonne-Nouvelle et de cinéma à UC Irvine en Californie, elle décida de s’orienter vers des études de photographie à son retour en France, intérêt profond qui était en elle depuis plusieurs années déjà au fil de nombreux voyages dans divers endroits du monde.

Combinant désormais un travail en studio & des travaux de commande en indépendante, elle a effectué diverses collaborations avec des maisons d’édition –éditions Privat autour de deux livres, Tours tolosanes et Bonneval, une abbaye cistercienne en Rouergue-, des magazines français ou étrangers pour des articles sur la Californie, le Maroc, l’Islande–Beach Brother, Désillusion, Iceland Review en Islande, 7Sky en Suisse…-, des photographes de surf comme Damien Poullenot…elle a également animé des ateliers photographiques à Toulouse auprès de jeunes apprentis sur les notions de mémoire et d’exil et travaille sur une série de portraits d’artistes toulousains en relation avec l’association ESMA.
La série sur ‘Burning Man’ s’inscrit dans le cadre d’un voyage d’un mois aux États-Unis où elle a réalisé ce reportage sur ce festival hors normes ainsi que sur l’idée de bois ancien combinant grandes forêts de séquoias et villes pionnières de l’Ouest américain désormais fantômes. Ses prochains projets de voyage sont de retourner en Islande au printemps prochain avec des skieurs pyrénéens pour réaliser une série sur le Grand Nord islandais et de se rendre au Népal faire un reportage sur une alpiniste autrichienne impliquée dans l’écologie et l’humanitaire dans des régions reculées de montagne.
 
Site internet : www.vanessabeucher.com

Que dire de Burning Man, festival hors normes qui a lieu tous les ans dans le désert du Nevada aux États-Unis?

Cette grande rencontre humaine et artistique, cette cité nomade reconstituée chaque année depuis 25 ans qui a pris le nom de Black Rock City, est une Expérience totale pour le corps et l’esprit.

Ville éphémère surgie des sables sur le fond d’un lac d’altitude asséché, elle accueille chaque année les réalisations artistiques les plus incroyables dans un décor désertique, quasi lunaire.

© Vanessa Beucher _Metropolis

Essayer de décrire ce qu’est Burning Man à quelqu’un, c’est comme expliquer les couleurs à un aveugle.

Larry Harvey – fondateur du festival


En 1986, Larry Harvey fut à l’origine de l’événement, au départ simple réunion festive autour d’un feu de joie de solstice qui avait alors lieu sur une plage locale à San Francisco puis fut déplacée quelques années plus tard dans le désert. Il n’a jamais cessé, depuis, d’en accompagner les destinées.

2010 fut l’année de Metropolis: inventer la cité rêvée, tel fut le défi lancé à l’imagination des artistes et des participants. Contrairement au fameux film de Fritz Lang dans lequel Metropolis est une mégapole divisée en deux et très inégalitaire, celle de Burning Man fut l’occasion d’une communion artistique et humaine assez unique au monde. D’un point de vue individuel, l’expérience fait la part belle à l’expression personnelle et à la créativité. Le festival, qui a les traits d’une utopie temporaire s’achevant en apothéose par le bûcher d’une grande effigie humaine, est sous-tendu par une philosophie  composée de dix préceptes.

Ces derniers portent autant sur la morale individuelle -libre expression totale- que collective -bénévolat, argent banni, créativité en commun.- Il convient ainsi d’abattre toutes les barrières, aussi bien à l’intérieur de soi qu’entre les individus.

Au-delà de l’aspect visuel qui fait de Burning Man un événement unique en son genre, cette communion offre une réflexion profonde sur l’expression radicale de soi, le fait de vivre ensemble, la valeur accordée à l’argent et au don, à l’échange, notions ô combien importantes dans ces temps d’individualisme poussé à l’extrême et d’inégalités économiques et sociales grandissantes. L’art pur est alors transcendé pour poser des questions fondamentales sur la nature humaine.


Je tiens à préciser que cette série photo a été réalisée en argentique à l’aide d’un boîtier moyen format Hasselblad. J’ai volontairement choisi un rendu désaturé de la couleur qui se marie bien avec cette ambiance irréelle de poussière et de désert.