Les photographies de ZIA ZEFF sont des invitations au voyage, des témoignages de rencontres. Passionnée et curieuse du monde qu’elle parcourt sans relâche à la découverte des autres et de nouvelles expériences. Après des études d’Art, de Biologie, d’Anthropologie et de Cinématographie, elle revient à son premier amour : la Photographie.
D’origine Argentine, elle possède une relation privilégiée avec l’Amérique Latine et tout particulièrement avec les tribus d’Amazonie où elle aura passé de nombreux mois immergée dans la jungle. Mais aussi avec l’Inde, ses parents étant tous deux ascètes du fameux guru indien Osho, elle grandit donc entourée de ‘hippies’ dans l’enseignement de la méditation mais aussi du respect d’autrui et d’une relation particulière avec la Nature. Déterminée à construire un corpus documentaire, elle se laisse porter par les rencontres pour les mettre en forme au gré de ses découvertes de ces personnages, qui semblent dessiner des possibilités… D’ailleurs elle ne peut envisager un reportage sans portrait, « ce sont les regards qui m’intéressent, les gens qui vivent et portent leur vie devant mon objectif aux yeux de tous».
Les reportages de Zia sont toujours de longues investigations, d’ailleurs elle affirme « ne pas travailler ‘sur’ ‘les gens mais ‘avec’ eux ». En effet, chaque fois qu’un sujet l’interpelle, elle prend contact avec des associations locales et travaille en bénévolat avec elles, comme en Amazonie avec l’association Depaso-Amasoa qui aide à la ‘reforestation’ de la forêt amazonienne au Pérou, ou en Inde comme infirmière des rues pour l’association Agir pour Bénarès. Bien que humaniste et sociale, la photographie de cette jeune photographe est avant tout un appel aux émotions. Elle aime la frontalité, le jeu face à l’objectif, une forme de rigueur dans la prise de vue qui lui ouvre d’autres libertés. Par l' »acte photographique », elle cherche à comprendre et à témoigner d’une réalité complexe, à se rapprocher de l’autre tout en informant, avec une subjectivité assumée.
Son site : http://www.zia-zeff.com/
Exposition BarrObjectif 2012 : 2012 : Le Monde Maya
« 2012 est-elle notre dernière année sur Terre? Que dit vraiment la prophétie Maya? Question que beaucoup de gens se posent à travers le monde. Le calendrier Maya arrive à sa fin, certes, mais ce peuple visionnaire prédit-il vraiment l’Apocalypse ou ces rumeurs relèvent-elles de superstitions occidentales qui déchaînent les livres et les productions hollywoodiennes à catastrophes?
Alors au lieu d’accepter les théories des autres j’ai voulu aller voir moi-même ce que les Mayas, les chamans, les tenants de leurs traditions et culture pensent de tout cela !
J’aime aller à la source des informations, de plus cela fait des années que je photographie les peuples premiers ayant une tradition chamanique : leur monde et leur relation avec la Nature me fascine. Étant d’origine argentine, j’ai une relation privilégié avec l’Amérique Latine.
J’ai, pendant presque 2 mois, arpenté la péninsule du sud du Mexique (états du Chiapas et du Yucatan) et le nord du Guatemala à la rencontre des abuelos(as) de cette incroyable culture Maya. Cette année le Mexique attire de nombreux curieux, New-Ages et autres voyageurs spirituels. Divers événements importants (le nom de Santana et concert géant ont été lancés) et cérémonies se préparent pour la date fatidique du 21 décembre 2012, jour où notre terre sera parfaitement alignée avec notre soleil, la lune et le centre de notre galaxie Kinich Ahau. Cela n’arrive que tous les 26 000 ans! Selon les chamans cela provoquerait une décharge de photons (lumière pure) sur notre petit globe afin « d’éveiller les consciences », voilà la principale réponse que ces guérisseurs et hommes de sciences m’ont donné.
La plupart doutent qu’un cataclysme majeur efface les Hommes de la surface de la terre mais croient plutôt en un rééquilibrage des énergies planétaires, cosmiques et spirituelles. En réalité, après avoir parlé avec beaucoup de Mexicains en général, peu se préoccupent de cette question : « Si on doit y passer c’est que Dieu le veut et ça sera mieux pour notre planète ! ».
Alors en bons mexicains ils vivent et profitent de la fiesta sur la magnifique côte Maya où les tortues nagent parmi les touristes dans une eau turquoise et visitent les splendides temples de leurs ancêtres au cœur d’une jungle exubérante, mystique, peuplée de singes hurleurs et de papillons géants. Pour les commerçants cette prophétie est une manne dont ils ont bien besoin, car le tourisme est en baisse à cause de la violence, les cartels de la drogue et les news internationales.
Je suis arrivée le jour de l’équinoxe de printemps afin de voir le fameux Kukùlkan, serpent cosmique source de vie, se contorsionner sur la superbe pyramide de Chichen Itza, l’un des principaux sites Maya. Il y avait plus de 30 000 personnes de blanc vêtus pour fêter en chantant ce phénomène astronomique. Les autorités en compteraient 50 000 au moins pour la prochaine équinoxe ! Je suis curieuse de voir ce qu’il se passera ce mois de décembre dans la zone Maya aussi je retourne dès le mois de Novembre au Mexique afin de photographier les préparatifs et continuer mon reportage. »