Le prix du public 2025

Le prix du public 2025

Le public a tranché ! C’est Vincent Boisot qui remporte le Prix du public 2025 avec Les Étoiles de Lagos, une exposition pleine d’énergie, de passion et d’espoir.

Vincent Boisot, photographe

Vincent Boisot est un photographe français qui vit et travaille à Paris. Après des études en droit et sciences politiques, il débute sa vie professionnelle loin de la photographie. En 2006, il se lance dans le photojournalisme et commence à travailler pour différents quotidiens à Paris. Il fonde alors le collectif Riva Press avec 4 autres photojournalistes travaillant sur l’actualité et la photographie documentaire.

Parmi les vingt-sept expositions à découvrir lors du festival, vingt et une concouraient pour le Prix du public 2025.

À l’entrée du parcours, les visiteurs étaient accueillis par les images de Vincent Boisot. Premier regard, première émotion. Être le point de départ d’un itinéraire si riche n’est pas toujours un avantage : les expositions suivantes peuvent vite effacer la première impression. Et pourtant, celle-ci est restée en mémoire.

Sous une éclaircie après la pluie, un festivalier contemple les jeunes danseuses de Lagos en pleine démonstration d’un Grand jeté
© H. Borderie / BarroPhoto

Avec Les Étoiles de Lagos, le photographe nous transporte au cœur de la Leap of Dance Academy, dans un quartier populaire de Lagos, au Nigeria. Là, sous la direction de Daniel Owoseni Ajala, des jeunes garçons et filles s’initient avec passion à la danse classique, défiant la poussière, la chaleur, les préjugés et la précarité pour faire naître la beauté. Sur un sol de ciment irrégulier, chaque pas, chaque saut devient un acte de foi, une promesse d’avenir.

© H. Borderie / BarroPhoto

Cette exposition, colorée, vivante, profondément humaine, a touché le public par son énergie contagieuse. On y sent la rigueur du geste, la discipline du corps, mais aussi la joie, de la fierté, de la solidarité on y vois de jolis sourires sur les visages. Elle raconte une histoire de grâce et de résilience, un hymne à la jeunesse et à la persévérance. Peut-être est-ce cela, cette émotion première, qui a su traverser la pluie, les jours de grisaille et les éclats de soleil : celle qui fait qu’au terme du parcours, on se souvenait encore d’eux — de ces jeunes danseurs de Lagos et du regard bienveillant de Vincent Boisot.

En achetant le programme du festival (1 €), chaque visiteur devient acteur du Prix du public et soutient ainsi l’événement. Ce programme lui permet de découvrir les expositions et de voter pour celle qui l’a le plus touché, ému ou marqué.
L’exposition ayant recueilli le plus de votes reçoit le Prix du public, qui offre à son lauréat le privilège d’exposer à nouveau lors de l’édition 2026, hors sélection du jury. Un tirage au sort est également organisé parmi les votants souhaitant y participer : un seul gagant remportent un lot offert dans le cadre du festival. A cette édition c’est Serge Blanc qui à remporté un tirage Fine Art de Angela Poginni, Prix du public 2024.
C’est déjà la troisième année que le festival organise ce prix participatif, une belle manière d’associer le public à la vie du festival et de faire vivre la photographie ensemble.


Le palmarès des 3 premières expositions préférées du public

03/11/2023 © Vincent Boisot
1e Prix

Les jeunes danseuses Nancy Duru, Mercy Edoho and Angel Olawale s’exercent au grand jeté pendant une répétition à la Leap of Dance Academy. Créé en 2017 à Ojo dans la périphérie ouest de Lagos au Nigeria, la Leap of Dance Academy est une école de danse classique installée dans la maison de son fondateur ou se forment une trentaine de jeunes danseurs nigérians agé·es de 10 a 22 ans.
© Séverine Galus
2e place

 Avec Trisomique… Et alors ?
Traverser la barrière des préjugés, Séverine Galus propose une série intime consacrée à sa fille Sidonie, atteinte de trisomie 21. En capturant des instants de sa vie — entre rires, doutes et élans de tendresse _ elle
invite à porter un autre regard sur la différence. Une démarche sensible pour questionner la norme et déconstruire les préjugés.
© Patrick Labarrère
3e place

« Éthiopie, berceau de la chrétienté orthodoxe ».
Patrick Labarrère explore la quête intérieure et la ferveur des croyants — une harmonie de clarté et de recueillement qui a profondément ému le public.

Comment avez-vous découvert la Leap of Dance Academy et son fondateur, Daniel Owoseni Ajala ?

J’ai découvert cette école sur Instagram, grâce à une vidéo postée en 2020 par son fondateur Daniel Ajala. En pleine période de Covid et de confinement planétaire, on y voit un jeune danseur enchainer les pirouettes sous la pluie, dans la cour d’une maison. La vidéo a été énormément partagée et elle est vite devenue virale. J’ai continué à les suivre sur les réseaux sociaux et, voyant leurs progrès, je me suis décidé fin 2023 à aller les rencontrer pour raconter leur histoire.

  • Ce reportage est-il, selon vous, achevé, ou envisagez-vous de poursuivre ce sujet dans le futur ?

Je pense que ce reportage raconte une période de la vie de cette école, celle des débuts et des premiers succès. En ce sens, je pense qu’il est terminé. Mais je suis toujours en contact avec eux et je continue à suivre leur évolution, avec l’espoir de documenter une nouvelle page de cette belle histoire dans le futur.

  • Vous montrez de jeunes danseurs en plein apprentissage, dans un environnement modeste, mais porteur d’une énergie incroyable.
    Comment percevez-vous leur épanouissement personnel à travers la danse et la rigueur qu’elle impose ?

Cette école de danse est installée dans un quartier où beaucoup de familles vivent dans une grande pauvreté. L’éducation coûte cher au Nigéria où le taux de scolarisation est l’un des plus faibles au monde. Avec cette formation gratuite à la danse classique, ces enfants ont donc accès à un luxe inabordable pour leurs parents. Tous les jeunes danseurs sont extrêmement investis et viennent presque tous les jours à l’école. C’est un lieu de socialisation très important dans leur vie et on sent une grande solidarité entre eux. Quand on leur demande ce que la danse classique leur a apporté, tous évoquent leur fierté de réussir dans une discipline aussi exigeante et la confiance en eux qu’ils y ont gagnée. 

  • Que représente pour vous ce Prix du Public décerné à Barro ?

Le travail de photographe est assez solitaire. Montrer son travail à un large public et recevoir ce type de reconnaissance est toujours une grande joie et une grande fierté.

  • Pourquoi choisir de travailler des sujets sur le continent Africain ? 

Je ne travaille pas uniquement en Afrique. Je suis allé récemment en Ukraine ou en Estonie pour des sujets en lien avec l’invasion russe. Mais c’est vrai que je me passionne pour ce continent depuis mes premiers longs voyages en Afrique de l’Ouest quand j’étais étudiant. Je m’y sens bien et j’essaie d’apporter ma contribution à raconter l’histoire de ces pays.

interview du 31 oct 2025 – LL /BarroPhoto  


En 2012, le reportage de Vincent Boisot sur la Dakar Fashion Week est récompensé par un World Press (2e Prix catégorie Arts & Entertainments, photo isolée).

Michel Hénot journaliste aux « Courrier Français et à L’Avenir – Le Confolentais » à droite, Vincent Boisot, photographe © LL/BarroPhoto

Vincent Boisot travail pour la presse internationale : Le Figaro Magazine, Le Monde Magazine, Le Figaro, Le Monde, Libération, Paris Match, VSD, Télérama, L’Obs, L’Express, Le Point, L’Equipe Magazine, Les Jours, Stern, Der Spiegel, Bild, Die Weltwoche, Blick, National Geographic, Time Magazine, The New Yorker, The New York Review of Books, The Guardian, The Economist, Le Vif, La Croix, La Vie, Lire, Le Magazine Littéraire, Le Parisien Week-End, Afrique Magazine, Jeune Afrique, Forbes Afrique, Moyi Magazine, Causette, Elle, Le Figaro Madame, Jours de France, Grazia, Gala, L’Humanité, Internazionale, Amnesty International, Le Secours Catholique-Caritas France