Maya Angelsen _ Mise aux poings

Maya Angelsen _ Mise aux poings

Maya.Angelsen-portrait

Née le 02 décembre 1969 à Paris

Serbe et norvégienne d’origines, directrice de production dans une agence de voyages spécialisée dans le grand nord durant 18 ans, Maya ANGELSEN est avant tout une femme de l' »ailleurs ». Un quai de gare encombré, un port balayé par le vent, une salle d’embarquement bruyante et une lueur de bonheur illumine son regard.

De son ADN métissé et de ses nombreux voyages, elle a développé un goût de l’autre, un tropisme de la rencontre. L’altérité comme carburant de la vie.

Et si elle emporte toujours avec elle son appareil photos, c’est qu’elle a un besoin viscéral de témoigner. Une inclinaison mâtinée d’un sens artistique, un goût pour le détail invisible, un instinct de l’harmonie, un amour du beau.

Alors, lorsqu’elle décide en 2012 de changer d’orientation professionnelle, la photographie n’est pas un choix. C’est une évidence !

Autodidacte, instinctive, sensible, Maya Angelsen est avant tout une photographe de l’humain. La rencontre, le lien, le moment présent sont les ferments de son travail. La technique s’efface devant l’intention de restituer l’émotion de l’instant. Ajoutez une bonne dose de bienveillance et vous obtiendrez le socle de tout l’univers photographique de Maya Angelsen.

C’est un hasard heureux qui m’a guidée jusqu’à la boxe. Ce n’était pas une démarche volontaire au départ. Les combats de boxe, j’en avais horreur. Comment accepter un sport où tout me semblait violence ? Et puis, il y a eu la rencontre fortuite avec l’un des anciens entraîneurs du boxeur Jean-Marc Mormeck, M. Lucien Dauphin. Il m’a ouvert les portes d’une salle d’entraînement, un soir en banlieue parisienne. Je pénétrais dans cet univers masculin sur la pointe des pieds, timide et mal à l’aise à la fois. Il y avait quelque chose de fascinant dans l’intensité de leurs efforts. Ils se défiaient du regard, leur corps s’affrontant avec une étonnante maitrise et un profond respect. Je m’installais dans un coin de la salle pour observer. Mes a priori sur la boxe et les boxeurs venaient de tomber.

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Un mois plus tard, j’assistais au championnat de France de boxe à Fontenay sous Bois. J’allais réaliser mes premières photos, tout près du ring, aux  côtés de photographes avertis. Sentiment d’un ultime privilège : dans les coulisses des vestiaires, je suivais les préparatifs du boxeur au combat. La minutieuse séance du bandage des mains, les passages du médecin et de l’arbitre, les conseils chuchotés, l’échauffement : la néophyte que j’étais ne perdait rien de ce qui fait de l’avant combat, un véritable rituel.

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Sortie des vestiaires pour rejoindre la salle, je passais de l’ombre à la lumière, du calme au brouhaha, de l’intime à la foule. Grisée par l’ambiance générale, je laissais mes émotions guider mon regard. Je faisais la « mise au poing ». Je déclenchais…

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