Ana Maria Arévalo Gosen _Dias Eternos

..PRIX LUCAS DOLEGA 2020..

Portrait-photographe-Ana-Maria-Arévalo-Gosen

Ana Maria ARÉVALO GOSEN, née 1988 à Caracas, Vénézuéla, se bat pour les droits des femmes, et son arme c’est le récit visuel. Elle vit actuellement à Bilbao, mais fait de longs séjours au Vénézuéla. Alliant la discipline de la recherche à l’intimité du détail, elle espère créer un impact positif par ses projets.
À cause de la crise, elle a quitté le Vénézuéla en 2009 pour Toulouse, où elle a étudié les sciences politiques et la photographie. Elle a effectué un stage à l’Agence France-Presse où elle s’est familiarisée avec la photographie de presse. En 2014, Ana est partie à Hambourg, où elle travaille comme photographe indépendante. Elle a été photographe éditorialiste, et son travail a été publié dans des médias tels que Szene Magazin ou Der Spiegel.

C’est de 2016–2017 que date son entreprise la plus éprouvante : « Le sens de la vie » raconte la lutte de son mari contre le cancer du testicule. Ils s’en servent aujourd’hui pour sensibiliser le public au sujet de cette maladie. En 2017 à Madrid, et en 2018 à Bilbao, l’exposition a collecté des fonds pour la recherche dans les cancers de l’homme. En 2017, écoutant l’appel de ses racines, elle est retournée à la source de son inspiration, au Vénézuéla. Son premier grand projet, « Dias eternos », sur les conditions des femmes dans les centres de détention préventive de son pays, a été sélectionné par Women Photograph en 2018, et a bénéficié d’une bourse du Pulitzer Center. Le POY Latam lui a décerné le premier prix dans la catégorie Force féminine, et le PH Museum lui a adjugé une mention honorable. Ce travail a été publié par le New York Times, LFI, 6 Mois, El País, Wordt Vervold, entre autres médias, et exposé au Manifesto Festival à Toulouse. En avril 2018, elle a été invitée à la Florida International University de Miami, où elle a participé à un congrès sur la défense des droits humains. Elle voudrait étendre son travail à toute l’Amérique latine.

..EXPOSITION BARROBJECTIF 2021 : Dias Eternos — jours éternels..

Une détenue transgenre en prison au Venezuela
Poli-Valencia, Carabobo, janvier 2017 : une détenue transsexuelle montre ses cicatrices à travers les barreaux de sa cellule. Elle est traitée comme homme, et doit donc attendre de comparaître avec des détenus masculins qui abusent d’elle. © Ana Maria Arévalo Gosen

Le crime et la violence enracinés dans la société vénézuélienne s’ajoutent à la misère économique qui sévit actuellement et s’amplifient à l’intérieur des centres de détention préventive. La lenteur des procédures tient des milliers de femmes éloignées de leur famille pendant des mois, et même des années.

Le système carcéral va au-delà de ce qui est considéré inacceptable dans les sociétés où la démocratie fonctionne. On y meurt de sous-alimentation, de maladie infectieuse, ou dans les émeutes. Les locaux sont excessivement surchargés, la précarité sanitaire est extrême, et les familles doivent fournir le nécessaire. La présence médicale manque, et dans ce contexte de privation, les détenues sont très menacées.

Ce sont des femmes de condition modeste, leurs vies marquées par l’abandon familial, l’abus sexuel, ou la violence. Elles sont accusées de trafic de drogue, vol, port d’armes prohibé, enlèvement, association de malfaiteurs, corruption de mineur, infanticide, terrorisme, et pillage de propriété privé. Les chefs d’accusation s’étendent aussi à la politique. La loi « anti-haine », adoptée en janvier 2018, interdit tout protestation contre le gouvernement, et de nombreuses femmes se sont retrouvées ainsi derrière les barreaux.

Avoir une deuxième chance dans la vie est une idée chérie par presque tout le monde. Comment est-ce que ces femmes, dont certaines sont mères, pourront, une fois libérées, poursuivre leur vie et réintégrer leur famille ? Qu’est-ce que ces conditions nous apprennent au sujet de la crise actuelle du Vénézuéla ?

Face à cette hideuse réalité du système judiciaire, le débat public et l’action politique, partout dans le monde et non seulement au Vénézuéla, doivent impérativement assumer la tâche d’établir d’urgence un système carcéral qui ne viole pas les droits humains de ces femmes.

Jane Evelyn Atwood – Trop de peines, femmes en prison

INVITÉE D’HONNEUR EN 2012

BIOGRAPHIE

Jane Evelyn Atwood est née à New York et vit en France depuis 1971. Son œuvre traduit la profonde intimité qu’elle entretient avec ses sujets sur de longues périodes. Fascinée par les gens et par la notion d’exclusion, elle a réussi à pénétrer des mondes que la plupart d’entre nous ignorent ou décident d’ignorer.

L’œuvre de Jane Evelyn Atwood a été récompensée par des prix internationaux les plus prestigieux, dont : la première bourse décernée par la Fondation W. Eugene Smith en 1980; un Prix de la Fondation du World Press Photo d’Amsterdam en 1987 ; en 1990, le Grand Prix Paris Match du Photojournalisme ainsi que le Grand Prix du Portfolio de la Société Civile des Auteurs Multimédia (SCAM) ; le Prix Oskar Barnack/Leica Camera en 1997 ; et un Prix Alfred Eisenstaedt en 1998. En 2005, elle s’est vue décerner le Charles Flint Kellogg Award in Arts and Letters de Bard College, U.S.A. Jane Evelyn Atwood a exposé internationalement et en 2011, La Maison Européenne de la Photographie à Paris présente plus de 200 de ses images dans une première rétrospective, Jane Evelyn Atwood : 1975 – 2011.
Dernièrement du 25 janvier au 21 avril 2019 à la Maison de la Photographie Robert Doisneau

Jane Evelyn Atwood lors de sa conférence à Barro en 2012
© Gérard Truffandier

EXPOSITION DES 20 ANS DE BARROBJECTIF : Trop de peines, femmes en prison

J’ai commencé à photographier les femmes incarcérées en 1989. Pendant dix ans, je me suis concentrée sur les criminelles de droit commun dans quarante prisons – maisons d’arrêt, centres de détention et pénitentiaires – dans neuf pays en Europe, Europe de l’Est et les États-Unis jusque dans des couloirs de la mort. Au départ, la curiosité était mon principal motif. La surprise, le choc et la stupeur ont pris le relais. La rage m’a portée jusqu’au bout. Dés le début, j’ai été frappée par l’immense manque affectif des prisonnières. Elles avaient été écrasées non seulement par l’ignorance, la pauvreté et une vie de famille éclatée, qui sont le lot commun de presque tous les détenus, mais aussi par des années – quand ce n’est pas une vie entière – d’abus physiques et sexuels exercés sur elles par les hommes.

Souvent, ces même femmes purgeaient une peine pour des actes qu’un homme avait commis, ou pour des actes qu’elles n’auraient jamais commis toute seule. Trop souvent, la politique mise en œuvre dans les prisons de femmes consiste à humilier plutôt qu’à réhabiliter. Des femmes qui étaient brisées dehors continuent, en prison, à être traitées comme des citoyennes de seconde zone.

Un large pourcentage des femmes incarcérées le sont pour des délits non violents. Est-ce vraiment nécessaire de les mettre en prison ? Une fois incarcérées, elles ont moins de chances de s’en sortir que les hommes, les programmes de formation et les possibilités de travail des femmes sont limités et débilitants.

Pour chaque femme qui a accepté de participer à ce travail, des centaines ont refusé : elles craignaient les représailles des gens à extérieur, ou des gardiens·nes à l’intérieur, si elles disaient la vérité. Dans le monde entier, les administrateurs de prison prétendent protéger les détenues de l’exploitation ; en vérité, ils font tout leur possible pour les empêcher de s’exprimer sur la réalité de ce qu’elles vivent derrière les barreaux. La honte empêche certaines femmes de parler. Pour beaucoup d’autres, c’est la peur. Mais la grande majorité d’entre elles est tout simplement réduite au silence.

Ce travail de dix ans s’est terminé avec la publication de Trop de peines, femmes en prison (Editions Albin Michel, 2000) et Too Much Time,Women in Prison (Phaidon Press Ltd., 2000).

Sébastien Van Malleghem – Prix Lucas Dolega 2015

Van Malleghem.

© Nanna Dis 2014Sébastien Van Malleghem
Est un photographe indépendant né en Belgique en 1986. Il a étudié la photographie à Bruxelles de 2006 à 2009.
Ses projets à long terme mettent l’accent sur l’idée de justice dans l’Europe contemporaine.
Pendant quatre ans, il a suivi le travail quotidien des policiers et de leur interaction avec le public. Il est en train de documenter les prisons belges.
En 2008, Sébastien a fait un stage d’un mois avec le photographe Tomas Van Houtryve (VII) à Cuba. Il a travaillé comme son assistant personnel en 2010 et a été sélectionné pour l’Atelier Eddie Adams aux Etats-Unis.
Sébastien est allé en Libye en 2012 pour travailler sur « les ruines » après la mort de Kadhafi. Couvert par un reportage la vie quotidienne des personnes vivant dans les rues de Berlin pendant cinq mois en 2013.
Il a réalisé un reportage sur les prisons belges qui a débuté en 2011.

Son travail a été publié en ligne à temps, le Blog de New York Temps Lens et dans les journaux et les magazines Le Soir (be), Le Monde, Le Vif L’Express, La Croix, Le Temps), De Standaard, Polka Magazine, Photographe, De Morgen, l’Oeil de la photographie.
Exposée en Grèce, Canada, Belgique, France, Hollande, Géorgie, Norvège, Argentine, Allemagne.
Sa première monographie livre « POLICE » a été publié en Janvier 2013 par Yellow Now édition.

Distinctions et récompenses
• Prix: deuxième place versez «Prisons», Jours de portefeuille, Centre national de l’audiovisuel, le Luxembourg, Février 2014.
• Mention honorable pour «Prisons», prix XXI / France Info Jeune Reporter
• Prix national, pour le festival vidéo «Police» 5/5, concours de court-métrage documentaire, Belgique, Octobre 2013.
• Troisième prix lors de l’examen Mois Européen de la Photographie de folio, Berlin, Allemagne, Novembre 2012
• résidence d’artiste au AirBerlinAlexanderPlatz, Berlin, Allemagne, Octobre – Novembre 2012
• résidence d’artiste au Halsnøy Kloster, Norvège, Août 2012
• Prix national de «Jeune artiste plasticien» pour la police Collection Rtbf / Canvas Collectie, Belgique, mai 2012

Site internet

EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 : Prisons

Ce travail découle d’un rapport d’auto-financé sur les prisons qui a débuté en 2011, au cours de laquelle je me suis rendu pas moins de dix prisons. Cela fait suite à une étude de plusieurs années au long de la police belge et ses actions dans le domaine.
Prisons vise à ouvrir les yeux sur les détenus; mettant en lumière les défaillances d’un système judiciaire et pénal obsolète, qui reste à ce jour inscrits dans le pays qui m’a enseigné les idéaux de justice et d’humanité.

Le Livre « Prisons«  sera en vente sur le festival Barrobjectif. 

PRISONS
SÉBASTIEN VAN MALLEGHEM
Textes et photographies : Sébastien Van Malleghem
208 pages, format 21 x 25,8 cm
couverture rigide
95 images en bichromie
langue : bilingue, français/anglais
ISBN : 979-10-92265-31-6
avec le soutien d’Eubelius

prix : 39,50 €

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Pourquoi fermons nous les yeux sur ces vies brisées ? Sur ceux dont les vies sont ruinés ?
Ces images montrent les fissures et, dans cette optique, révèle le lacher prise par un modèle de société qui porte sur la tension et l’agressivité, l’amplification de l’échec, l’excès et la folie, la foi et la passion, de la pauvreté. Ils exposent la façon dont il est difficile de gérer ce qui sort de la ligne, à une époque où cette ligne est de plus en plus définie par les couleurs retouchées de la normalisation, de la web et la télé-réalité. Toujours plus loin de la vie, de notre vie: enfermé dans le cadre idyllique, encore confiné, l’espace de nos écrans de télévision et d’ordinateur.

Pourtant, ce qui est en question ici est pas la nécessité de mettre de côté et de garder un œil sur les criminels. Mes photos signifient pour condamner la clôture archaïque et opaque construit autour de ces hommes et femmes sur le côté, ce mur érodant leur humanité, sous le prétexte de crime, ou de folie.VanMalleghem_Sebastien04 Cette déclaration signifie de montrer la misère résultant de la privation de liberté et des relations humaines, de se cantonner dans les cellules dignes de romans gothiques ou les films d’horreur, de l’échec aussi. A défaut d’une véritable évasion seulement pour échapper à la drogue et les relations malsaines. Ce funeste, visages hagards, la victime et le miroir des passions nées dans nos théâtres urbains, sont de notre côté sombre. Effrayant. Rassurant aussi, dans le vide laissé par un exil permettant l’oubli, l’ignorance et l’auto-satisfaction.

Parce que le principe de réalité ne respecte pas l’oubli ni le déni. Derrière les portes closes des prisons, il s’impose par des cris de haine, de rage ou de désespoir. Cris qui se mêlent avec les portes en acier claquant sur des cellules surpeuplées. Il donne naissance à des enfants dans des cages sales, dans des enceintes surmontées de barbelés. Il favorise la violence psychologique, l’abus de pouvoir, la contrebande, la corruption et cède la place, probablement plus d’acuité que sur l’extérieur, à la puissance de l’argent.
En prison, les principes de la privation et de punition sont mis en évidence: aucun contact avec les membres de la famille, pas de soutien moral ou affectif, pas de cour, l’isolement extrême dans six mètres carrés « trous » puant de matières fécales, d’imprégnation murs aveugles …

Pour contenir cette violence croissante, l’explosion de ces tensions, l’État embauche: l’assurance d’un emploi stable pour un salaire moyen …
Officier de la prison: l’assurance d’un travail fastidieux et méconnu, parfois dangereux et souvent trop loin de la maison; l’assurance d’un salaire mensuel, pour sûr, mais certainement trop faible pour éviter la corruption.
Les enseignants: si le crime exécute dans vos veines, quel espoir y a t-il pour la réhabilitation une fois que vous avez payé votre dette à la société?
Psychologues: l’assurance de se sentir impuissant face d’un système pathogène, une administration en décomposition, les patients provocants, déficients mentaux ou aliénés. L’observation faite par un psychologue qui travaille dans un établissement de protection sociale (prison pour ceux qui ont été jugés mentalement incapable) est édifiante: «Ici, il est le pire, vous ne pouvez pas aller plus bas dans la structure sociale, pour beaucoup, il est la fin de la route « . Bien sûr, il y a toujours des médicaments disponibles, la possibilité de louer des consoles de jeux; la dépendance et de l’irresponsabilité en lieu et place d’assistants pénitentiaires.

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Pour atteindre ces êtres humains, huit mois de recherche ont été nécessaires, huit mois de demandes adressées à une administration assez timide, mais prêt à diffuser des images témoins de la réalité à la place des points de vue et les discours des ministres. Cette réalité est sordide; elle affecte la notion de «être humain», et non pas à travers la question du crime lui-même, mais celle de la réponse donnée par la société et par le système judiciaire, et la façon dont la peine est effectuée.

Théo Synchro X – Les princes de l’ombre

Depuis plus de 15 ans, Théo Pinganaud couvre l’actualité nationale et internationale pour la presse magazine française et étrangère (Irak, Pakistan, Algérie, Kosovo, Bosnie, conflit israélo-palestinien). Ses photographies sont publiées dans de nombreux journaux (GEO, Stern, Paris Match, Elle, Marie-Claire, Figaro Magazine).

Il est le co-fondateur de l’agence Synchro-X et du festival de photoreportage BarrObjectif.

Son travail a été plusieurs fois projeté au festival Visa Pour l’Image de Perpignan. Il est par ailleurs photographe de plateau et a travaillé avec de nombreux metteurs en scène (Chabrol, Kassovitz, Delépine). Il donne également des cours de photojournalisme dans plusieurs écoles.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages photographiques

    • 15, SAMU, paru en 2005 aux Éditions Arléa
    • 24h au théâtre, paru en 2006, autoédition
    • Louise Michel, paru en mai 2008 aux Éditions Danger Public
    • VA SAVOIR ! chroniques photographiques d’une année au lycée, paru en 2012
    • De Groland au grand soir, paru en mai 2012 aux Éditions Capricci

EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 : Les princes de l’ombre

La grève chez Leroy Somer vue par trois photographes

Camile Relet/Yohann Bonnet/ Théo-Synchro-X

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Yohan Bonnet – Leroy Somer

Conflit social à Noël

Né en 1980 à Angoulême, Yohan Bonnet est photographe indépendant depuis 2006.
Il a étudié la photographie à l’Institut Régional des Techniques de l’Image et du Son (IRTIS) de Rochefort-sur-Mer. Il travaille essentiellement sur l’actualité sociale et politique pour la presse magazine  et collabore occasionnellement avec The Associated Press et l’AFP.
Lorsque l’actualité sociale et politique le permet, Yohan travaille sur des sujets documentaires sur le long cours.
Le photojournaliste Yohan Bonnet

Il garde constamment un oeil sur l’actualité, les réseaux d’informations, les milieux de la photographie et spécifiquement du photojournalisme qui motive tous ses projets. Passionné de glisse et surtout de surf, il s’évade régulièrement  sur les plages de l’océan atlantique…Yohan Bonnet est membre du studio Hans Lucas.

Ses photographies ont été publié dans de nombreux magazines français et internationaux : Paris Match, VSD, Le Figaro, Libération, Le Monde, The Times, Le Nouvel Obs, La Croix, Alternatives Economiques, Marianne, l’Humanité, La Vie, L’Express, The Guardian, Herald Sun, Pélerin, GQ, Corriere Della Sera, Le Journal Du Dimanche, Sup Journal , Terre Sauvage, Le Parisien Magazine, M le magazine du Monde…

Conflit social à Noël

 

Théo Synchro X – Juste des hommes

Contact

Théo Pinganneaud/ Synchro-X : 06 60 85 60 82

www.synchrox.fr

EXPOSITION BARROBJECTIF 2014 : Juste des hommes
Après le SAMU et la vie d’un lycée, théo se plonge pour une année dans la vie d’un tribunal. Il est, cette fois, accompagné d’un dessinateur de bande dessinées (Jean-Luc LOYER) dans un dialogue entre la photographie et les dessins pour explorer les coulisses de la justice et le quotidien des femmes et des hommes qui la rende.

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Jane Evelyn Atwood-HAITI – Mines anti-personnels – Femmes en prison

Jane Evelyn Atwood est née à New York et vit en France depuis 1971. Son œuvre traduit la profonde intimité qu’elle entretient avec ses sujets sur de longues périodes. Fascinée par les gens et par la notion d’exclusion, elle a réussi à pénétrer des mondes que la plupart d’entre nous ignorent ou décident d’ignorer.

Elle est l’auteur de dix livres, dont Nächtlicher Alltag (Mahnert-Lueg, 1981), consacré aux prostituées de Paris ; Legionnaires (Hologramme, 1986) ; Extérieur Nuit, sur les aveugles (Actes Sud, Photo Poche Société, 1998) ; Trop de Peines, femmes en prison (Albin Michel) et Too Much Time, Women in Prison (Phaidon, 2000), résultat de 10 années de travail qui reste, jusqu’à aujourd’hui, la référence photographique déterminante sur l’incarcération féminine ; ainsi que Sentinelles de l’ombre (Seuil, 2004), l’aboutissement d’un travail de quatre ans au Cambodge, au Mozambique, en Angola, au Kosovo et en Afghanistan, sur les ravages de mines antipersonnel.

A Contre Coups (avec Annette Lucas),quinze portraits de femmes françaises confrontées à la violence, est publié en 2006 (Xavier Barral). En 2008 est publié Haïti, le résultat de trois années de travail (Actes Sud), ainsi que Badate, une histoire intime sur la phénomène des femmes d’Ukraine qui s’occupent des personnes âgées en Italie (Silvana Editoriale, Milan). En 2010, elle entre dans la prestigieuse série Photo Poche monographie avec Jane Evelyn Atwood #125 (Actes Sud). En 2011, son tout premier travail sur la prostitution est re-édité chez Xavier Barral dans Rue Des Lombards.

L’oeuvre de Jane Evelyn Atwood a été récompensée par des prix internationaux les plus prestigieux, dont : le premier bourse décernée par la Fondation W. Eugene Smith en 1980; un Prix de la Fondation du World Press Photo d’Amsterdam en 1987 ; en 1990, le Grand Prix Paris Match du Photojournalisme ainsi que le Grand Prix du Portfolio de la Société Civile des Auteurs Multimédia (SCAM) ; le Prix Oskar Barnack/Leica Camera en 1997 ; et un Prix Alfred Eisenstaedt en 1998. En 2005, elle s’est vue décerner le Charles Flint Kellogg Award in Arts and Letters de Bard College, U.S.A.

Jane Evelyn Atwood a exposé internationalement et en 2011, La Maison Européenne de la Photographie à Paris présente plus de 200 de ses images dans une première rétrospective, Jane Evelyn Atwood : 1975 – 2011.

Son site : http://www.janeevelynatwood.com/ 

EXPOSITION BARROBJECTIF 2012 : HaitiI – Mines anti personnels – Femmes en prison

HAITI

J’ai photographié Haiti entre 2005 – 2008.

Dans les années 2000, la violence a monté d’un cran en Haïti, avec les prises d’otages incluant des journalistes, dont deux ont été sauvagement torturés et tués. Dans ce climat d’insécurité et de terreur, j’ai voulu me concentrer sur la vie quotidienne de la population vivant sur l’île.  La presse se focalisait sur Port au Prince et Cité  Soleil – j’allais partout ailleurs.

Ces photos ont été prises aux Gonaïves, à Jérémie, Port-de-Paix, Anse Rouge, Fatima la Coupe, La Pointe, Anse – à – Foleur, Sainte – Anne, Chansolme, Saint-Louis – du – Nord, Sources Chaudes,  et Bassin Bleu.

J’ai effectuée un dernier voyage six semaines après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a détruit Port-au-Prince, faisant plus de 230.000 morts, 300.000 blessés et 1,2 millions de sans-abris.

MINES ANTI PERSONNELS

« Au cours des vingt dernières années, plus de trois cent soixante types de mines antipersonnel ont été développés. Une fois en place, ces armes restent en sommeil, jusqu’à ce qu’elle explosent, par simple contact, ou sous la pression d’un poids. Les modèles les plus récents sont en plastique, afin d’échapper aux détecteurs de métaux dont se servent les démineurs. Ces mines sont souvent de couleurs vives et attirent les enfants, qui les ramassent. Elles ne visent pas des victimes précises mais elles mutilent sans discrimination. En 2002, plus du 85 % du nombre total de victimes de mines antipersonnel étaient des civils, parmi lesquels de nombreux enfants. Les mines antipersonnel sont conçues pour estropier, non pour tuer. Ceux qui réchappent à ces accidents sont amputés. Les répercussions psychologiques des accidents causés par les mines s’avèrent aussi traumatisantes que leurs effets physiques.

Après une commande pour Handicap International au Cambodge en 2000,  j’ai  voyagé pour moi-même dans quatre autres pays particulièrement dévastés par des mines-antipersonnels. Ce travail m’a conduite au cœur de pays ravagés par des décennies de guerre, de pays infestés de mines par des puissances extérieures, puis de nouveau minés par leur propre population durant des guerres civiles sans merci.

Cambodge, Mozambique, Kosovo, Angola, Afghanistan – ces pays ont été saignés à blanc jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les gens, des êtres humains extraordinaires qui, envers et contre tout, ont réussi à survivre – sans jambes, sans bras, aveugles, les chairs déchiquetées, avec ou sans prothèse, leurs enfants cassés et mutilés pour toujours. »

FEMMES EN PRISON

J’ai commencé à photographier les femmes incarcerées en 1989.

Pendant dix ans,  je me suis concentrée sur les criminelles de droits commun dans quarante prisons – maisons d’arrêts, centres de détention et pénitentiaires  – dans neuf pays en Europe, Europe de l’Est et les Etas-Unis jusque dans des couloirs de la mort. Au départ, la curiosité était mon principal motif. La surprise, le choc et la stupeur ont pris le relais. La rage m’a portée jusqu’au bout.

Dés le début, j’ai été frappée par l’immense manque affectif des prisonnières. Elles avaient été écrasées non seulement par l’ignorance, la pauvrèté et une vie de famille éclatée, qui sont le lot commun de presque tous les détenus,  mais aussi par des années – quand ce n’est pas une vie entière – d’abus physiques et sexuels exercés sur elles par les hommes. Souvent, ces même femmes purgeaient une peine pour des actes qu’un homme avait commis, ou pour des actes qu’elles n’auraient jamais commis toute seule.

Trop souvent,  la politique mise en oeuvre dans les prisons de femmes consiste à humilier plutôt qu’à réhabiliter. Des femmes qui étaient brisées dehors continuent, en prison, à être traitées comme des citoyennes de seconde zone.

Une large pourcentage des femmes incarcérées le sont pour des délits non violents.  Est-ce vraiment nécessaire de les mettre en prison?  Une fois incarcérées, elles ont moins de chances de s’en sortir que les hommes, les programmes de formation et les possibilités de travail des femmes sont limités et débilitants.

Pour chaque femme qui a accepté de participer à ce travail, des centaines ont refusé : elles craignaient les représailles des gens à l’éxterieur, ou des gardiens (nes) à l’intérieur, si elles disaient la vérité. Dans le monde entier, les administrateurs de prison prétendent protéger les détenues de l’exploitation ; en vérité, ils font tout leur possible pour les empêcher de s’exprimer sur la réalité de ce qu’elles vivent derrière les barreaux. La honte empêche certaines femmes de parler. Pour beaucoup d’autres, c’est la peur. Mais la grande majorité d’entre elles est tout simplement réduite au silence.