Loïc Guston a suivi une formation artistique à l’École des beaux-arts de Bordeaux parallèlement à des études universitaires en histoire de l’art et communication.
Il exerce la profession d’enseignant d’arts plastiques depuis 1987. Il demeure actuellement à Dax (Landes). La photographie a toujours été son mode d’expression privilégié. Sa pratique s’attache plus particulièrement aux domaines de l’architecture et du paysage, qu’il soit naturel, urbain ou industriel. Selon son sujet, il aura une approche soit exclusivement documentaire soit plus poétique. Sa démarche artistique est donc très liée à la façon dont il va percevoir l’espace et s’engager dans la durée ; elle sera en somme authentique et sensible. Cela déterminera enfin ses choix techniques tels que celui de la couleur ou du noir et blanc, celui du format et tout ce qui va contribuer à donner cohérence et expressivité à une série.
Il a participé à l’exposition collective sur le thème de La Modernité à l’Université d’Avignon en 2010. Son exposition intitulée ARTchitectures a été présentée au festival de la photographie de Dax et à celui de Barro en 2013. La même année est édité le livre-objet Entre les lignes (Richard Meier/VoixEditions, collection CosyWorks©) qui regroupe ses photographies consacrées à l’architecture du Musée Juif de Berlin. En 2014, c’est donc pour la seconde fois qu’il présente son travail pour le festival de reportage Barrobjectif.
BarrObjectif 2013 – Loïc Guston
EXPOSITION BARROBJECTIF 2014 : Territoire hors saison
C’est un territoire qui s’étend sur 80 kilomètres du littoral de la côte Atlantique mais n’excède pas quelques centaines de mètres de large. Située dans les Landes, cette bande sablonneuse est photographiée à partir de quelques lieux choisis pour être des sites attirant la foule touristique en période estivale. Ce sont les plages d’Ondres, Labenne, Capbreton, Hossegor, Vielle-Saint-Girons, Mimizan,… Ce sont toutes des stations balnéaires bien connues de la Côte d’Argent.
A « la belle saison », cet environnement peut être perçu et représenté comme un « paysage de carte postale ». Qu’en est-il hors saison ? Le thème n’est pas nouveau mais le sujet a ses particularités liées à un espace géographique, un regard, une sensibilité. La série présentée se veut donc documentaire mais pas seulement.
Si la photographie d’architecture est le domaine de prédilection de Loïc Guston, il s’en est temporairement éloigné pour élargir son champ de vision en s’orientant vers le paysage à caractère naturel. Plusieurs mois consacrés à ce seul travail dit bien sa volonté d’œuvrer dans la durée tout en limitant volontairement son champ d’action. Ayant toujours habité à proximité de la mer, il avait l’expérience du « résident à l’année » mais ce n’est qu’en septembre 2013 qu’il s’est engagé dans ce qui fut une redécouverte du paysage habité par lui ; il se révéla que c’était le paysage qui l’habitait !
Passé le mois de septembre, la vacuité des espaces naturels ou aménagés peut donner un sentiment d’abandon mais pas seulement. Certes, les plages sont désertées, les activités de loisirs sont arrêtées et les très nombreux logements locatifs, ainsi que la plupart des commerces, sont fermés pour plusieurs mois. Cependant, dans le même temps, on assiste à une certaine réappropriation du territoire. Les serviettes de bain et parasols disparus sont remplacés par les bois flottés et les divers déchets échoués sur le sable. Les « chasseurs de trésor » explorent la plage à la recherche d’objets perdus par les baigneurs, les surfeurs sont désormais les seuls à franchir les vagues et les pêcheurs locaux ont repris possession des jetées…
D’emblée, les modalités de prises de vues se sont imposées d’elles-mêmes comme le format panoramique particulièrement adapté au caractère étendu de ce paysage. D’autre part, l’absence de premier plan sur certaines vues accentue le vide apparent et le choix des cadrages correspond simplement à des points de vues imposés par la topographie ; celle des plages et des dunes remodelées par vents et marées ou celle constituées par les Pyrénées à l’horizon côtier. Enfin, les couleurs ou les tonalités de lumière sont celles d’un automne clément suivi d’un hiver ponctué de fréquentes tempêtes ; mais point n’est besoin de rechercher le spectaculaire pour avoir le sensationnel… Certains indices sont introduits dans chaque image afin de solliciter les sens, l’imaginaire et l’affectif. Ce sont des « petits riens » qui peuvent faire que ces images du bord de mer en appellent d’autres, celles des souvenirs de l’enfance ou plus généralement de vacances qui sont inscrits dans chaque mémoire.