Julien Ermine – Hébron, une jeunesse sous tension

Hébron, une jeunesse sous tension_Conflit_israélo-palestinienJulien Ermine est un photographe âgé de 33 ans. Son activité se concentre essentiellement sur la photographie d’actualité et de reportage.

Photographe dans l’Ouest de la France, il couvre l’essentiel de l’actualité nationale de cette région.

Portrait de Julien Ermine_israélo-palestinien

Ses reportages s’orientent quant à eux, principalement sur des thématiques liées aux inégalités sociales à travers le monde.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Hébron, une jeunesse sous tension

À l’automne 2015, une vague de terreur fait éclater une nouvelle fois le conflit israélo-palestinien. Les termes d’Intifada des couteaux, de 3ème Intifada sont évoqués. Derrière les appellations et les mots, les tensions devenues quotidiennes déstabilisent profondément plusieurs régions d’Israël et de Cisjordanie. En première ligne de cette recrudescence de violence se trouve la ville d’Hébron.Conviction du regard-conflit

Cette ville de 200 000 habitants également appelée « ville de l’apartheid », est divisée en deux parties distinctes, quadrillées et contrôlées par les forces israéliennes. (ndlr : la ville compte 500 colons juifs, répartis en cinq colonies dans le centre-ville, protégés par 2 000 militaires en poste. Le reste de la population est musulmane) Les nombreux check-points rendent impossible l’accès aux Palestiniens à certains quartiers. Le climat hypersécuritaire ambiant et les oppressions constantes ont débouché sur une situation à l’exaspération palpable.

Plus que de simples « actes terroristes » isolés, l’embrasement des tensions est une manière pour des milliers de Palestiniens de répondre aux contraintes quotidiennes insupportables.Hébron-une-jeunesse-sous-tension

Qu’ils soient proches du Hamas, du Fatah ou « simple citoyen », le sentiment de colère est partagé par l’ensemble de la population. Les manifestations rassemblent à chaque fois des dizaines de milliers de personnes. Une partie d’entre eux décharge leur colère par la violence. Les check-points sont attaqués quotidiennement, certaines zones du centre-ville transformées en champs de bataille.

Chose étonnante, ce sont les plus jeunes qui sont en première ligne du front, à jeter billes et pierres sur les forces d’occupation armées de fusils et de lance-grenades.Hébron, une jeunesse sous tension

Ils ont pour la plupart entre 7 et 18 ans, le visage caché derrière un keffieh. Ils n’ont pas peur, ils ont grandi dans ce climat d’affrontement. Tous connaissent un ami ou un frère qui a été blessé. Pas une journée ou presque ne se déroule sans qu’il n’y ait de morts côté Palestinien. Et pourtant, une partie de cette jeunesse « cassée » retourne inlassablement se défendre et combattre, attaquant sans relâche les militaires postés dans les rues en face.

Qu’elle le veuille ou non, cette génération n’entretient plus l’espoir, plus d’alternatives à une résolution pacifique…

… alors elle continue à se battre.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 de Julien Ermine : Un toit c’est un droit