Alain Schroeder _ Climate Injustice

Alain Schroeder _ Climate Injustice

Alain SCHROEDER, né en 1955 est Belge il travaille dans l’industrie photographique depuis plus de quatre décennies. Durant sa période de photographe sportif dans les années 80, ses clichés sont apparus sur plus de 500 couvertures de magazines.

En 1989, il a co-fondé l’agence photo belge « Reporters » qu’il a mené de l’âge d’or des agences photographiques jusqu’à l’ère numérique.

En 2013, il a changé de vie, vendant l’agence (et sa maison), pour poursuivre une vie de nomade. Il parcourt maintenant le monde en réalisant des reportages axés sur les problèmes sociaux, les gens et leur environnement. « Je pense la photo par série », dit-il, en ajoutant, « je m’efforce de raconter une histoire en 10 à 15 images. »

Il est représenté en France par REA.

Il a remporté de nombreux prix internationaux dont ; Nikon Japan, Nikon Belgium, TPOTY, Istanbul Photo, Days Japan, Trieste Photo, PX3, IPA, MIFA, BIFA, PDN, the Fence, Lens Culture, 2 Felix Schoeller, 9 Siena, 7 POYI et 3 World Press Photo.

Le Bangladesh est touché par les changements climatiques qui s’intensifient. Les principaux impacts ont des conséquences dévastatrices et incluent une augmentation des sécheresses et des inondations, la montée du niveau de la mer menaçant les côtes, une salinité accrue des rivières et des sols, la fonte des glaciers de l’Himalaya qui accentue l’érosion des berges des principaux fleuves détruisant les infrastructures et les habitations et provoquant des pertes de récoltes, de biens et de vies humaines.

Ces évènements créent des problèmes de chômage, exacerbent la pauvreté et encouragent les migrations internes forcées qui deviennent de plus en plus courantes. Environ 2.000 personnes arrivent à Dhaka chaque jour. Les migrants se retrouvent souvent dans des bidonvilles urbains ou s’installent sur des îles fluviales mouvantes appelées « chars », même si ces zones sont également vulnérables. Et certains cherchent à émigrer vers l’Inde ou vers les pays du Golfe pour trouver du travail.

Bangladesh, Kuakata, baie du Bengale, division de Barisal.
Portrait d’une touriste locale portant une abaya et un hijab. © Alain Schroeder
Légende de la photo ci-dessus

Portrait d’une touriste locale portant une abaya et un hijab. Son petit ami (qui n’est pas sur la photo) prend des photos d’elle en train de poser sur le tronc d’arbre.
Les touristes locaux vont dans des restaurants et des hôtels chics, louent des motos pour se promener sur la plage et prendre des photos pour Instagram. Pendant ce temps, les pêcheurs locaux vivent dans de fragiles cabanes en tôle près de la plage et ne gagnent que 5 à 10 dollars par jour. Ces deux mondes coexistent mais ne se mélangent pas.

Le Bangladesh, densément peuplé et en grande partie situé 12 mètres sous le niveau de la mer, est particulièrement vulnérable. Environ 50 % de ses terres seraient inondées avec seulement un mètre d’élévation du niveau de la mer et d’ici 2050 entre 15 et 20% des terres pourraient disparaître et entraîner de 25 à 30 millions de réfugiés climatiques et déstabiliser le pays et les régions avoisinantes par des conflits et potentiellement par des guerres.

Le monde Occidental est en grande partie responsable de ces changements climatiques à cause des rejets dans l’atmosphère de différents gaz à effets de serre. Une approche holistique est nécessaire pour comprendre les interdépendances complexes entre l’environnement et la société dans cette région vulnérable d’Asie qui a besoin d’aide, d’argent et de technologie.

Le Bangladesh est affecté à grande échelle par les changements climatiques, mais tous les pays, y compris la Hollande, l’Allemagne, la France et la Belgique, seront concernés tôt ou tard.

Légende de la photo d’en-tête

Bangladesh, Kuakata, Baie du Bengale, Division de Barisal.

Portrait de Mohamed Hemayet Howlladr, 42 ans.
Il est pêcheur depuis le cyclone Sidr (2007).
La maison de Mohamed, faite de tôle (aluminium ondulé), se trouve sur la plage. Il sait que lorsque la mer montera, il devra déplacer sa maison. Il se souvient de l’époque où le rivage était à 3 km de l’endroit où il se trouve aujourd’hui. Ce vestige de bâtiment était le bureau du parc national de Gangamoti, détruit il y a 4 ans par la montée du niveau de la mer.