Corentin Fohlen – Karnaval

Corentin Fohlen – Karnaval

Né en France en 1981, je découvre la photographie durant mes études de Bandes Dessinées à Bruxelles et change de passion au cours de la dernière année. Après m’être installé à Paris en 2003, je découvre l’univers de l’actualité, l’excitation des manifestations, le défi du journalisme et entre en octobre 2004 au sein d’une petite agence photo, Wostok Press. Après être passé par les agences Gamma puis Abaca, je deviens totalement indépendant et diffuse à l’association Fédéphoto, devenu depuis Divergence.

Jusqu’en 2011 j’ai couvert l’actualité française et internationale : élection présidentielle française en 2007, conflit au Nord-Kivu, guerre en Afghanistan, révolution Orange en Ukraine et à Bangkok, émeutes en banlieue parisienne et à Athènes, séisme en Haïti, révolutions arabes en Egypte et Libye, premières élections libres en Tunisie, famine dans la Corne de l’Afrique… avant de prendre du recul, du temps et orienter mon travail vers des histoires plus longues et une réflexion plus documentaire.

RECOMPENSES

2016

  • 18 février: 2nde place au WORLD PRESS PHOTO, catégorie Spot News Single avec la photo de la marche contre le terrorisme et pour la liberté d’exptression suite aux attentats à Paris.

2015

  • Juin: 1er Prix du Andrei Stenin International Press Photo Contest, current issues, single (réfugiés centrafricains au Congo) / 2nd prix dans la catégorie Top news, single (Maïdan).
  • Avril: 2ème place dans la catégorie « Contemporary issues » aux SONY WORLD PHOTOGRAPHY AWARDS avec le reportage « Une crise de l’humanitaire »

2014

  • Juin: Prix de la photographie Documentaire aux HUMANITY PHOTO AWARDS (HPA), pour le reportage « Canal: un village au Sud-Soudan »
  • Avril: Grand Prix de la PHOTOGRAPHIE DE L’ANNÉE 2014 (APPPF)

EXPOSITIONS / PROJECTIONS

2016

  • Exposition du reportage sur Compostelle, avec la revue 6 MOIS, à la Médiathèque Intercommunale André Labarrère de Pau, FRANCE – du 23 juin au 27 août 2016

2015

  • Exposition à l’Institut Français de Port-au-Prince, HAÏTI – du 2 au 18 décembre 2015
  • Exposition du reportage « Ni Allah ni maître » lors de la première édition du Festival GRAND ANGLE à Épinal, FRANCE – du 14 au 28 novembre 2015
  • Exposition du reportage « Une vie de réfugiés » au festival BARROBJECTIF, Barro, FRANCE – du 19 au 27 septembre 2015
  • Exposition du reportage « In the name of Haïti » au centre d’art contemporain pour PARENTHESE 2015. Saint Restitut, FRANCE – à partir du 7 septembre 2015
  • Projection de mon sujet « Haïti, l’autre pays » lors des projections à Perpignan à l’occasion du FESTIVAL VISA POUR L’IMAGE, FRANCE – 3 septembre 2015
  • Exposition collective au Musée de Moscou à l’occasion du Prix ANDREI STENIN INTERNATIONAL PRESS PHOTO CONTEST, Moscou, RUSSIE – 1er septembre 2015
  • Exposition du reportage « Saut d’eau » au FESTIVAL PHOTO DE DAX – Dax, FRANCE – du 6 juin au 26 juillet 2015

2014

  • Exposition du reportage « In the name of Haïti » au festival BARROBJECTIF – Barro, FRANCE, 20 au 28 septembre 2014
  • Exposition collective au Festival VISA POUR L’IMAGE à l’occasion du Visa d’Or catégorie Presse Quotidienne, pour le journal Libération. Perpignan, FRANCE -sept. 2014
  • Projection du reportage « Centrafrique: un conflit larvé » au Rencontres d’Arles dans le cadre de la nuit de l’année – Arles, FRANCE. juillet 2014
  • Exposition du reportage » Ces rebuts de la société » à la photothèque Rémi Ochlik de la ville de Lézignan-Corbières, FRANCE, 6 juin au 5 juillet 2014
  • Exposition sur « Le Quotidien des Reporters » au Festival International de Dessin de Presse de Virton – Virton, BELGIQUE, 26 mai au 2 juin 2014
  • Exposition collective “Shift” à la THIRD FLOOR GALLERY sur la révolution en Ukraine de 2014 – Cardiff, ANGLETERRE, vendredi 2 mai au 22 juin 2014
  • Projection de la série » War is Over » aux Rencontres photographiques de Montpellier / Boutographies – Montpellier, FRANCE, 17 mai – 1er juin 2014
  • Exposition sur les problématiques de la reconstruction en Haïti, lors des Rencontres photographiques L’OEIL URBAIN – Corbeil-Essonnes, FRANCE, 4 avril- 18 mai 2014
  • Exposition de mon travail sur Haïti, au Bar 61, à l’occasion du lancement du site et concept de EPIC-STORIES – Paris, FRANCE, du 14 au 28 février 2014
  • Exposition, lors des 15ème Rencontres Internationales du Dessin de Presse (RIDEP), sur « Le Quotidien des Reporters » – Carquefou, FRANCE, du 6 au 9 février 2014
  • Exposition sur la commande « Nos Frères » pour la Fondation Raoul Follereau – Lescar, FRANCE, du 21 janvier au 3 février 2014
PORTRAITS DE COSTUMES LORS DU CARNAVALE DE JACMEL, HAITI 2016.
HAITI 2016 ©Corentin Fohlen
PORTRAITS DE COSTUMES LORS DU CARNAVALE DE JACMEL, HAITI 2016.
HAITI 2016 ©Corentin Fohlen

Le carnaval de Jacmel, petite ville balnéaire du sud de l’île d’Haïti, est une institution. Chaque année avant la période des Gras, les habitants de cette ville historique célèbrent le carnaval en faisant preuve d’une créativité débordante. Les déguisements sont confectionnés dans les nombreux ateliers regroupés dans le « quartier des artisans ». Les masques en papiers mâchés sont leur spécialité : d’énormes figurines humaines ou animales sont façonnées puis portées durant le défilé du dimanche après-midi.

Les accoutrements festifs sont souvent inspirés de l’imaginaire vodou, des métiers publics, des personnages de fiction ou encore des animaux sauvages peuplant de lointaines contrées (tigres, lions, éléphants…).

PORTRAITS DE COSTUMES LORS DU CARNAVALE DE JACMEL, HAITI 2016.
HAITI 2016 ©Corentin Fohlen

Depuis que je travaille sur Haïti (depuis janvier 2010), je n’ai jamais eu l’occasion d’assister au carnaval de Jacmel. Il s’agit pourtant de l’évènement le plus charismatique et populaire du pays. J’avais déjà vu de nombreuses photos séduisantes mais cette thématique n’était pas une priorité dans mon travail global sur le pays. Mon projet de raconter l’autre face d’Haïti, loin des poncifs de la misère et de la violence, étant presque terminé (mais en aurais-je un jour terminé avec Haïti?), je me suis décidé à montrer l’une des facettes de la créativité haïtienne. Pour cela j’ai tout de suite pensé à installer un studio photo en extérieur. Beaucoup d’images existaient, et je ne voulais pas faire les mêmes images que les expatriés ou photographes qui débarquent dans la ville, à cette période.

Aidé de deux assistants et amis haïtiens, Wood et Djennie, je me suis installé en fin de matinée dans une ruelle adjacente à l’avenue d’où partaient les groupes. Mon studio comportait un fond de tissu noir et j’ai utilisé mon flash Prophoto B1 dont je me sers pour mes portraits en France. C’était la première fois que je réalisais une séance en pleine rue, avec comme gageur de le faire en Haïti.
Wood tenait le flash, relativement instable sur son pied léger et Djennie servait de rabatteuse auprès des carnavaliers.
Il fallait sans cesse négocier auprès d’eux. En Haïti, il est toujours très compliqué de photographier dans la rue. Souvent les gens demandent de l’argent. Je mets un point d’honneur à refuser: jamais je n’ai payé pour faire une photo, et j’ai un très grand mépris pour les photographes pros ou amateurs qui pervertissent la relation de confiance et d’échange en sortant directement un billet. C’est même méprisant et condescendant pour les personnes photographiées.