Gwenn DUBOURTHOUMIEU s’est intéressé à la photographie alors qu’il travaillait en Afrique pour des ONG humanitaires. Professionnel depuis avril 2010, son travail est régulièrement récompensé.
Cette année, Gwenn Dubourthoumieu a remporté le concours Sophot et à été nomé finaliste de la 53e Bourse du Talent (catégorie reportage) et de la bourse Afthermath. L’année précédente, il a remporté la 2e place aux NPPA Best of Photojournalism Awards dans la catégorie «The Art of Entertainment», fait parti des 12 photoreporters sélectionnés au festival en Baie de St Brieuc, a été sélectionné dans la catégorie «Fine Art – Portrature» aux Sony World Photography Awards, a reçu le prix spécial du jury au 8th Days Japan International Awards et a été nomé finaliste du Photo Philanthropy Award dans la catégorie professionelle. En 2011, Gwenn Dubourthoumieu a reçu la mention spéciale au prix Roger Pic et le prix de l’enquête au Festival Européen de Journalisme de Lille pour son reportage sur les enfants sorciers de Kinshasa. La même année, il remporte la bourse «Getty Images Grants for Good» pour sa série «Des Vies Violées» traitant du problème des violences sexuelles en République Démocratique du Congo. En 2010, il faisait déjà partie des finalistes de cette même bourse et avait reçu le Prix Spécial du Jury au Festival SCOOP d’Angers pour son travail «État d’Armes».
Prix et récompenses et expositions
2013 : Lauréat du MSH Photography Fellowship Grand Prize.
2013 : Lauréat du concourt Sophot.
2013 : Exposition Barrobjectif 2013 : Les Jecokes et les Palais de Mobutu.
2012 : Finaliste : Photo Philanthropy Awards.
2012 : Coup de Coeur de la 50ème Bourse du Talent – catégorie portrait
2012 : 2e place – NPPA Best of Photojournalism Awards 2012 – catégorie «The Art of Entertainment».
2012 : Prix Spécial du Jury – 8e Festival International du Photojournalisme «Days Japan» de Tokyo.
2012 : Sélectionné aux Sony World Photography Awards – catégorie «Fine Art – portraits».
2011 : Prix de l’enquête – Festival Européen du Journalisme / Scoop Grand Lille –
2011 : Mention spéciale du Jury – Prix Scam Roger Pic.
2010 : Prix Spécial du Jury – Festival du Scoop et du Journalisme d’Angers – 2010.
2009 : Finaliste du concours international de photojournalisme “Le Tremplin Photo de l’EMI”.
Bourses et subventions
2013 : Finaliste de la bourse Aftermath Project.
2012 : Lauréat de la bourse du festival «photoreporter» de la baie de St Brieuc –
2011 : Lauréat de la bourse “Getty Images Grants for Good”.
2010 : Co-lauréat avec Simon Sanahujas de la bourse “Défit Jeune” du Conseil Régional de Champagne-Ardennes pour le projet “Sur la piste de Tarzan” – 2010
2010 : Finaliste de la bourse “Getty Images Grants for Good” – 2010
Livres
2012 – “À la poursuite de Dracula” – Ed “Les Moutons Electriques”.
2010 – “Sur la Piste de Tarzan” – Ed “Les Moutons Electriques”.
2009 – “Conan the Texan” (traduction) – Ed “Les Moutons Electriques”.
2008 – “Conan le Texan” – Ed. “Les Moutons Electriques”.
EXPOSITION BARROBJECTIF 2014 : Les mangeurs de cuivre
Ce travail sur les conséquences sociales de l’extraction du cuivre en République démocratique du Congo est entré dans la collection permanente de la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis.
La « ceinture de cuivre » katangaise, à l’extrême sud-est de la République démocratique du Congo, recèle 10 % des réserves mondiales de cuivre et 34 % de celles de cobalt. Début 2011, le cours du cuivre a atteint son record historique : 10 000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange.
Depuis, la tendance s’est confirmée, maintenant le cours à plus de 8000 dollars la tonne. Profitant de ce boom sans précédent et d’une libéralisation organisée par la Banque Mondiale au début des années 2000, d’immenses fortunes se bâtissent à la faveur d’une gestion particulièrement opaque des revenus du secteur minier. Jusqu’à présent, seules quelques multinationales et une poignée d’individus proches du pouvoir a les moyens d’en profiter. Paradoxalement, la situation des quelques 200 000 « creuseurs » katangais qui survivent grâce à cette activité et constituent encore la majorité de la main d’œuvre, s’est aggravée.
Les investissements des multinationales occidentales, indiennes ou chinoises les ont chassés des sites les plus riches. Forcés à revendre leur production à bas prix aux partenaires gouvernementaux ou contraints de se rabattre sur l’exploitation des rejets industriels, ils amoindrissent encore leur espérance de vie comme leurs revenus.
Véritable « scandale géologique », la République Démocratique du Congo peut s’enorgueillir de posséder un des sols les plus riches de la planète. Les abondantes ressources en cuivre de la province du Katanga justifieraient à elles seules ce statut. De la colonisation au régime dictatorial de Mobutu, l’exploitation minière Katangaise a constitué un enjeu économique de taille pour les pouvoirs en place. En créant une entreprise publique détenant le monopole de l’extraction minière au Katanga, la Gécamines, l’Etat s’est longtemps garanti un fonds inépuisable de revenus (l’entreprise représentait 85% des revenus d’exportation et 42% des recettes de l’Etat Congolais à la fin des années 80). Mais la gestion prédatrice du Maréchal Mobutu a eu raison de la santé de la « vache à lait ». La ruine de la Gécamines et la guerre en RDC à la fin des années 1990 ont ainsi inauguré une vaste libéralisation du secteur, marquant le coup d’envoi d’une anarchique « ruée vers le cuivre ».
La province du Katanga a semblé alors abandonnée à l’initiative des plus modestes. Tout le monde tentait sa chance ; armés de pelles et de pioches, souvent pieds nus, les anciens employés de la Gécamines furent rapidement rejoints par des dizaines de milliers de candidats au travail. Motivés par une nécessité économique qui s’apparentait à la survie, ces creuseurs artisanaux travaillaient sans aucune mesure de protection ou de sécurité et s’exposaient chaque jour à des accidents qui pouvaient leur coûter la vie. Aujourd’hui encore, on en dénombre près de 150.000 dans la Province. Parmi eux, on compte un nombre significatif de femmes, mais aussi d’enfants, parfois très jeunes, logés à la même enseigne. Beaucoup ont quitté l’école, ont laissé tomber leurs études ou ont abandonné l’agriculture pour devenir « creuseur ».
En théorie, le développement de l’industrie minière au Katanga, en apportant de meilleures conditions de travail et de l’équipement professionnel, aurait dû profiter aux travailleurs. Mais en pratique et de manière paradoxale, ce boom minier a encore aggravé la situation des « creuseurs ». Les investissements des multinationales occidentales, indiennes ou chinoises les ont chassés par dizaines de milliers des sites les plus riches. Ils se sont trouvés ballottés d’une mine à l’autre et bien souvent contraint de se rabattre sur l’exploitation des rejets ou des eaux usées des industries, diminuant encore leur espérance de vie comme leurs revenus.
Les révoltes sont fréquentes mais brutalement réprimées.