Maylis Rolland _ 30 semaines

Maylis Rolland _ 30 semaines

Photographe indépendante née en 1984, basée près de Nantes et représentée par Hans Lucas, je réponds à des commandes de presse et d’associations, principalement dans le Grand Ouest de la France. Dans une première vie, j’étais enseignante de sciences de la vie et de la Terre. Dans mon travail photographique, je reste particulièrement attirée par les sujets scientifiques et environnementaux, sur lesquels je travaille notamment dans le cadre de mes projets personnels et à travers lesquels j’essaie d’accommoder ma fascination pour la nature avec ce que j’observe de l’humanité et ce que cette dernière, selon sa compréhension de son appartenance à son écosystème, peut produire de pire ou de meilleur.

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30 semaines d’aménorrhée, c’est 6 mois et demi de grossesse. C’est le terme moyen auquel naissent les bébés grands prématurés. C’est le terme auquel mon fils est né il y a 15 ans, à l’hôpital sud de Rennes où il a passé 2 mois en réanimation néonatale et néonatologie, relié à la vie par des sondes et des tuyaux, par des électrodes qui font sonner des alarmes, et surtout par les mains des soignant.es et de ses parents.

© Maylis Rolland

La prématurité est devenue depuis une dizaine d’années la première cause de mortalité infantile dans le monde, la médecine ayant mieux fait reculer les dangers liés aux maladies infectieuses que ceux liés à une arrivée précoce dans ce monde. Depuis 10 ans, la France est passée de la 3e à la 20e place européenne en matière de mortalité infantile, et des progrès sont nécessaires, notamment dans le soin aux nouveau-nés les plus vulnérables : le manque de lits en réanimation néonatale et de personnel infirmier sont notamment mis en cause par le président de la Société française de néonatologie.

Complémentairement à une augmentation des moyens hospitaliers, des progrès peuvent aussi passer par l’accentuation des soins de développement, mis en place dans le cadre du programme Nidcap, importé des États-Unis à la fin des années 1990, d’abord au CHU de Brest, puis à Rennes et d’autres hôpitaux en France. Cette philosophie de soins, qui inclut le contrôle du bruit et de la luminosité, l’enveloppement et le peau à peau avec les parents, fait du respect du rythme de ces bébés une priorité, avec l’espoir de préserver leur bien-être, et de les aider à survivre et grandir.