Otto de la Paillère – Fête de l’ours

Otto-de-la-PaillereOtto de la PAILLÈRE
– FRANCE
Photographe autodidacte né au Pays basque en 1971, je vis aujourd’hui à Saint Laurent de Cerdans, petit village des Pyrénées Catalanes. J’ai découvert la pratique de la photographie il y a une trentaine d’années avec l’argentique noir et blanc. À la fois auteur et photographe-artisan, un peu touche-à-tout, je me promène depuis 30 ans à travers tous les domaines de la photographie. La curiosité et le besoin permanent d’être là où je ne suis pas sont des moteurs formidables pour aller rechercher de nouvelles sources d’inspiration trop exaltantes pour être ignorées.
Pourtant, je reviens régulièrement vers quelques sujets de réflexion qui ne sont jamais loin de mes préoccupations photographiques, ceux qui, notamment, questionnent les relations humaines.
Depuis 2006, je photographie les événements et les personnalités du Haut-Vallespir, petite région isolée des Pyrénées Catalanes en essayant de témoigner d’un mode de vie singulier, empreint de traditions séculaires et d’un savoir-vivre ensemble tout à fait particulier.
À la fin de l’année 2017, je deviens micro-entrepreneur et je mets maintenant cette expérience à disposition de ceux qui le désirent.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2018 : Fêtes de l’ours

Les traditions dans les Pyrénées Catalanes

Dans les Pyrénées Catalanes, que ce soit à Prats-de-Mollo, à Saint-Laurent-de-Cerdans ou à Arles-sur-Tech, les trois villages du Haut-Vallespir où cette pratique perdure, la Fête de l’Ours est un témoignage de la relation profonde d’un peuple à son territoire.

L’Homme tente d’exorciser ses peurs, d’exprimer ses angoisses pour mieux les conjurer dans un jeu de rôle déconcertant, parfois violent, souvent terrifiant.

Face à une nature jugée menaçante, l’Homme tente d’exorciser ses peurs, d’exprimer ses angoisses pour mieux les conjurer dans un jeu de rôle déconcertant, parfois violent, souvent terrifiant. Il s’agit ici de recréer les conditions de l’existence rude des habitants de ce petit pays isolé. L’ours entre dans le village et vient y jeter le chaos dans une mise en scène baroque ou s’affrontent bien et mal, noir et blanc, humains et animaux, hommes et femmes. Mais ici, les événements de cette existence sont codifiés à l’extrême. On sait d’emblée que les hommes seront finalement libérés de leur peur. Tous les événements qui ne mènent pas à cette délivrance ne sont que contingences. L’ours sera finalement capturé et rasé, dévoilant ainsi la nature humaine de la bête. L’ours ne fait plus peur, car il est redevenu un être civilisé. L’Homme a enfin, le temps de cette chasse débridée, le contrôle absolu et maîtrise totalement son univers.

Mais dès le lendemain, il devra retourner vivre dans la nature en étant tout aussi vulnérable. Pourtant, pour les habitants de ces villages, les lendemains de la Fête de l’Ours ne ressemblent en rien aux jours qui la précèdent.