Jean-Pierre Duvergé _ Le restaurant communautaire du Golden Temple à Amritsar

Jean-Pierre Duvergé _ Le restaurant communautaire du Golden Temple à Amritsar

Jean-Pierre DUVERGÉ est bordelais d’origine, il a 74 ans et vit à Cergy (95) depuis 1981.
J’ai appris la photo par moi-même, il y a 50 ans au temps de l’argentique. Ensuite, J’ai arrêté de faire des images pour me consacrer à ma carrière professionnelle. Enfin, la passion ne s’éteignant jamais j’ai recommencé en 2014 lors d’un voyage au Pérou. L’Inde du sud, le Vietnam, l’Inde du nord, le Népal, l’Éthiopie, la Malaisie, le sud des États-Unis ont suivi souvent en fonction des expositions à travers le monde.

Mais on peut aussi voyager chez soi, preuve en est ma série Cergy’s Faces: une banlieue française qui comprend 1200 portraits aujourd’hui. Ma démarche est essentiellement documentaire et orientée vers la représentation humaine/ le visage est le plus beau des paysages.

Contact

Tel : 06 07 89 51 71 Mail : duvergejeanpierre@gmail.com

EXPOSITION BARROBJECTIF 2023 : Le restaurant communautaire du Golden Temple à Amritsar

Pour notre deuxième voyage en Inde, nous souhaitions visiter le nord. Pour la majorité des agences de voyages, la priorité c’est la découverte du Rajasthan.

Nous avons décidé de commencer notre périple par le Punjab : le pays des sikhs, à la frontière du Pakistan au Nord-Ouest du sous-continent indien.

Nous évitons Chandigarh la capitale des états du Punjab et de l’Haryana, et nous rendons à Amritsar qui signifie le lac des nectars.

C’est la capitale religieuse des sikhs qui abrite le Temple sacré des sikhs : le Golden Temple.

Le sikhisme est une religion monothéiste fondée au XVe siècle par un gourou en réaction au système des castes et à l’opposition entre l’hindouisme et l’islam.. Le mot sikh en sanscrit signifie disciple, étudiant ou cherchant.

Les sikhs croient en un seul Dieu Suprême, à la fois immanent et transcendant. Dieu n’est ni musulman ni hindou, il est Un. Le sikhisme considère que toutes les religions peuvent mener à Dieu mais c’est la vanité humaine qui permet à certains de se croire supérieurs aux autres. Il faut donc combattre et vaincre l’ego qui empêche la communion avec Dieu.

Les sikhs croient au karma et à la réincarnation des âmes. Pour eux, il faut parfaire son propre karma en faisant des prières et des actes charitables.

C’est ainsi qu’au Golden Temple, nous avons été invités au restaurant communautaire.

© Jean-Pierre Duvergé

Grâce aux dons faits au Temple, les sikhs servent 100 000 repas par jour – vous avez bien lu cent mille repas par jour – de 11h00 le matin à 23h00 le soir.

Ils sont au moins 500 à la manœuvre : en cuisine et au service.

À chaque service, une marée humaine de convives se masse devant les portes de la salle à manger. Ils sont pris en charge par un prêtre sikhs qui leur fait faire plusieurs prières. La foule pressée se calme, et lors de l’ouverture des portes chacun va s’installer en ordre et en silence sur les nattes prévues à cet effet.

Commence alors le ballet des serveurs : distribution des plateaux, puis service du riz blanc, puis le dal (sorte de purée de lentilles), le nan (galette de pain indien), etc…

Surprise : c’est très bon, c’est gratuit et on ne vous demande pas votre avis d’imposition pour vous restaurer : tout le monde peut y venir manger, même nous occidentaux. L’accueil est chaleureux.

Dans la salle, on trouve des personnes de toute condition et de tous âges. À la fin du repas, on sert le thé et des gobelets sont à la disposition de tous pour s’abreuver.

© Jean-Pierre Duvergé

Nous avons pu visiter les cuisines, impressionnantes avec leurs énormes chaudrons de cuivre. Il y a deux types de cuisines : intérieures chauffées au gaz et extérieures chauffées au bois, d’où les gigantesques réserves de bois dans un pays de savane où il y a très peu de bois puisqu’il est réservé aux crémations, donc très cher.

Près des cuisines, une centaine de personnes épluchent les oignons rouges, une autre centaine de femmes prépare la pâte pour le nan (galette de pain indien) tandis que les hommes le cuisent sur des plaques chauffantes.

© Jean-Pierre Duvergé

Le ramassage des plateaux est très impressionnant, une cinquantaine d’hommes vident les restes dans de gros chaudrons avant la vaisselle à l’indienne ! Deux bacs de plus de 25 mètres de long avec égouttoir : un pour les hommes, un pour les femmes. 50 individus de chaque coté : 200 personnes à la vaisselle.

Après le repas, certains dorment dans la coursive du Golden Temple, les pauvres ont ici le gite et le couvert.

Le matin, ils sont sur place pour assister aux cérémonies quotidiennes de la descente dans le monde du Livre sacré. Le soir, il sera ramené au centre du temple au cours d’une procession suivie par une foule très recueillie.

Ne manquez pas Amritsar si vous envisagez un voyage en Inde, c’est inoubliable.