Elle aurait aimé être… correspondante de guerre. Son premier déclic ? Un voyage en Espagne.
Jeanne TARIS n’a alors que 17 ans. Depuis ce jour, son appareil en bandoulière elle parcourt le monde et nourrit son goût sans limite pour « l’aventure » aux quatre coins de planète. Globetrotteuse insatiable, elle trouvera très vite en Leica son meilleur allié.
Celui qui lui fournira ce « piqué » et cette « empreinte » si particuliers pour ses premières séries en noir&blanc abordant les thèmes notamment des « Pêcheurs » ou des « Funérailles » en Afrique de l’Ouest. Sa relation à l’appareil mythique débutera – pour l’anecdote – par l’achat d’une housse en cuir nue ( pour «cette beauté unique de l’objet » confie-t-elle ) avant qu’elle ne se tourne en 2013 vers un premier compact d’occasion puis, deux ans plus tard vers un nouveau boîtier.
Ses travaux photographiques célèbrent toujours « au plus près » l’échange avec les sujets dans une approche flirtant avec l’immersion totale. Si le cliché pour l’artiste n’est pas une fin en soi, il évoque toujours « sur le vif » des tranches de vie sous la forme d’instantanés, de portraits intimistes puissants ou encore des scènes de vie fragiles ne laissant place à aucun voyeurisme ni paternalisme. Un regard libre au service de cultures parfois reculées et inaccessibles pour le commun des mortels (en l’occurence sa série confidentielle sur les rites funéraires en Côte d’Ivoire) tout en s’appuyant sur une demarche quasi sociologique.
Actuellement établie à Lège-Cap-Ferret (33), Jeanne Taris travaille actuellement sur sa nouvelle série autour d’une communauté Gitane d’Andalousie.
EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Gitanos de le ciudad sin Ley
C’est dans le quartier de la « Ciudad Sin Ley » ( La Cité Sans Loi ) du village du sud de l’Espagne que Jeanne Taris est partie, à la rencontre d’une communauté Gitane d’Andalousie.
À la suite d’une série de portraits réalisés dans la rue, la photographe parvient à se faire accepter et à saisir des scènes de vie inédites prises sur le vif : fabricant de cannes « vara gitana » à l’ouvrage, moments fugaces de tendresse entre un père et son fils, jeunes adolescentes euphoriques dansant le flamenco, instants de partage d’une famille à l’heure du repas… Autant de « tableaux » et de scènes de vie ou d’intérieur où le monde gitan ouvre finalement sans retenue les portes de son quotidien avec un sens inné de la représentation théâtralisée…
Sans superlatifs, Jeanne Taris revient sur la vie « parquée » de ces hommes et ces femmes à l’histoire longtemps occultée.