Frédéric Sautereau _ Invité d’honneur 2011

Frédéric Sautereau, né en 1973, est photographe indépendant.La notion de frontière et de division est le thème central de son travail.Il a été membre de l’agence Œil Public de 1998 à avril 2009.

De juillet 1997 à avril 2000, il travaille sur les villes divisées : Belfast, Nicosie, Mostar, Jérusalem et Mitrovica. Ce travail a été exposé au festival Visa pour l’image de Perpignan en 2001 et circule dans les galeries FNAC. Un livre, Des Murs et des Vies, est paru en mai 2002 aux éditions Le Petit Camarguais.De juin 2000 à août 2003, il se consacre au projet Lisières d’Europe et reçoit le soutien du Label Paris Europe, du Centre national des arts plastiques et de la Fondation Lagardère. Le livre Lisières d’Europe est paru aux Éditions Autrement en avril 2004. Ce travail a été exposé en France et en Espagne.

D’autre part, son travail réalisé à New York après les attentats du 11 septembre 2001 a été exposé en France, en Allemagne, en Suisse, au Portugal et au Québec. Un livre, N40°42’42 » W74°00’45 », est paru en septembre 2003 aux éditions 779.Ce travail fait partie de la collection du Fond National d’Art Contemporain.Il reçoit le Prix Fuji en 2003 pour un travail sur le mur érigé entre Israël et la Cisjordanie.En 2006, il est le premier photojournaliste à dénoncer les exactions des militaires centrafricains contre les populations du nord du pays. Pour ce travail, il reçoit le Grand Prix Paris-Match du Reportage Photographique en 2008.

En janvier 2009, il entre dans la Bande de Gaza par la frontière égyptienne dans les derniers jours des bombardements israéliens. Il réalise un travail photographique sur les conséquences des trois semaines de guerre sur les populations palestiniennes.En mars, il travaille au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, sur les populations déplacées de cette région dévastée par la guerre. Il y réalise notamment un documentaire pour l’ONG Première Urgence et un livre Déplacés.

Frédéric travaille actuellement sur le Hamas dans la Bande de Gaza et présentera une exposition en avant-première à Barro sur le Hamas.

Prix et Bourses
Prix de La Photographie de l’Année 2011. APPPF. (2011).
Prix de l’Actualité. Festival du Scoop et du Journalisme. (2010).
Visa d’or Presse Quotidienne Internationale. La Croix. (2010).
Nominé au Visa d’or News. (2010).
Finaliste du Grand Prix CARE du Reportage Humanitaire. (2010).
Finaliste du Prix Anthropographia pour la Photographie et les Droits de l’Homme. (2010).
Prix Scam Roger Pic. Second Prix. (2009).
Finaliste du Prix Carmignac Gestion du Photojournalisme. (2009).
International Photography Award (IPA). Mention Honorable. Catégorie Guerre/Conflit. (2009).
Grand Prix Paris-Match du Reportage Photographique. (2008).
POYi. Award of Excellence. Multimedia Feature Story. (2008).
Lauréat du Prix Fuji France. Catégorie Magazine. (2003).
Lauréat du prix spécial de la Fondation Hachette. (2002).
Lauréat du FIACRE (Ministère de la Culture). (2002).
Lauréat de la Bourse Label Paris Europe. Mairie de Paris. (2002).
Portfolio Remarqué au Prix Kodak de la Critique. (2001).
Lauréat de la Bourse du Talent, Des Murs et des Vies. (2000).
Lauréat de la Fondation de France. (1999).
Bourse de la Création, Photofolies, catégorie reportage. (1998).
Prix du photo-reportage de l’Oeil Public. (1998).

EXPOSITION BARROBJECTIF 2011 : Hamas

Le Hamas, organisation terroriste pour les uns, mouvement de résistance pour les autres, est devenu depuis l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, en janvier 2009, un interlocuteur incontournable à la solution du conflit israélo-palestinien. Organisation terroriste, mouvement de résistance, parti politique, le Hamas remplit ces fonctions et mérite toutes ces appellations à la fois. En tant que branche armée, il peut le plus souvent recevoir la qualification de terroriste.
 
Le Hamas agit principalement sous forme d’attentats suicides sur le territoire israélien contre des ressortissants militaires et civils (attentats kamikazes auxquels le mouvement a renoncé depuis janvier 2005), et de tirs de roquettes sur les villes israéliennes d’Ashdod, Sdérot et Beer-Shéva. Il traque également les Palestiniens qui collaborent avec Israël. Au titre de son action politique, le Hamas ne s’engage pas seulement dans le domaine politique, mais il s’implique également dans la vie économique, professionnelle et associative. Sur le plan caritatif et politique, qu’il confond souvent, c’est la création d’orphelinats, de dispensaires, la production de vêtements pour l’emploi des femmes, la mise en place de réseaux scolaires, d’institutions culturelles…Il a un réseau caritatif qui jouit d’une grande popularité dans toutes les classes sociales palestiniennes.

Hamas © Frédéric Sautereau

Il fait ce que l’Autorité palestinienne n’a pas été capable de faire. Son budget annuel est estimé entre 50 et 70 millions de dollars et il est devenu une véritable puissance financière dont les Palestiniens ne peuvent se passer. Mouvement créé en 1987 par le Cheikh Yassine dans la bande de Gaza comme une branche autonome des frères musulmans d’Égypte, il a progressivement pris une place importante dans la vie politique palestinienne jusqu’à gagner les élections législatives de janvier 2006.En juin 2007, le Hamas prend le contrôle total de la bande de Gaza dans un affrontement fratricide avec le Fatah, le mouvement politique et militaire palestinien fondé par Yasser Arafat. Le 19 septembre 2007, la bande de Gaza est déclarée « entité hostile » par Israël. Rejeté et isolé par la communauté internationale (États-Unis et Union européenne), le Hamas se retrouve à la tête d’un territoire de 360 km2 et peuplé d’un million trois cent mille habitants et où 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire internationale et 56 % des habitants sont des enfants. Même si la guerre menée par Israël en janvier 2009 s’est soldée par une victoire militaire, privant le Hamas de têtes et de combattants, elle ne peut cacher que les buts invoqués ne sont pas atteints : le Hamas tient toujours d’une main de fer la bande de Gaza. Les tunnels de Rafah, qui lui servent à s’armer, fonctionnent toujours et depuis le cessez-le-feu, des roquettes Qassam sont tirées sur Israël. Le Hamas est donc le grand gagnant de ce conflit. Sur le plan médiatique, due à la longueur de l’engagement armée et malgré l’interdiction d’accès du territoire par Israël à la presse, une partie plus importante de l’opinion publique internationale a pour la première fois pris conscience de la détresse des populations civiles palestiniennes, châtiées par les uns et prises en otage par les autres. De nombreux pays, principalement européens, reconnaissent maintenant la nécessité de discuter avec le Hamas. Ce mouvement est-il destiné à connaître la même évolution que l’OLP de Yasser Arafat qui était classé organisation terroriste avant que son dirigeant ne reçoive le Prix Nobel de la Paix ?
 
Frédéric Sautereau