..EXPOSITION Les JOURNÉES du REPORTAGE de BOURISP..
Christian BELLOTEAU est un photographe amateur dans l’âme, il a toujours pratiqué la photographie en se laissant guider par les réflexes du cœur.
Fixer l’instant qui procure l’émotion est primordial dans sa démarche. Un paysage, une fleur, un nuage sur l’horizon, le sourire d’un enfant ou celui d’un visage ridé par la vie sont autant de sujets auxquels il s’attache. Depuis cinquante ans, il essaie de marcher dans les pas des grands Maîtres qui ont contribué à construire et faire fructifier son regard.
Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Willy Ronis, Izis, sans oublier Diane Arbus, Elliott Erwitt ou Ansel Adams pour le paysage, ont et bercent mes yeux de leurs merveilleuses images.
La photographie noir et blanc est ma prédilection, car elle mène à l’essentiel, ce qui est loin d’être acquis pour l’amateur que je suis. Pour conclure, je ferai mienne cette pensée du philosophe grec Démocrite : « La vie est un passage, le monde est une salle de spectacle. On entre, on regarde, on sort. »
Exposition BarrObjectif 2018 : La journée du cochon
EXPOSITION BARROBJECTIF 2021 : Une mémoire silencieuse, Oradour sur Glane – 10 juin 1944
Cauchemar éveillé.
À peine ai-je foulé le bitume écaillé de cette longue rue grise qui s’étire devant moi, un lourd silence se fait sentir, oppressant. L’Histoire m’envahit de ses pages sanglantes auxquelles se mêlent celles d’une réalité qui s’offre à mon regard éberlué devant ces ruines érodées par les assauts du temps.
Mon esprit a du mal à s’extraire de ce chaos qui s’y installe. Je me vois mort à chaque coin de rue comme les 642 victimes dont 170 enfants de moins de quatorze ans, de ce jour d’apocalypse que fut le samedi 10 juin 1944.
La réalité est confrontée aux désirs du cœur. Cet imbroglio infernal déverse une avalanche d’images qui se superposent les unes, les autres pour former un monde où le Bien et le Mal se livrent une guerre sans pitié. Le passé tente de ressusciter par quelques signes existentiels pour se noyer très vite dans le présent qui m’assaille de toutes parts.
Une mort lente grignote inlassablement les pans de murs ayant résisté à la horde barbare qui a glorifié sa haine par le massacre aveugle de toutes les âmes innocentes de ce petit village paisible que fut Oradour sur Glane.
Seuls, quelques arbres, témoins passifs de ce jour fatal, traversent les saisons pour donner l’illusion d’une vie qui restera pour toujours, sans saveur.