Né le 28 mars 1985, ingénieur de formation et de métier, j’ai toujours eu une attirance particulière pour la photographie sans prendre le temps de réellement l’explorer, jusqu’à ce qu’un boitier me soit offert, il y a six ans. Cela a été une découverte formidable et le point de départ d’une nouvelle passion.
Depuis mon enfance je suis un grand amateur d’histoires, qu’elles soient réelles ou fictives, et le média photographique m’est apparu comme le meilleur moyen de retranscrire ce qui me passait sous les yeux ou par la tête. J’aime m’arrêter sur ces choses que l’on voit mais que l’on ne regarde pas et cet extrait de la série « Vie de chaises » en est un exemple. En regardant ces chaises, j’ai trouvé un mimétisme incroyable avec l’humain. A quelques exceptions près, je les photographie telles que je les trouve ou presque (je les déplace parfois un peu pour peaufiner un cadrage, une lumière). En fonction de mes envies je leur invente une vie ou les relie à des sujets d’actualité. Je ne pars jamais avec une idée en tête et me laisse inspirer par ce que le hasard me propose. Julien Benaiteau
EXPOSITION BARROBJECTIF 2017 : Vie de chaises : avec et sans accoudoirs
On dit que toutes les chaises de jardins publics naissent égales. Pourtant, la vie n’est pas la même que l’on naisse aux Tuileries, au Jardin du Luxembourg, ou ailleurs. Il est en effet des parcs et jardins dans lesquels certains pouvoirs sont contraires, divisent, ou sont simplement trop écrasants.
Les chaises qui y vivent décident parfois d’en partir, quitte à tout quitter, dans l’espoir d’une vie plus sereine. Elles vont, sur leurs quatre barreaux, traverser les prés mal fauchés qu’elles ne connaissent pas. Après les épreuves, les barrières, puis l’espoir. Les plus résilientes iront jusqu’à demander asile, formellement.
Mais au bout du voyage, les chaises se heurtent à leurs semblables de ces nouveaux jardins. Une sorte d’organisation se met en place, il est décidé de leur aménager des espaces pour qu’elles s’installent tant bien que mal. Mais cette proximité et les différences de coutumes créent vite des tensions : chacun commence à s’observer, les arrivantes s’isolent pour ne pas être montrées du doigt, puis suscitent de moins en moins d’intérêt. Heureusement, les différences d’accoudoirs peuvent être dépassées. Faites du même métal, les chaises retrouvent en regardant la terre leur identité.