Hans Silvester

Hans Silvester

INVITÉ D’HONNEUR EN 2013

BIOGRAPHIE

Né le 2 octobre 1938 à Lörrach en Allemagne, Hans Silvester se découvre très tôt une passion pour la photographie. Il réalise ses premiers clichés vers l’âge de quatorze ans quand ses parents lui offrent son premier appareil. À partir de 1955, jeune diplômé de l’école de Fribourg, il effectue un voyage à travers l’Europe, notamment en Camargue, et s’intéresse rapidement au reportage. Son premier succès sera un reportage de 1960 accompagné de textes de Jean Giono. Tombé amoureux de la région, le photographe allemand s’installe en Provence en 1962.

1964 marque le début d’un long périple à travers le monde avec un reportage en Amérique du Sud pour une organisation caritative. Il parcourt les États-Unis où il s’établit pendant 6 mois, puis l’Amérique Centrale, le Japon, l’Égypte, le Portugal… Il rejoint l’agence Rapho en 1965.

En 1977, il inaugure la revue Géo en publiant un reportage sur un village du pays basque. Hans Silvester s’intéresse à tout : de la pétanque aux oiseaux en passant par les chevaux évidemment, pour lesquels il sera primé à la Foire du Livre de Leipzig.

Peu à peu, dans les années 80, il s’attache à défendre l’environnement et publie des reportages consacrés parcs naturels d’Europe, dénonce les ravages de la déforestation en Amazonie, réalise un long reportage sur la rivière Calavon sous le titre La rivière assassinée et enfin s’intéresse à l’exploitation de la forêt en Amérique du Nord. Entre deux reportages à l’autre bout du monde, Hans Silvester photographie toujours les animaux : chevaux, chats et pigeons… Après avoir publié un reportage sur les cerfs-volants du monde entier, il termine en 2006 un travail saisissant de plusieurs années sur les peuples de la Vallée de l’Omo, en Éthiopie.

Premier militant écologiste à s’être emparé de l’outil photographique comme d’une arme de persuasion, il est aussi un photographe animalier reconnu comme en témoigne l’immense succès de son livre Les Chats du soleil. Son œuvre acquiert aussi une dimension sociologique et patrimoniale lorsqu’il chronique la vie des habitants d’un village basque sur trente ans, ou saisit les éphémères peintures corporelles des peuples de l’Omo en Éthiopie.

Photographe Hans Silvester

C’est un hommage à la beauté des femmes africaines. La tribu Hamer du sud-ouest de l’Éthiopie au traditions séculaires vit d’élevage de chèvres, d’artisanat, et de selfies pour les touristes. Hans Silvester y est retourné 16 ans plus tard après 35 voyages déjà effectués dans cette vallée de l’Omo qu’il voit comme le cœur de l’humanité. Lors de son dernier séjour, il constate l’arrivée de nouveaux objets comme le téléphone portable qui fonctionne à l’énergie solaire et grâce aux antennes installées par les Chinois, les kalachnikovs aussi qui sont échangées avec les Soudanais et dont les maris refusent de se séparer malgré l’interdiction faite par le gouvernement.

Hans montre la beauté des femmes Hamer, leur joie et l’organisation de leurs activités quotidiennes : la cueillette des plantes, l’éducation des enfants, aller chercher de l’eau, surveiller les cultures, construire les huttes… La préparation des corps et des cheveux où elles s’enduisent de beurre de chèvre et de poudre ocre originaire des pierres volcaniques de la région, pour se faire belle et se protéger du soleil ne fait que renforcer le contraste entre leur esthétique et la rudesse de leur existence.

Les compagnes Hamers ont un bijou en commun, un simple torque en métal massif qu’elle ne pourront jamais enlever, sa pose étant une preuve de vaillance dont elles sont fières. La première femme porte 3 colliers tandis que les secondes et troisième épouses n’en portent que deux. La tradition veut que les futures épouses soient enfermées pendant 3 mois dans une hutte pendant que la mère et la belle-mère les nourrissent de plats riches de beaucoup de sang, de viande et de lait pour gagner du poids avant la nuit nuptiale.