L’Enfant Soleil – L’instant présent

L’Enfant Soleil est une association charentaise qui a vu le jour en janvier 1997 sur la commune de Mornac à l’initiative de Madame Bellet-Bonneau. Au fil de toutes ces années, l’association n’a cessé de grandir et d’apporter son aide aux familles charentaises qui ont des enfants en situation de handicap. Depuis 2008, l’association est installée dans les anciens locaux de l’école maternelle George Brassens sur Angoulême. Nos missions sont d’apporter une réponse de proximité et des services adaptés qui permettent aux familles et aux aidants de pouvoir bénéficier de moment de répit mais aussi de donner la possibilité à certains de reprendre une activité professionnelle. Nous souhaitons ainsi rompre l’isolement des familles et être un lieu ressource pour celles-ci. Depuis 2010, nous avons créé un accueil de loisirs pour enfants et jeunes adultes en situation de handicap mental, moteur et ou sensoriel.

L’année 2017 est une année importante pour notre association car elle fête ses 20 ans d’existence.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2017 : L’instant présent

Association Enfant Soleil -1Afin de sensibiliser au handicap et faire connaitre notre association, nous avons confié à trois jeunes étudiantes du lycée Roc Fleury un projet tutoré afin de réaliser une exposition photo de L’Enfant Soleil. Alexandra, Marc, Christian et David, photographes à l’atelier focale 16 se sont vus confier la mission d’immortaliser ses moments de jeux, d’échanges, de complicités et parfois de tendresse qui résume notre quotidien.

Isabelle Serro – Crise humanitaire, crise d’humanité

Les enfants de l'exode


Février 2016, chaque jour, chaque nuit en dépit des conditions maritimes très mauvaises dues à l’hiver, après avoir traversé la mer Egée au péril de leur vie, des milliers de personnes s’échouent sur la petite ile de Lesbos. Majoritairement en provenance de Syrie , d’Irak, d’Afghanistan , du Kurdistan tous éprouvent un profond soulagement lorsqu’ils s’extraient de leur embarcation de fortune.

Reporter photographe basée en France, Isabelle Serro, réalise ses travaux en différents endroits de la planète avec un esprit humaniste. Cette démarche l’a emmenée jusqu’en Amazonie en 2009 auprès des indiens Yanomami avec qui elle a vécu plusieurs mois. A son retour, elle enchaine différents reportages ethniques, de société, d’actualité toujours avec cette même quête de la découverte et du partage. Elle contribue par ses Photo Reportages à la diffusion de sujets au sein de l’Agence Sipa. Ses travaux sont publiés dans Le Figaro Magazine , Le Point , Carnet d’art ,la revue EPIC, Droit de Vivre , le magazine XSemanal ou le journal ABC en Espagne ou encore la Revue Ñ du groupe Clarin en Argentine.

Elle est Lauréate du prix Leica dans la catégorie Humaniste et son reportage sur les femmes réfugiées est primé par l’agence des Photographes Professionnels en mars 2016.
S’appuyant sur une expérience professionnelle de 15 années sur des sites géographiques dits sensibles à travers le monde , c’est le plus souvent en dehors de sa zone de confort qu’elle ira chercher la profondeur de ses travaux.Ses capacités rapides d’adaptation et sa curiosité font qu’elle cherchera très souvent en évitant toute forme de voyeurisme à mettre en lumière les aspects positifs et enrichissants des situations parfois les plus complexes

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Crise humanitaire, crise d’humanité


Les parents de Niha, ont fait le choix malgré les dangers et les difficultés de faire le voyage avec leur fille handicapée physique et mentale depuis l’Iran, et ce afin de lui donner une chance de rester en vie.

Janvier 2015, deux jeunes enfants d’origine syriennes se dirigent vers la frontière de la République Macédonienne dans l’espoir de rejoindre l ‘Allemagne.
L’agence de coordination policière Europol a déclaré que ce serait plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés qui auraient disparus en Europe sur les 18 à 24 derniers mois, craignant également que nombre d’entre eux soient exploités, notamment sexuellement, par le crime organisé.

En septembre 2015, des millions de personnes exprimaient leur désarroi, leur tristesse à la vue de ce petit garçon en short bleu et polo rouge….son prénom, Aylan, a traversé les ondes des radios, des TV et des océans pour s’échouer finalement dans les mémoires.

Puis  les petits Aylan suivants sont devenus avec leurs pères et leurs mères de simples chiffres que l’on a rangé dans des statistiques, des conférences, des tractations, des accords !
Face à ce déni d’humanité qui prends une ampleur chaque jour plus grande, je me suis attachée à suivre des personnes exilées depuis les portes de l’Europe, sur les routes des Balkans, puis en transitant par la « Jungle » de Calais pour atteindre la terre tant convoitée, le Royaume uni. J’ai souhaité avant tout par mon travail photographique me focaliser sur le ressenti, les émotions, l’âme de ces personnes afin de redonner un visage humain à ce drame humanitaire qui touche notre siècle de plein fouet.


Deux jeune enfants syriens de 5 et 7 ans viennent de monter à bord d’un train dans le camps de transit macédonien qui devrait les emmener vers la prochaine étape, la frontière Serbe.


Dans l’abri qui sert de cuisine commune dans une des communautés soudanaises de la « Jungle » de Calais, on vient se réchauffer, manger, partager, parler du pays …..mais aussi conjurer le sort contre l’ennui, le désespoir.

Anne-Sophie Mauffré-Rochelet – C’est votre enfant ? Sur les chemins de l’handiparentalité

Anne-Sophie-MauffreAnne-Sophie Mauffré-Rochelet est née à Paris en 1972, étudie à l’école supérieure Estienne et développe ensuite à Prisma Presse pendant une dizaine d’années, ses compétences techniques comme chef de fabrication dans différents magazines. À l’aube de ses 30 ans, alors qu’une marée noire menace les îles Galapagos, Anne-Sophie boucle son sac et part faire un tour du monde en solitaire, voyage qui change sa vie.  Suivre son instinct, rencontrer, voir, témoigner… Dès son retour en France, se libérer du temps pour se nourrir de belles rencontres de hasard devient une douce évidence. Le métier de photographe s’impose alors à elle. Régine David, sa voisine et grand-mère adoptive, artiste peintre parisienne et atteinte de troubles de la mémoire, devient son premier reportage intimiste, d’où est tiré un livre, «Souvent, Régine oublie», témoignage visuel et sonore qui lui permet par la suite de trouver ses premières missions photographiques en économie sociale et solidaire, notamment avec des premières commandes institutionnelles évoquant les carrières médico sociales, le maintien à domicile, le handicap moteur et sensoriel.

La vocation profonde d’Anne-Sophie est celle de raconter des jolies histoires, simples et vraies. Son éthique n’est pas de faire du spectaculaire mais de rendre compte de la vie quotidienne des hommes. Depuis un reportage réalisé sur Thich Nhat Hanh et la communauté bouddhiste du Village des Pruniers à Thénac en Dordogne, puis une immersion 24h/24 parmi les résidents dans un EPHAD en Bourgogne avec une vieille chambre photographique datant du 19ème siècle, photographier devient pour elle un vrai temps de prière et de méditation. S’investir depuis 1 an dans le projet Handiparentalité à Bordeaux est une vraie source de joie pour elle. Anne-Sophie vit actuellement à Bergerac avec son mari et leurs deux petits garçons.Portrait Anne -Sophie Mauffré

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : C’est votre enfant ? Sur les chemins de l’handiparentalité

Sage femme vivant en fauteuil roulant, Béatrice Idiard Chamois crée à l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM), à Paris, la première consultation française d’obstétrique, dédiée aux femmes en situation de handicap moteur ou sensoriel. En écoutant une émission à la radio sur son parcours, je décide de la rencontrer sur son lieu de travail. Sa spontanéïté est telle qu’elle me met immédiatement en contact avec Florence Mejecase Neugebauer, maman d’un enfant, et présidente de l’association Handiparentalité en Aquitaine (33). Florence a elle aussi créé un lieu d’entraide spécifique pour les parents en situation de handicap moteur ou sensoriel au sein du Centre papillon, lieu associatif déjà existant sur Bordeaux pour les parents valides. Cette structure unique est composée de professionnels de la petite enfance, de la santé et de la justice. L’association met en outre à disposition le prêt de matériel de puériculture adapté ou adaptable.
Florence vit à 100 à l’heure dans son fauteuil roulant avec sa maladie des os de verre, elle donne des conférences, rencontre les partenaires, a toujours un mot gentil au téléphone pour 
aider les parents à surmonter leurs propres doutes et à s’affranchir davantage du regard des gens. Florence, épaulée par sa collègue puéricultrice, accompagne avec joie les parents à trouver des solutions très pratiques comme l’aménagement de leur environnement avec l’arrivée de bébé.

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L’idée du projet photographique se pose très naturellement entre femmes devenues mamans. Notre désir est de briser les idées préconçues sur le handicap et la parentalité. Je commence alors à me rendre régulièrement chez AdelineFlorenceAntinéaJessica et Valérie, des Mam’handis pétillantes et militantes ! Ce travail débuté depuis un an est dévoilé à Barrobjectif en commençant par la vie de Florence et aussi celle d’Adeline, une autre femme pleine d’énergie, professeure d’allemand et maman de deux enfants, dont une petite fille née au tout début du projet.

annesophie-mauffre-Handiparentalité

EXPOSITION BARROBJECTIF 2013 de Anne-Sophie Mauffré : Souvent, Régine oublie

Cédric Gerbehaye _ l’Invité d’honneur 2016 -D’entre eux

D'entre_eux_Barrobjectif 2016Cédric Gerbehaye, né à Bruxelles en 1977, est journaliste de formation, la photographie s’est imposée à lui comme forme d’écriture privilégiée. À partir de 2002, il s’intéresse d’abord au conflit israélo-palestinien en tentant d’analyser la déception et la révolte que l’échec des accords d’Oslo a engendrées, en Israël comme en Palestine. Analyser, comprendre, toucher au plus près et avec exigence les réalités du terrain, même lorsqu’elles sont dissonantes. En étant conscient qu’il faut bien plus d’une image pour résumer les contradictions des hommes et celles de l’Histoire. Il s’est également penché sur la crise économique et sociale qui sévit en Israël, avant de se pencher sur la question kurde tant en Turquie qu’en Irak. En 2006, il obtient deux récompenses au prix Photographie ouverte du Musée de la Photographie de Charleroi. Un an après, son travail Gaza : pluies d’été est salué au Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre.

À partir de 2007, il se rend en République démocratique du Congo et intègre l’Agence VU’.Logo-AgenceVU-

Son enquête ne va cesser de le porter vers ce pays dont il dresse au fil de ses reportages un saisissant état des lieux, traitant à la fois des déplacements de population, du conflit armé, de l’enrôlement des enfants-soldats, des violences faites aux femmes, du rôle clef des minerais, de la vie quotidienne sur le fleuve Congo, de la montée des églises évangélistes… Cette somme photographique réunie sous le titre Congo in Limbo a fait l’objet d’un livre, de plusieurs expositions et lui a valu sept distinctions internationales, parmi lesquelles un World Press Photo, l’Amnesty International Media Award et l’Olivier Rebbot Award de l’Overseas Press Club of America. Land of Cush, le travail qu’il accomplit à partir de 2010 au Sud-Soudan le conduit à travailler avec le soutien de la Magnum Foundation Emergency Fund, de la bourse Fnac et du Pulitzer Center on Crisis Reporting. Ce nouvel opus, qui suit la naissance du pays et en dévoile les premières désillusions, est récompensé par le prix Scam-Roger Pic 2012.
En 2013, il continue d’explorer de nouvelles formes d’écriture et réalise, avec la journaliste Eve Sabbagh, le webdocumentaire Broken-Hopes, Oslo’s Legacy pour le 20e anniversaire de la signature des accords d’Oslo, primé par l’Agence Française de Développement et finaliste au Prix Bayeux des Correspondants de guerre et au Visa d’Or-webdocumentaire du Festival Visa pour l’image.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : D’entre eux

Photographier la Belgique c’est revenir chez soi. C’est peut-être, loin des extrêmes, travailler à sa propre survie. Avec cette question : l’intensité qui, dans les travaux précédents, rend compte de la violence à l’œuvre en terre étrangère ne va-t-elle pas s’affaiblir s’agissant de son propre pays ?Barrobjectif2016_Belgique_Gerbehaye_D_entre _eux

Qui convoquer, en effet, dans ce territoire dont les régions s’affrontent sans verser le sang, cet État exigu que cinq cent quarante jours sans gouvernement n’empêchèrent en rien de fonctionner ? À quoi ressemble cette société dite familière du compromis ? Quelles inégalités y enflent en sourdine ? Combien d’hommes, de femmes, y mènent leur vie secrète d’oubliés ? Que reste-t-il de l’humain quand un paysage s’éteint insensiblement, que disparaissent les torchères des hauts-fourneaux, qu’il n’y a plus que deux fermes dans une campagne qui en comptait trente, que l’on noie des villages pour un terminal portuaire, que la prison ou l’asile est à vie, que le sommeil ressemble à la mort ?

Ici les gens sont pris dans un moment de solitude, de distraction, de tendresse. On sent la fin des grands combats, l’épuisement parfois. Et, par cette fatigue même, une vulnérabilité. Ou, pour le dire autrement, une disponibilité qui questionne moins la fin d’un pays que la fin d’un métier, d’une époque. Seuil critique. Point de bascule. Quelque chose d’ouvert et de lucide à la fois qui, au luxe des idéologies séparatistes, des plans de redressement miracle ou de la sinistrose ressassée, répond par un autre regard. Un appel ?

Caroline Lamarche

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EXPOSITION 1 BARROBJECTIF 2016 de Cédric Gerbehaye : Congo in Limbo

Henri Coldebœuf – Le propre de l’enfant


Photographe amateur depuis 1975, j’écume les manifestations et événements de la région Limousin.
Dans les années 90 cette passion s’est assoupie, mais depuis 2008 elle revit, encore plus intense.

www.hasards.fr
henricolde@yahoo.fr

PRIX :

    • 2ème Grand Prix Nikon 1986
    • Prix des Professionnels du magazine PHOTO 1984
    • 1er Prix ANGOURAMA 1984

PRÉSENCE DANS LES COLLECTIONS  :

    • Fonds Régional d’Art Contemporain Limousin

EXPOSITIONS RECENTES :

    • Festival BARROBJECTIF 2012
    • Salon RENDEZ-VOUS IMAGE de Strasbourg 2013
    • Voies Off à Perpignan 2013
    • Festival BARROBJECTIF 2014
    • « Nos jeunes années (1970-1980) », la Mégisserie à St-Junien (HV) 2015
    • « En attendant l’Hermione », SHOP PHOTO LIMOGES 2016

EXPOSTION BARROBJECTIF 2016 : Le propre de l’enfant

Le jeu est le propre de l’enfant.  Même dans les conditions les plus dramatiques, guerres, camps de réfugiés, on voit les enfants jouer.
Après 40 ans de photographie, je suis toujours étonné par tant d’invention, d’anticonformisme, de fraîcheur, de faculté à détourner les lieux, les objets, les situations en un nouveau jeu.
Ces instants merveilleux pour le photographe se terminent souvent de la même façon: « Jérémy, descend de là! » où l’adulte vient sonner la fin de l’intermède. Heureusement, quelques minutes plus tard, tout cela recommence un peu plus loin, sous une forme nouvel. »

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Henri Coldebœuf a du mal à voir le monde sans sourire, avec cette ironie boudeuse et amusée des vieux chats qui savent encore courir après une pelote de laine. »

Alain Dister, critique photo au Nouvel Observateur, 1986.

Sophie Bourgeix – L’autre regard

Sophie Bourgeix, photographe portraitiste

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Passionnée par l’humain, intriguée par les âmes, attirée par la lumière, Sophie met en image la personne, son regard, son sourire et probablement un peu les battements de son cœur. Sophie cherche avant tout à capturer une émotion.

Portrait de Sophie bourgeix

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : L’autre regard

Le projet l’Autre Regard évoque la beauté de nos différences, ou simplement la beauté de l’humain. Se plonger dans leur regard, pour y lire leurs émotions, nos émotions…

Ces portraits sont réalisés  au sein de l’Institut Médico Educatif « Le Colombier » de la Roque d’Anthéron. Un reportage dans le quotidien de cette institution, de l’acceptation de l’autre au moment d’intimité, pour arriver ensuite à cet instant de portrait. Regarder ou se laisser regarder, pour être transporter dans cet univers unique qui est le leur, le notre aussi.

L-autre Regard-1

L'autre Regard-2

L'autre Regard-4

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Xavier Bourdereau – Sans Rendez-vous

Xavier-Bourdereau-portrait-photographe Sans rendez-vous-Exposition Barrobjectif 2016

 

Photographe, né en 1986 et basé en régions Poitou Charentes et Limousin. J’ai commencé par la photo de spectacle, reportage dans un théâtre (Les Carmes, La Rochefoucauld) sur une saison, puis la danse contemporaine, dans laquelle j’affine mon regard avec la Cie La Cavale (Poitiers) depuis 2012.

 

Je pratique la photographie par des ateliers pédagogiques et aussi de la photo sportive, entre Charente et Massif central. Cela m’a amené à rencontrer une fois le SAMU et ses équipes. Cela reste un souvenir difficile sur lequel je me penche à travers ce projet.

Rapidement, les liens avec la danse se sont fait, improvisation, répétition, chorégraphie, famille et ses interactions. Je me penche sur leur travail depuis 3 mois, à raison de 3 jours par semaine.

J’ai prévu de continuer cette recherche photographique encore quelques mois, jusqu’à l’été. C’est donc un travail en cours. La série présentée ici définitive, mais sera probablement différente de celle prévue à Limoges à l’automne 2016.

EXPOSITION BARROBJECTIF 2016 : Sans Rendez-vous

(Limoges, 23h)

– Bonsoir
– Bonsoir

– Je suis le photographe, je viens pour 3 jours. Je vais venir pendant quelques mois. Le docteur **** vous en a parlé ?
– Oui, ça me dit quelque chose. Va te changer, sinon tu ne pourras pas nous suivre sur les interventions. Il y a des pantalons et des vestes là haut.
– Bonjour-Bonjour-Vous êtes qui ?
– Je suis photographe, je fais un reportage sur le Samu.
– Pourquoi vous faites ça ?
– C’est quoi comme appareil ?
– Tu vas venir souvent ?
– Tu restes combien de temps ?Sans rende-vous - hopital-limoge
– T’as pas trop froid dans ton camion ?
– Vous êtes qui ?
– Le photographe, je fais  un reportage sur le SAMU.
– Ah d’accord, on m’en a parlé. C’est pour faire quoi ensuite ?
– Une expo. Je postule pour un festival de photo reportage en Charente
– Ah c’est bien en noir et blanc
– Moi je veux pas être sur les photos
– Où est-ce qu’on pourra voir les images ?
– L’expo sera dans le hall du CHU.
– Je fais des photos parce que je vous trouve beaux.
– C’est pour quel journal ? C’est pour France 3 ?
– Non, c’est pour le CHU, et je postule pour un festival de photo reportage en Charente

Ah salut ! Alors, t’as fait de bonnes images ?
T’en as beaucoup maintenant, non ?Sans- rendez-vous
C’est pas mal, c’est plus beau que la réalité,
Il y a beaucoup de photos de *****, ça va jaser.
C’est pas mal, ouais.
Est-ce que vous avez vu les photos que j’ai envoyé par mail ?
Oui, je dis rien, mais j’aime beaucoup.
Café ?

– Désolé, tu peux pas monter dans l’hélico…
– Je comprends votre histoire, mais je ne veux pas que vous utilisiez cette photo de moi.
– Pourquoi il nous prends en photo lui ?
– Madame, il y a un photographe, vous ne serez pas sur les photos, ou vous serez floutée.
– Café ?
– Est-ce que je pourrais récupérer des photos ? C’est à but pédagogique.Sans-rendez-vous
– J’espère que tu ne me prends pas en photo, tu m’as déjà eu une fois.
– Vous êtes qui ?
– C’est une commande ? De qui ?
– Ça se verra où ?
– Tu ne vis que de ça ?
– Ben….c’est compliqué.
– Moi non plus, je ne voulais pas de photos, mais en fait elles sont super !
– Comment y vas le photographe ?
– Tu sucres ?
– Si tu veux, on est de garde le week end prochain avec ****.
– Je n’ai pas vu vos photos, ce serait possible d’en voir quelques unes ?
– Merci pour les photos, même si je ne suis pas dessus 😉

Théo Synchro X – Les princes de l’ombre

Depuis plus de 15 ans, Théo Pinganaud couvre l’actualité nationale et internationale pour la presse magazine française et étrangère (Irak, Pakistan, Algérie, Kosovo, Bosnie, conflit israélo-palestinien). Ses photographies sont publiées dans de nombreux journaux (GEO, Stern, Paris Match, Elle, Marie-Claire, Figaro Magazine).

Il est le co-fondateur de l’agence Synchro-X et du festival de photoreportage BarrObjectif.

Son travail a été plusieurs fois projeté au festival Visa Pour l’Image de Perpignan. Il est par ailleurs photographe de plateau et a travaillé avec de nombreux metteurs en scène (Chabrol, Kassovitz, Delépine). Il donne également des cours de photojournalisme dans plusieurs écoles.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages photographiques

    • 15, SAMU, paru en 2005 aux Éditions Arléa
    • 24h au théâtre, paru en 2006, autoédition
    • Louise Michel, paru en mai 2008 aux Éditions Danger Public
    • VA SAVOIR ! chroniques photographiques d’une année au lycée, paru en 2012
    • De Groland au grand soir, paru en mai 2012 aux Éditions Capricci

EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 : Les princes de l’ombre

La grève chez Leroy Somer vue par trois photographes

Camile Relet/Yohann Bonnet/ Théo-Synchro-X

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Julien Ermine – Un toit c’est un droit

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Julien Ermine est un photographe âgé de 33 ans. Son activité se concentre essentiellement sur la photographie d’actualité et de reportage.

Photographe dans l’Ouest de la France, il couvre l’essentiel de l’actualité nationale de cette région.

Ses reportages s’orientent quant à eux, principalement sur des thématiques liées aux inégalités sociales à travers le monde.

En 2013, il est nominé à trois reprises aux concours des Photographies de l’année. Il remporte le prix de la Photographie de l’année dans la catégorie « Humaniste » ainsi que le prix du meilleur Jeune talent photographique. En avril 2014, Il reçoit le prix du Reportage de l’année pour un sujet traitant de la révolte des bonnets rouges.

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EXPOSITION BARROBJECTIF 2015 : Un toit c’est un droit.

La petite ville de Pacé, situé en banlieue rennaise, abritait avant l’expulsion décidée par les autorités françaises, à la fin du mois de novembre 2012, le plus grand squat de sans-papiers d’Europe.
Quelques centaines de personnes (autour de 250), parmi lesquelles des dizaines d’enfants, habitaient ce bâtiment.
Irréguliers, demandeurs d’asile, clandestins, avaient été relogés, temporairement.
Plusieurs d’entre eux dans des maisons en campagne, loin de l’agglomération de Rennes, loin de ses services de transport… et loin du regard de la ville.
Cette masse de personnes indifférenciées, englobées sous le terme « immigrés », ont leur propre histoire, toutes différentes les unes des autres. Que sont-ils devenus? Où vivent-ils ?  Pourquoi sont ils en France ? Comment subsistent-ils ?
Loin du cliché trop habituellement véhiculé sur la situation des sans papiers, ce reportage part à la rencontre d’hommes et de femmes dignes, aux situations de vies souvent plus complexes qu’elles n’y paraissent.
Ils sont originaires d’Afrique, d’Europe de l’est ou encore d’Asie et sont venues en France tenter une nouvelle vie. Ils ont l’ambition d’un avenir meilleur au vue des situations qu’étaient les leurs dans leur pays d’origine et espère que la France ou d’autres pays d’Europe leur permettront d’entrevoir la vie sous un jour plus radieux. Ils ne demandent certainement pas la Lune.
Les Sans papiers expulsés du squat de Pacé sont accompagnés dans leur démarche par une association « Un toit, c’est un droit » spécialisée dans le soutien aux personnes sans papiers. Elle les connait, sait où ils vivent.

un toit c est un droit

A la Hâte, celle ci les a en partie relogés. Avec de faible moyen et un gros cœur, l’association leur retrouve un toit pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. Les bénévoles les accueillent, les aident dans leurs démarches administratives, ou leur rendent visite au centre de rétention. Pour ainsi dire, l’association tente son possible pour aider et entraider ses familles dignes dans le besoin.

Le squat des familles originaires d’Europe de l’est se situe en périphérie de Rennes, à Saint jacques de la Lande. Cinq familles ont trouvé refuge dans une maison simple et entretenue à raison d’une famille par chambre. La décoration est sommaire mais la maison est confortable et entretenue, une façon comme une autre de se sentir « normal ».

Ce squat a été investie quelques semaines auparavant et les enfants ont déjà été re-scolarisés, les parents eux s’inquiètent de pouvoir travailler, de retrouver une situation de vie convenable malgré l’épée de Damoclès qui pèse sur leur quotidien : une nouvelle expulsion.

Toutes ces familles raconte la même histoire : Elles viennent toutes du Caucase, Ils sont Géorgiens, Ossètes et  Tchétchènes. Tous racontent la même histoire. Ils sont entrés entrés en Europe par la Pologne, par l’aéroport de Terespol. Mais dans cette ville polonaise, à la frontière avec la Biélorussie, il n’y a aucun aéroport. Une voiture privée, qu’ils appellent « taxi », a pris le relai depuis Terespol pour traverser la Pologne, l’Allemagne et ensuite la France. Destination : Rennes. Trois jours sur la route, 1800 € environ pour y arriver.

L’une de ces familles est venues en France pour raison médicale. Ils habitaient Tbilisi en Géorgie, étaient considérés comme aisés. Le cadet de la famille souffre d’une grave maladie rénale et ont vendus leur deux maisons « au pays » dans l’espoir d’une opération chirurgicale qui le sauvera. La Complexité de la France se résume au travers de leur situation : Ils ont obtenu un titre de séjours pour raisons médicales, mais ne possèdent ni droit au logement, ni permis de permis de travail. En clair, ils peuvent séjourner en France, sans toit,  et sans pouvoir officiellement leur permettre de pouvoir subvenir à leur besoin. Un non-sens.

Lorsque le squat fera l’objet d’une expulsion, il faudra en chercher un autre. Les enfants scolarisés devront changer d’école et le processus d’intégration, qui passe par l’éducation, sera brisé une fois encore. Tout est forcement temporaire. Tout recommencera. Les autres familles ont aussi leur particularité, leur histoire. Certains ont fui l’enfer, l’oppression partisane ou encore la guerre.

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Il n’est pas facile de suivre la soi-disante « communauté des sans papiers ». On se rend compte que tous les sans papiers n’étaient pas logé dans « le plus grand squat d’Europe ». L’odyssée des expulsés de Pacé n’est pas la seule. Certaines situations sont plus complexes. Les migrants arrivent continuellement et les expulsions des squats se succèdent.

Le plus grand squat est dorénavant l’ancienne église Saint Marc dans le quartier de Villejean où logent 80 sans papiers. Là aussi, le squat est propre, une atmosphère en perpétuelle recherche de normalité domine malgré les difficiles conditions de vies : l’intimité n’existe pas, l’électricité ne fonctionnent pas ou peu, certains dorment dans de grande salles aménagées en dortoir de fortune.

Certaines familles ont « échouées » en Bretagne, abandonné par leurs passeurs, alors qu’il se croyait …en Grande Bretagne. D’autres, mineurs, ont fait l objet de trafic en tout genre, ou d’usurpation de leur identité. Ils se retrouvent complètement seul à des milliers de kilomètres du lieu qui les a vue naître. Bringuebalé entre les squats et le centre de rétention à 15 ans n’est pas une vie. Certains de ses sans papiers ont toutes les peines du monde à comprendre ce qui leur arrive. Les Situations leur échappent quasi quotidiennement.

C’est ainsi que l’association tente par tous les moyens de leur venir en aide. Elle pare au plus urgent avec les moyens du bord ; cours de langue Française, de cuisine, de couture, accompagnement aux audiences des tribunaux, accueil des nouveaux arrivants, etc.

La seul idée directrice étant basée sur une idée toute simple, résumée par la présidente de l’association : « Ce sont des hommes et des femmes, ont tous, comme nous, un cœur qui bat et l’entraide doit passer avant tout. Réduire les inégalités et prodiguer un traitement humain à autrui est la base de la relation envers autrui. »Julien_Ermine_03

En attendant de futures expulsions, il me revient à l’esprit une phrase d’un sans papier géorgien détenteur d’un bac+5 « J’aimerais bien m’inscrire à l’Université ici. Mais je n’ai pas l’autorisation légale de travailler, ni de pouvoir payer mes études. C’est interdit pour moi. Je ne veux pas vivre en France uniquement avec des Georgiens, ni comme un Georgien. Je suis en France maintenant. Je veux vivre avec des français, comme les français, en tant que Géorgien, c’est une nuance incomprise de vos autorités ».

Site internet de julien Hermine